Rappel de son interview en 2017
« Une mission bien préparée ne peut qu’être réussie », ainsi s’exprime Hervé Lardy, colonel, commandant de l’E.E.T.A.A 722 – Saintes.
L’Ecole d’Enseignement Technique de l’Armée de l’Air « Capitaine Albert Raffin » est commandé depuis par un officier qui est passionné de cet arme depuis sa petite enfance. En effet le colonel Hervé Lardy, originaire de Nancy, avec un père pilote de chasse ne pouvait avoir meilleur exemple d’orientation sous les yeux. De son enfance, adolescence, il garde en souvenir les différentes affectations de son père, Nancy, Djibouti et autres structures de l’armée de l’air. Des noms lui reviennent souvent à l’esprit… « Potez » « Super Sabre », bien-sûr il voyait souvent évoluer ces avions, sans oublier les fameux « Dassault », mais pourtant ce n’est pas dans la conduite d’avions plus beaux, plus techniques les uns que les autres, vers lesquels il aurait pu s’orienter, mais il aura choisi l’opérationnel à sa manière « Contrôleur défense aérienne ».
Certes ce militaire de 45 ans était passionné de mécanique aéronautique mais aura surtout à l’esprit ce côté défense de notre territoire par une surveillance accrue, 24 heures sur 24, avec bien sûr les interceptions d’avions égarés ou suspects au programme. Dès le début de sa carrière il s’est retrouvé après ses phases de formations dans le contrôle aérien, une grande fierté fut son poste dans le sud de la France où il avait en charge le contrôle des vols recherchant toutes les intrusions indésirables de notre territoire, dans le sens large du terme, en effet de l’Italie à l’Espagne.
En 1993 il est resté 2 ans à Salon de Provence, puis a Mont-de-Marsan pendant 1 an pour se retrouver, comme précédemment dit, en 1996 à Nice dans le contrôle aérien défense, bien sur au sol. Cette dernière précision était nécessaire car en effet en 2000 il était affecté sur avion « AWACS – Boeing » (Airborne Warning and Contrôle System), en fait un avion radar, reconnaissable à son radôme sur le dessus du fuselage. Cet appareil couvre à très haute altitude toutes les opérations aériennes et au sol, qu’elles soient de recherches ou de combat. En fait un système de détection et de commandement aéroporté.
Parlez-nous un peu de cette belle partie de votre carrière au service des ailes…. !
« En 2000 j’avais ma spécialisation avion radar, ainsi je mes suis retrouvé en opérationnel sur le Boeing AWACS. J’ai eu a exercé aux Balkans, au Kosovo. Bien sûr quand il y a eu l’attaque des tours à New York, en 2001, nous nous sommes retrouvés face à un gros travail, il nous fallait ainsi défendre notre territoire de l’intérieur comme de l’extérieur. En 2003, toujours dans le domaine de l’AWACS nous avons collaboré avec les Britanniques, je suis resté 3 ans chez eux sur la base de Wellington. Enfin je suis revenu à mon escadron comme comandant, ceci pendant 3 ans, à la suite j’ai fait l’école de guerre, avec la qualification de chef des opérations »
Ainsi après Nice vous avez alors été en OPEX…. !
« C’est tout à fait cela. Nous sommes aussi intervenus en Somalie pour la détection des auteurs d’actes de piraterie maritime, voir aussi trafic de drogue. Nous nous intervenions en détection radar, dirigeant ainsi les équipes d’interventions, à savoir les avions en reconnaissance photographique et un suivi d’interpellation, tout ceci étant nécessaire pour une bonne suite judiciaire, dans ce cas précis au large des côtes somaliennes. Nous travaillions alors en collaborations avec les USA. Pour en rester sur cette arme qu’est l’AWACS nous avons convaincu l’U.E d’intégrer ces appareils dans les combats. Puis il y a eu la Lybie, le Mali, c’était aussi en soutien des troupes au sol, c’était le P.C au-dessus des zones de combat. Mes dernières missions en 2015 ont été menées en Irak et en Syrie. Pour conclure sur cet avion radar, des sommes importantes sont budgétées pour leur rénovation, ce sont les plus performants du monde ».
Mon colonel vous nous avez dit qu’une mission doit-être préparée pour son succès, un chef doit aussi être préparé pour ces succès programmés…. !
On revient à Salon…
« A Salon y rentrait pour devenir un chef. Il faut se confronter au défi pour être bon. Je ferais un bon officier d’Etat-major, les combattants importants sont à Paris, surtout quand ils ont bien appris sur le terrain ».
Pourquoi on vous retrouve à diriger une école de l’air….. !
« J’ai arrêté car j’avais atteint le maximum, il me fallait alors partir de la base d’Avord (Base aérienne 702). J’ai eu le choix entre me retrouver à l’état-major (branche opération) où prendre le commandement de l’école de Saintes. J’avais à ce moment-là le désir de quitter l’opérationnel, certainement par ce goût, car l’environnement éducation je le connaissais par ma mère qui avait été professeur de chimie – physique ».
En quelques-mots les composantes de votre école ce sont…. !
« Nous avons deux grandes structures, la formation des futurs sous-officiers et celle des militaires du rang. On y retrouve les arpètes qui vont préparer les « Bacs » Bac S, Pro, Technique. Pour rentrer dans notre école il faut avoir entre 16 et 18 ans et bien sûr avoir le BAC. Nous avons deux promotions sur deux ans de formation. En hommes (et femmes) sur la base nous avons 450 élèves, pour les encadrer ce sont 200 personnes en plus. Bien sûr nous avons l’école classique de l’armée de l’air, mais nous avons aussi une école de vol à voile. Précision importante tous les futurs pilotes sont obligés de faire des stages dans cette unité de voltige. Ici tous se prêtent à la venue des futurs pilotes, que ce soient ceux de Cognac ou de Salon de Provence. Puis nous avons un bel espace aérien vide et disponible, souvent une bonne météo et un beau terrain ».
Le mot excellence fait partie de votre vocabulaire, à l’approche de la cérémonie de la remise des prix 2016/2017, en deux mots quel est votre pré-ressenti… ?
« Cette année nous avons encore obtenu 100 % de réussite. Puis il est certain que sans Bac pas d’entrée chez nous. Et sans réussite il n’y alors pas de place dans notre arme, quoique nous pouvons éventuellement accepter un redoublement. Nos spécialisations, dans l’aviation, ce n’est pas du à peu près car nous nous trouvons dans un métier d’exception ».
L’implantation en Saintonge depuis 1945 de cette structure de l’armée de l’air, est-ce un choix judicieux… ?
Bien sûr une réponse simple mais évidente, à première vue…
« C’est une implantation très aéronautique avec les trois bases de la région, Rochefort (Soubise), Cognac (Châteaubernard), Saintes (Les Gonds). C’est un très bon environnement où le personnel et nos activités sont bien accueillis. C’est aussi un bel espace qui se prête bien à l’aéronautique ».
Merci mon Colonel, avant de se quitter, un rituel de mon Média, à la conclusion de chaque interview… Avez-vous une devise, une maxime, un comportement de vie, certes comme militaire mais en osmose avec l’homme civil qui est en vous… !
« On n’a rien sans travail, on est exigent avec soi. Mêmes les contraintes n’en sont ainsi que plus acceptables. Je suis très attaché à la notion de travail »
Mais il est des secrets qui peuvent se révéler, en effet le colonel Hervé Lardy connait bien le film « Le désert tartare » dans lequel apparait de temps à autres un fameux cheval blanc préfigurant une dure destinée…. Ce film lui a-t-il été projeté quand il était à l’école de guerre… ! Peut-être car c’est un cas de figure, certes basique en matière de sécurité, mais utiles aux humains qui veulent la paix sur leur sol et pour eux et leur famille.