Nieul les Saintes – 5 janvier 1944 * 5 janvier 2021
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Des ETATS-UNIS d'Amérique à NIEUL-LES-SAINTES
Depuis septembre 1939, les Allemands occupent une grande partie de l'Europe, les Américains, restés neutres jusqu'en 1941, entrent dans le second conflit mondial après l'attaque de leur base navale de PEARL HARBOR. À partir de ce moment, il s’agit d’une guerre totale qui est aussi dirigée sur l'Allemagne Nazie.
Ainsi l'Amérique vient établir une grande partie de son armée en Angleterre. C'est dans ce pays que sont désormais basées ses forces militaires, ainsi que son aviation avec ses chasseurs et ses bombardiers.
C'est donc de cette base proche du lieu des opérations militaires en Europe que les Etats-Unis Amérique partent à l'assaut de l'Allemagne et des Allemands sur les territoires qu'ils occupaient.
En ce qui concerne l'aviation militaire américaine, l'US Air Force, la mission des équipages de ses avions est de détruire l'armée allemande et les points stratégiques utiles à cette armée.
Ainsi, le 5 janvier 1944, ayant décollé de SNETTERTON HEARTH (Dans le SUFFOLK) une escadrille de vingt bombardiers, B-17, avec une escorte de chasseurs, bombardent une raffinerie de pétrole située à Bordeaux.
La mission est une réussite mais quatre des bombardiers ne reviennent pas à leur base, puisqu’ils ont été abattus.
Ce mercredi 5 janvier 1944, dans le ciel de Saintonge, vers 11 h 00 du matin, l'un des bombardiers, surnommé " Hunyak ", est touché par un chasseur allemand, les " Messerschmitt 109 " l'ayant attaqué par dessus et par dessous. Perdant de l'altitude, il s’est écrasé à " Rochevent " sur la commune de NIEUL-LES-SAINTES.
L'un des deux chasseurs allemands, qui le harcelaient, s’est lui aussi écrasé, sur la commune de CORME ROYAL, entraînant le pilote de la Luftwaffe dans la mort.
Si l'équipage a le temps de sauter en parachute, le pilote du bombardier américain, voulant certainement rester aux commandes de son appareil jusqu'à la dernière minute, est tué dans la chute de son appareil, l'avion se pulvérisant sur le sol rocheux de " Rochevent ". Ainsi à quelques dizaines de mètres de cette stèle, le Capitaine Charles Donald COLE, âgé de 23 ans, venait de donner sa vie pour la France et la liberté.
Parmi les neuf aviateurs rescapés, se retrouvant sur cette terre de Saintonge, quelques-uns ont été blessés, certains ont réussi à regagner l'Angleterre par des filières d'évasion et les autres ont été faits prisonniers.
Les aviateurs américains tombés en parachute sur les terres des CORME ROYAL et de NIEUL LES SAINTES, ont trouvé une grande solidarité et assistance auprès de la population locale.
Malheureusement un ouvrier agricole, pour avoir aidé un des aviateurs américains, est arrêté par les Allemands. Il est mort peu après en déportation, en avril 1944, dans un camp de concentration " Struthof " de l'Allemagne nazie. Il s’agit d’Adrien BESSON.
« Charles Donald Cole & Adrien Besson – Morts pour la France et la liberté »
Ces faits se sont déroulés le 5 janvier 1944, il y a 77 ans.
Témoignages - Extraits
Allaire Madeleine – 1923
Crash avion américain à « Rochevent » / Corps du pilote
Ayant appris qu’un avion était tombé dans les environs je me suis rendue sur place avec ma cousine. C’était vers les marais, nous nous sommes déplacées en vélo. On nous a dit que l’appareil après avoir rasé les arbres s’était écrasé et en passant au-dessus la maison la plus proche du crash la vaisselle avait bougé sur les étagères, selon les dires de l’occupante de la maison. L’avion s’était écrasé sur des peupliers, une de ses ailes avait nettement marqué le point d’impact au sol.
Sur place j’ai vu que l’on voulait sortir un des aviateurs de l’appareil avec un croc (fourche recourbée) et des boyaux s’étiraient.
Angibeaud Paulette – 1924 Née Bouron
Combat aérien du 5 janvier 44 et rencontre aviateur
Des avions se mitraillaient dans le ciel. J’étais en vélo et les balles me sifflaient autour. Un des avions s’est écrasé à « Rochevent ». Je me souviens avoir rencontré un aviateur, mais je ne sais pas de quel avion il était… ! Je crois bien que c’était un aviateur l’ayant reconnu à sa tenue.
Béguet Jean-Pierre – 1931
Combat aérien et parachutistes américains
Mon père avait une propriété à « La paillerie » de l’autre côté de Nancras (Ou sur Sablonceaux) et nous nous y trouvions quand le bombardier américain a été attaqué par le chasseur allemand, comme ce dernier attaquait en piqué les balles labouraient le sol dans notre secteur. Nous avions peur. C’est alors que nous avons vu tomber la queue de l’avion US (ou du chasseur allemand ou des deux… M.S). Des aviateurs ont sauté en parachute et sont tombés dans le secteur des « Boutaudières ».
Lamoulinette Guy – 1927
Crash et corps du pilote
Mes parents étaient agriculteurs et ils vendaient sur le marchés, maraîchers.
- Ce jour-là je me trouvais à arracher des carottes dans mes mottes, près des « Maisonneuves ». C’est alors que j’ai entendu des tirs de mitrailleuses et des bruits de moteurs d’avions.
Dans le ciel nous avons aperçu, vers le Sud venant de l’Ouest, un avion qui avait perdu un aileron arrière, il ne fumait pas encore. J’ai aussi vu des avions allemands (chasseurs) qui le mitraillaient. L’avion allemand qui avait certainement heurté la queue du bombardier, venait de tomber droit vers le sol où il s’était enfoncé.
Concernant l’avion Us, comme il était vraiment en difficulté, son équipage a sauté en parachute, l’appareil se dirigeant vers l’Est (Saintes) ; le ou les avions allemands ont tiré sur les parachutes et semblaient ne pas les avoir atteints. Tout à coup l’avion s’est mis à piquer, venant de passer au-dessus du moulin (minoterie des « Esserts ») les moteurs se sont emballés faisant un grand bruit et l’avion s’est abattu.
Ainsi au-dessus de la minoterie et des bois, j’ai aperçu des gerbes de flammes et de la fumée. Quittant les mottes, avec mon frère et mon père, nous sommes partis pour la maison et laissant mon père à la maison je me suis rendu sur place avec mon frère. Rendus sur le lieu de la chute de l’appareil, cela crépitait ; c’était les balles de l’avion en feu qui explosaient.
Nous sommes arrivés sur les lieux en venant de la direction de Nieul les Saintes, dans le petit bois, en arrivant (vers le cours d’eau), nous avons aperçu un poste radio que nous avons caché pour le reprendre plus tard.
J’ai aperçu le corps du pilote, en fait j’ai vu ses épaules ; il était incliné en avant. Il gisait dans les débris et les impacts des quatre moteurs. Les soldats allemands arrivés rapidement sur place demandaient un croc pour retirer le corps du pilote.
Les Allemands faisaient évacuer les gens
Quand nous sommes partis nous avons emmené le poste radio ; je l’avais caché sous ma veste, mais dans un premier temps je l’avais caché au-delà du ruisseau. Ce poste marchait sur le courant des batteries de l’avion mais il possédait une magnéto avec une manivelle pour fonctionner en autonomie (Magnéto : appareil à produire du courant électrique)
Nous avons gardé ce poste 6 mois et après le départ des Allemands (vers la fin départ de la guerre) nous l’avons donné à un électricien.
Bodin Jean-Claude – né en 1934
Crash avion américain - 5 janvier 1944
Cette journée je me trouvais en classe, j’ai entendu le bruit de la chute de l’avion, mais je ne me suis rendu sur place que le lendemain ou le surlendemain.
Mon grand-père, Bodin, nous avait dit que l’avion avait pris un virage avant de tomber, il se trouvait assez près du lieu des faits.
Ma grand-mère avait trouvé dans un champ où elle gardait ses vaches, une paire de lunettes d’aviateur (comme celles des motocyclistes). C’était dans un pré entre « Chez Deloumeau » et « Touche-marteau », le pré se situe vers le rond-point. C’est certainement ma sœur qui habite Poitiers qui a ces lunettes, elle est mariée Jaguenaud.
Sur le lieu du crash, le pilote avait été inhumé vers le petit mur, dans la zone des mottes. Quant à l’avion je me souviens bien de la position des moteurs, c’est comme si il avait tombé debout. Ils étaient comme alignés et avec leur écartement semblant comme à l’origine. Ce n’était pas très loin des maisons. Le cockpit était plus vers le fossé, en fait en allant vers le cours d’eau.
L’appareil était comme posé transversalement, les moteurs comme parallèles au muret. Le sens de chute de l’avion était « Les touches » - « Chez Deloumeau », mais dans quel sens.
Coutin Henriette, née Guérin - 1924
Témoin important
A demeuré à « Rochevent » après la maison de Monsieur Bureau. Son père, Hyppolite-François, était tombé veuf assez jeune avec cinq enfants à charge. Il était charbonnier et il faisait du charbon de bois. Sa mère Angélina Guérin avait une vache et une brebis, quant à sa belle-sœur Marguerite elle avait des chèvres.
A cette époque nous habitions à Rochevent. Je n’étais pas présente ce jour-là car je travaillais au lieu-dit « Les Benoits » à Saintes, chez mon patron Monsieur Prou. Au moment du combat aérien ma mère faisait de la confiture au melon d’eau (dans la cheminée), c’est alors qu’elle a entendu des avions « … vrouuuuu… ». Elle a dit…
« Promenez-vous donc » et elle a continué sa confiture. Mais brusquement il y a eu un grand bruit quand l’avion est tombé au sol et devant ce bruit effrayant elle s’est sauvée. Elle a eu de la chance, si elle n’avait pas été occupée à faire sa confiture, elle se serait trouvée au champ derrière la maison, près du point de chute de l’appareil.
L’avion était pulvérisé, il y avait des morceaux de chairs éparpillés tout autour. En ce qui me concerne je me suis rendue, avec madame Prou, sur le lieu du crash en vélo, depuis « Les Benoits » jusqu’à « Rochevent » mais que le lendemain. Je me déplaçais toujours en vélo pour me rendre à mon travail. Je suis arrivé par la route après les « Touches » et en descendant directement vers le Charenton, après avoir passé un petit pont en bois je suis arrivé sur le lieu de la chute de l’avion. Il y avait de nombreux morceaux éparpillés et on voyait la carlingue qui était brisée. Je me souviens de toutes les petites plaques carrées (Blindages des protections des mitrailleurs .. M.S).
Mon père avait pris un morceau de l’avion, de la carlingue, pour en couvrir nos poules.
J’ai appris que l’on avait demandé à ma belle-sœur Marguerite Guérin (ou à ma mère… !!!), une caisse (celle qui servait à faire jeûner les escargots) pour y mettre les restes du pilote. Ainsi elle a donné cette caisse, puis les restes de l’aviateur y ont été mis, pour ensuite être déposée dans un trou en bordure du chemin, près du site du crash.
Des fleurs avaient été mises sur l’emplacement de la sépulture provisoire.
Concernant l’avion, un des moteurs est tombé (enfoncé) dans le marais, entre le mur et le fossé ; à cette époque il y n’avait plus d’eau.
Mignet Annette - (……… - 10/12/44)
Epouse d’Henri Mignet (Créateur du Pou du ciel – Avion)
Dans un courrier… certainement écrit le 9 janvier 1944
« Je dois te dire que depuis 4 jours je reste sous une impression pénible et, si j’ose employer cette expression, écœurée de ce que j’ai vu et du faire… !! Tu sais que je ne sais plus quel jour, mardi je crois, un avion américain est tombé en flammes, pleins moteurs avant Soulignonnes, nous l’avions vu tomber. Après avoir abattu son vainqueur en flammes lui aussi.
Nous avons été Henri et loi le lendemain au point de chute. Un pays assez intéressant, vallonné, des genets et des chênes verts, le rocher à fleur de sol et des genévriers épais.
De cet appareil de 6 mètres de haut et de 30 mètres d’envergure, il restait étonnamment peu de chose : moteurs enfoncés dans la terre, tôles, aluminium, hélices, carlingue, longerons, disparus par le feu !!
Les allemands étaient passés sans rien récupérer, les gendarmes français avaient recueilli quelques restes qu’ils avaient enterrés sous une pauvre croix faite avec 2 tubes de distribution au milieu des débris.
Mais… je me suis aperçue que sous les décombres de la carlingue, les chiens venaient fureter !! Ma pauvre mère… mon sang s’est arrêté, je criais !! Un brave homme s’est armé d’un croc à fumier, quelques femmes du pays sont venues aussi et pendant que le croc relevait les amoncellements… je sortais ce qu’il y avait dessous !!! Il n'y avait qu’une grande fille et moi qui puissions les toucher… Les autres ne pouvaient pas !! Le feu n’avait pas fait trop de dégâts là, mais le misérable corps avait du éclater sous le choc (4 moteurs plein gaz, nous l’avons vu et entendu !!) et il n’y avait plus d’os… C’était horrible !! Nous les posions au fur et à mesure sur une tôle et quand nous n’avons plus rien trouvé, Henri a ouvert le trou fait par les gendarmes et nous y avons mis le reste !! Croirais-tu que 2 heures après ce petit tumulus était couvert de bouquets !!
J’ai mis tout le monde en branle pour chercher dans les décombres, rien qu’en leur parlant de la mère ou de la femme, ou des enfants du malheureux qui était écrasé là-dessous. Et (c’est là qu’on voit bien que notre race a un bon fond) femmes, hommes ou « drôlats », venus pour chercher quelque chose à chiper, ont changé d’état d’esprit et sont devenus graves, presque recueillis !! Nous sommes partis au coucher du soleil, noirs, sales, mais les chiens pouvaient rôder sous les décombres, il ne restait plus rien qui ne soit enseveli !!
La nuit était glacée et le clair de lune magnifique : ni l’un, ni l’autre n’avions allumé nos feux de bicyclette, mais nous étions si loin de la route par l’esprit que quand les gendarmes nous ont arrêtés pour manque de lanternes, nous nous sommes mis à leur raconter ce que nous venions de voir, à philosopher avec le brigadier (que je connaissais bien, il est vrai) et nous sommes repartis, sans plus reparler du pourquoi ils nous avaient arrêtés.
A la maison, par exemple, quand je me suis lavé les mains à fond, et que j’ai retrouvé encore de grosses taches de sang sur certaines choses, j’ai cru que j’allais être malade et je me suis mise à trembler comme une feuille. Alors, je me suis forcée à agir, j’ai été battre les beurre, secouer mes casseroles et mes pots, cela a passé. J’ai même pu très bien diner et j’ai dormi comme une buche »
Mounier Noëlie – 1929 (née Durand)
Combat aérien et crash incertain pour la date
Je me trouvais au lieu-dit « Les Rogers », notre propriété se trouve sur le côté gauche dans la direction de Pessines (Par la suite notre maison a été vendue à Joël Gautron, puis à un anesthésiste qui l’occupe de nos jours. (2003). Actuellement des maisons ont été construites en face de notre maison dans le pré où je me trouvais à observer le combat. Avec nous il y avait un petit belge avec qui nous jouions ; il était réfugié chez un voisin.
Nous avons entendu le bruit des avions, ils se mitraillaient et je me souviens bien du bruit des balles. Le jeune Belge nous avait demandés de nous coucher. Alors que nous étions couchés on entendait le sifflement des balles et quand je me suis relevé j’ai vu l’avion qui piquait, enfin j’ai vu l’avion la queue dressée vers le ciel avec une grosse fumée noire. L’avion tombait à la verticale, je l’apercevais au-dessus des bois. Après ce combat nous sommes rentrés à la maison.
Il a été dit que des aviateurs auraient été emmenés chez le docteur Boucher de Pisany ; je connaissais bien cet homme car c’était mon médecin, il était très gentil et il s’intéressait à ma scolarité. On m’a dit qu’un jour des soldats allemands avaient encerclé sa maison et qu’ils l’avaient emmené. Par la suite il a été interné dans un camp allemand et cela m’avait fait mal. Ce médecin est revenu très amaigri de sa captivité. Il est mort en 1982 à l’âge de 68 ans. (2003)
Potiron Marcel – 1933
Combat aérien du 5 janvier 1944
(Confusion avec le combat du 31/12/43…. ! (1)
Cette journée-là nous faisions du bois avec mon père, dans un petit bois aux « Poijeans ou Bois jaune » près du « Maine Bernard ».. Le propriétaire était Guy Robin. Il y avait des ruches à l’entrée de ce bois.
Vers 11 h il y avait des avions qui tournaient dans le ciel. J’ai vu deux avions allemands qui mitraillaient un plus gros avion (parle du sens avion Est – Sud Ouest), celui-ci devait se défendre. Les douilles nous tombaient dessus, on entendait des sifflements ; on s’est précipité pour se mettre à l’abri sous un marronnier situé au milieu du champ vers le Sud. Même sous cet arbre les douilles tombaient autour de nous. Dans le terrain voisin il y avait une vigne appartenant à Mr Chagnolleau. Il faut dire que les avions allemands tournaient autour de l’avion américain.
Tout à coup, étant touché, le gros appareil s’est cabré en montant, puis il s’est mis à tourner en perdant de l’altitude. L’avion touché, tout en tournant, dégageait une grosse fumée. Un des avions l’attaquait par-dessous et l’autre attaquait par-dessus. L’avion américain a tourné plusieurs fois. Les avions allemands ont tiré à nouveau, je me rappelle à un moment donné avoir vu un parachutiste.
Puis j’ai entendu un bruit énorme quand l’avion s’est écrasé, dégageant alors un gros nuage de fumée.
Rocheleux Abel - Né vers 1912
Crash d’un avion américain à « Rochevent » :
Cette journée du 5 janvier je n’étais pas là, je me trouvais à Marennes. Mais de là bas j’avais quand même aperçu le combat et j’avais même cru que l’avion était tombé chez moi. Par contre ma sœur, Edith, épouse Robertière, était à proximité du lieu du crash, elle gardait ses vaches à environ cent mètres, au-delà du ruisseau ; dans leur affolement les vaches avaient remonté le coteau (En direction de la route ou sera la stèle).
En fait un avion qui était poursuivi par des chasseurs allemands, avait largué son équipage quand il s’était aperçu qu’il était en grande difficulté. L’avion qui était arrivé en survolant « Charenton », un peu en dessous, est venu s’écraser sur les rochers en piquant brusquement et heurtant le sol de tout son avant. Le champ du crash était à madame Bécouse. La famille Guérin (Il prononce Guéran) habitait la maison près du lieu du crash. Madame Guérin avait eu ses casseroles secouées par les secousses du crash. Quand elle était sortie de sa maison et qu’elle avait vu que tout était en feu au-dehors elle est vite rentrée dans sa maison.(Maison au fond du chemin de M.Bureau).
Je m’étais rendu sur le secteur du crash et j’y avais trouvé un petit papier provenant d’un aviateur, sur lequel était marqué « SACCO » (En 1975, un courrier de Jean Pierre Bougaud – Chercheur. Indiquait : SAKO) et il y avait sur ce papier les missions précédentes, voire départs et arrivées. Je n’ai jamais pu remettre la main sur ce document… ! Par contre j’avais récupéré une plaque de cuivre provenant d’une turbine. En fait j’avais récupéré du cuivre sur l’avion (Cela avait de la valeur) mais je n’ai gardé qu’un seul objet (Turbine en bronze…. ! – photo M.S). Régulièrement quelqu’un venait de Saintes et découpait des éléments de la carcasse (Enfin ce qui avait de la valeur)
Le pilote était écrasé dans sa cabine, ses restes (Les os) ont été enveloppés dans son ciré (Manteau imperméable..). Le père René Roger était venu sur place avec sa charrette et son cheval, en compagnie de son chien ; ce dernier avait alors « charcuté » les restes du pilote. Dans les tôles broyées on apercevait des morceaux d’os. Puis les Allemands l’ont enterré dans le champ qui appartenait à la famille Bécouse.
J’ai récupéré des plaques de protection que les aviateurs se mettaient sur le corps, c’était peut-être sur l’avion tombé le 31/12/43 à Corme Royal.
Sur le lieu du crash (Environs immédiats) j’ai encore un sapin qui date de cette époque ; en fait j’ai des terrains qui m’appartiennent dans ce secteur. A l’époque du crash je possédais 4 ou 5 sapins au-delà du ruisseau ; pendant plusieurs années un morceau de l’avion est resté accroché à l’un d’eux à une hauteur de 4 ou 5 mètres (attention peut-être confusion pour le croquis en face le moulin…)
La carcasse de l’appareil avait certainement connu d’autres mitraillage car elle semblait rapiécée avec des pièces (D’une autre couleur)
Thomas Michel – 1928
Combat aérien et site crash
« Ce jour-là je me trouvais à travailler dans les vignes sur une hauteur, c’était vers la combe des Noyers, après le carrefour. Le bombardier avait été mitraillé par un chasseur allemand et de ce fait il avait perdu de la hauteur. Le chasseur allemand, certainement qu’il n’avait plus de munitions est venu percuter l’avion américain et il est tombé ensuite ; l’avion est tombé dans un champ faisant un trou et l’aviateur allemand était mort dans ce crash plus ou moins enfoui dans le champ.
Au cours du combat de balles frappaient vers nos rangs de vignes, les fils vibraient du fait de ces tirs. Après la chute de l’avion allemand des aviateurs américains avaient sauté et ils avaient été faits prisonniers plus tard. Quant au bombardier il avait sorti son train d’atterrissage pensant certainement pouvoir se poser. Le pilote était aussi mort dans le crash de son avion, j’avais vu les morceaux de l’avion m’étant rendu sur place avec d’autres personnes, nous y étions arrivés avant la venue des allemands. Nous avions pu localiser l’endroit du fait de la fumée du crash. J’étais venu assez rapidement en vélo. Il y avait de nombreux morceaux, dont des grands mais il y avait eu une récupération importante par les gens qui étaient venus, les Allemands avaient aussi emmené des éléments. Des morceaux de l’avion avaient atterri de l’autre côté de la route haute, dans les groies. Quand les Allemands étaient venus par la route haute (route de la stèle) ils avaient des prisonniers dans leur véhicule, je pense bien que c’était des aviateurs.
C’est l’oncle à Jean Coupeau, Maxime Coupeau, qui demeurait aux Touches (De Nieul les Saintes) qui avait ramassé des morceaux du corps du pilote et les avait enterrés dans son champ avec une caisse ».