17 - Bataille de France ultimes combats du ciel 39/45 - Le Military Véhicule Collection Group - Sud Ouest
Bataille de France 39/45
Suite de la " Drôle de guerre ",
frappée par la guerre éclair qui mena à l'armistice
Ultimes combats... à bord des avions " Potez 63 "
Charles Légeraud 9/6/1918 -1999
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Il a vécu à Cognac et a fait ses premières acrobaties aériennes dans cette ville, sur la base de Châteaubernard. Il y avait ainsi obtenu ses brevets de pilote.
Puis en 1938/39, il avait fait son service militaire, à cette époque c'était sur deux ans, et la guerre fut déclarée et il avait alors été affecté dans une unité de combat.
Pendant la guerre, durant la bataille de France, en tant que photographe, pilote... ! dans un goupe de Reconnaissance " 1/14 " il avait fait de nombreuses missions. Il était sur le " Potez 63 " (Selon son fils.. mais incertain... )
Dans cet avion le mitrailleur à l'arrière n'avait aucune protection et il était souvent blessé ou tué. Par contre le pilote avait dans son dos un bon blindage de plomb. Le photographe était dans la partie basse de l'avion. Pour s'en sortir les avions faisaient souvent des acrobaties pour se sortir des tirs des chasseurs allemands qui attaquaient souvent par l'arrière.
Journal du " Groupe de Reconnaissance 1/14 "
De Charles Légereaud
Mardi 14 mai 1940: Terrain de Vertain (59), est de Solesmes
n° 188 - Lt Kervella Noël (+) / Observateur - St Rouch Roger / Pilote - St Duffaut / Mitrailleur
Reconnaissance dans la région de Namur. A quelques kms au Nord de Namur l'avion est violemment tiré par la D.C.A. L'avion pique pour se mettre en vol rasant, au cours du piqué le Lt Kervella est touché et s'affaisse. Le pilote revient en rase-mottes et atterri sur le terrain de Maubeuge. le Lt Kervella a l'artère fémorale sectionnée et est mort, ainsi en sa première mission de guerre.
Le groupe fait mouvement dès 9 heures vers Douai.
Mercredi 15 mai: Terrain de Douai Vichy ou..... ( Dechy)
n°192 - Lt Delaunay Louis / Observateur - St Castres Daniel / Pilote - St Bernet Robert / Mitrailleur
Reconnaissance dans la région de Namur. Décollage 5 h 30
- L'équipage ne rentre pas -
Les officiers cantonnent à Douai, les sous-officiers à Dechy (!), les hommes dans une ferme et l'échelon photo à proximité du terrain dans une maison évacuée.
Vendredi 17 mai: Douai
n° 190. SLt Valin / Observateur - Adjt Thénard / Pilote - St Ruiz Alberto / Radio. Départ à 5 h retour 6 h 30.
Reconnaissance sur Fleurus ( Hainaud en Belgique...!!!!)
Aux environs de St Géry (24.. Mussidan ou 46... Cabrerets..!), en fin de mission, à 15 h, 6 " Me 109 " attaquent notre " 63 ". L'adjudant Thenard pique jusqu'au sol en manœuvrant par ricochets, d'après les indications téléphonées de son mitrailleur, chaque fois qu'un adversaire est en position de tir. Malgré les ripostes du St Ruiz, le " 63 " essuie plusieurs rafales l'endommageant sérieusement. Mission photo exécutée.
A 14 h, le S/Lt Moreaux Philippe, pilote, atterrit avec un " 63 " n° 487, affecté à la 2ième escadrille. En raison du bombardement de Châteaudun le S/Lt Moreaux a dû assurer le convoyage depuis Cognac où les avions avaient été hâtivement déplacés.
- Page 2/6 (Peut-être une autre date..!)
Lt Dugit Ernest (Ct la 2ième Escadrille..!) / Pilote - Adjt /C Berthe / Navigateur - Adjt Lacaille Pierre (ou Sgt) / Mitrailleur.
Reconnaissance sur la ligne de combat Mons-Maubeuge-Solesne (Ou Solesmes 59 ou 72..!) à six reprises le " 63 " est attaqué par des " Me 109 " et " 110 ", chaque fois l'équipage trouve un refuge dans les nuages strato-cumulus, très épais. Mission photos mauvaise par suite des conditions athmosphériques.
Dans l'après-midi nous assistons à un formidable combat aérien entre " Hurricanes " et " Me 109 ". C'est un chassé-croisé grandiose de quelques 60 chasseurs que vennent augmenter, une demi-heure après, les " Heinkels " revenant d'une mission de bombardement. Le combat se déroule maintenant à la verticale du terrain et il faut s'abriter sérieusement contre les projectiles, car les évolutions se font entre 800 et 1000 mètres. Des voilures blanches éclatent un peu partout dans le ciel bleu et l'on est pris et partagé entre le désir de voir et la crainte des balles que l'on entend miauler. Un " Heinkel " dont la queue a été sectionnée, s'abat en tournoyant pendant que ses occupants éjectent l'appareil, l'un descend avec son parachute en feu, tandis-que l'autre reste accroché aux empennages détachés. de point en point des explosions suivies d'une fumée très noire, terminent les descentes en flèche, vertigineuses des avions abattus. Le combat a duré une heure et demi environ et est soldé par une quinzaine d'allemands et 6 " Hurricanes ". Nous tenons cela des aviateurs anglais, le soir-même, peu avant que leur terrain soit violemment bombardé par des " Dornier 17 ", en représailles, à 8 h du soir. (Crash " Heinkel " ... photo.. !!)
Dimanche 19 mai - 6 h du matin à Douai.
Le groupe fait mouvement vers le terrain de Bacqueville (Eure), 10 km (!) SW de Dieppe. Arrivée de l'échelon roulant individuellement dans la soirée, voyage pénible, considérablement géné par les réfugiés qui fuient avec tous les moyens dont ils disposent. Nous assistons au cours du voyage à des scènes poignantes entre réfugiés Belges et du nord. Une bielle coulée et un tracteur de la section photo est le seul incident de ce long déplacement. Convoyage des avions sur le nouveau terrain.
Mardi 21 mai. De Bacqueville.
Trois équipages rejoignent St Omer afin de se mettre à la disposition du général Canone (!) de la Z.O.A.N (Zone d'Opérations Aérienne Nord)
N° 611 - N° 487 - N° 188, avec S/Lt Valin - Lt Dugit - St Ruiz
Page 3/6 - Dès 6 h préparatifs de départ du groupe qui effectue un nouveaumouvement pour rejoindre le terrain de Deauville. Départ 10 h. Nous apprenons que le Lt Secré (!!!) Ct la section photos, qui était reparti après avoir passé Abbeville, pour aller dépanner, avec un camion, son tracteur remorque resté en panne vers Aucey-le-Château, a subi avec son personnel une violente attaque aérienne. Le camion est criblé de balles et un soldat de la section photo est tué par un éclat de bombe. Arrivée de l'échelon roulant à Deauville, vers 10 h.
Des trois équipages partis à St Omer, seul l'avion " 188 " du Lt Dugit revient. Peu après l'atterrissage sur le terrain de St Omer, des " Me 110 " arrivent en piquant et arrosent copieusement les équipages et les avions. le n° 188, bien que touché ne l'a pas été dans ses parties essentielles et peut repartir.
Mercredi 22 mai - Deauville
Le terrain étant trop petit, le groupe se prépare pour un nouveau déplacement direction Caen (!).
Le Ct Payet Georges rejoint St Inglevert (62 - Marquise !!) où il casse son train d'atterrissage dans des trous de bombes. Un " 63 ", abandonné sur le terrain , leur servira au retour qui s'effectue avec huit attaques de la chasse ennemie qui avait abandonné le convoyage escorte des bombardiers. L'arrivée de " Moranes 406 " permet à l'équipage de séclipser au ras des arbres. Arrivée de l'échelon roulant à 16 h 30 à Rocquancourt (Caen - Rocquancourt) 10 km sud de Caen.
Samedi 25 mai - Caen
Trois équipages du groupe sont désignés pour partir en Angleterre d'où ils travailleront au profit de l'armée du nord encerclée. N° 698 - St Lt Valin - Lt Dugit - St/C Lacaille (Pierre) mitrailleur. N° 720 - S/Lt Fournier Léon (+) observateur - St Faidherbe / Pilote - Adjt Prual Yves / mitrailleur. N° 699 - Lt Jacob / Observateur - Sgt Rouch Roger / Pilote - Sgt Régelin (!) ou Piégelin (!)
Jeudi 30 mai - Caen
Activité réduite par brume de vol. retour du Lt Henrion (ou Hennion) / observateur, du Sgt Durand, qui rejoignent le groupe après la destruction de leurs appareils à St Omer. Embarqué sur un cargo norvégien qui essaya sans succès de les débarquer avec ses passagers à Folkestone (Kent - Angleterre, en face du Pas-de-Calais), puis à Cherbourg où ils réussissent.
Vendredi 7 juin
Nous apprenons notre rattachement à la IVième armée terrestre.
Dimanche 9 juin
Départ du groupe qui doit rejoindre de toute urgence un terrain aux environs de Plancy (10 /Aube).
arrivée de l'échelon roulant à 19 h, après avoir été retardé par l'évacuation de Paris.
Mardi 11 juin
N° 598 - Lt Hennion - Sgt Durand - Ajt Thiébault / Pilote
Reconnaissance sur la région Reims - Réthel
La protection de la chasse prévue n'est pas rencontrée pâr l'équipage qui est attaqué par plusieurs " Me 109 " à l'est de Mourmelon. Mitrailleur tué (+) et observateur grièvement blessé. Un groupe de chasse devant prendre notre place, l'échelon se prépare à partr pour Blèges (!)
Mercredi 12 juin
L'observation décéle l'avance massive et le bon ordre des unités motorisées. Un obus de la " Flak " traverse la place gauche au ras du guignol (ferrure pour câble aileron), un autrele plan fixe. A l'atterrissage, les commandes bloquées, l'appareil décroche de plusieurs mètres. Equipage blessé.
N° 720 - S/Lt Valin - Sgt Lebras / Pilote - De Quillac Pierre (+) / Mitrailleur
Nous sommes sur le terrain de Troyes qui est attaqué à 5 h (!) le soir par des " Ju 87 " (Stukas) et à 8 h par des " Me 109 ". Deux appareils sont initulisables.
Jeudi 13 juin
Le Ct Georges Fayet va nous quitter, appelé au G.Q.Général. Très ému il nous dit .. au revoir. En nous quittant le Ct Fayet laisse parmi nous beaucoup d'émotion et de regrets.
Le groupe poursuivant son repli doit se porter sur le terrain de Fourchambault (Nevers). Le terrain de Barberey-sur-Troyes (Aube) sera toujours utilisé, malgré les trous des bombes, afin d'apporter les missions à la section photo qui y reste momentanément.
Vendredi 14 juin - Nevers
Mission du " 256 ". le capitaine Frebillot Pierre / Observateur, fait mettre le feu aux deux appareils restés sur le terrain de Troyes-Barberey.
L'avance rapide des unités blindées allemandes que nous observons impuissants au cours des reconnaissances, oblige l'échelon photo à quitter Barberey pour nous rejoindre à Nevers, emmenant le S/Lt La Cavalerie et le Caporal / C Fol, demeurés là-bas.
Mission du " 604 ". Reconnaissance sur Romilly - Châlons. Equipage - S/Lt Fournier (+) / Observateur - S/Lt Moreaux - Sgt De Quillac (+). Départ 14 h 45. L'équipage n'est pas rentré.
Samedi 15 juin
18 h Départ en mission de guerre du " 356 "
Nous apprenons par téléphone du S/Lt Moreaux, hospitalisé à Nevers, l'interruption dramatique de sa mission du 14 juin. Attaqué à 13 h par une douzaine de " Me 109 ", il évite les premières rafales par dégagements à droite sur les indications de son mitrailleur. Peu après le Sgt De Quillac (+) s'écroule, blessé à mort et la rafale vient s'écraser sur le siège blindé du pilote. Maintenant il dégage au jugé tout en esayant de se mettre en vol rasant, mais plusieurs " Me 109 " n'hésitent pas à attaquer par l'avant malgré le feu des mitrailleuses de capot, et le S/Lt Fournier (+), observateur, est tué à son tour. Les moteurs enflammés par les balles incendiaires et l'appareil n'étant plus contrôlé par son pilote (Moreaux), celui-ci, parachute déclenché et se réveille dans un lit de ferme. Tranporté à l'hôpital, pour de multiples éclats d'obus dans le cou et le bras droit.
Dimanche 16 juin
Reconnaissance à .... (!!!!) sur Auxerre (!!!!) - Romilly et Troyes. Appareil " n° 21 ". Il s'agit de déterminer les éléments amis encerclés dans la région d'Auxerre (!) en vue de ravitaillement par avion. Départ 9 h (!!) l'avion touché par la " Flak " ramène sa mission et son observateur blessé.
Le départ du groupe pour Limoges est annoncé à 14 h. L'échelon roulant s'ébranle, suivit de près du départ des avions restants.
Lundi 17 juin - Limoges
L'échelon arrive dans la matinée et l'installation recommence à nouveau. Les réfugiés inondent la ville (ou villa) et il nous faut nous contenter des conserves sauvegardées.
le bruit court au sujet d'un armistice demandé par le gouvernement, mais personne n'y croit encore.
Départ en mission du " 578 " avec le Ct Lamey. La brume au sol interrompt la reconnaissance.
Mercredi 19 juin
Mission du " 298 " (!) - Lt Hennion - Cne Frebillot - Sgt Hoffard (!!!)
L'équipage effectue une longue reconnaissance par ciel clair et est violemment tiré par la " Flak ". le siège blindé reçoit un gros éclat pendant que le pilote a une jambe brisée. un " Me 109 " isolé oblige le " 63 " à dévier de sa route puis l'abandonne sans cause apparente.
L'avance ennemie semble se faire avec très peu de moyens, telle est l'impression de l'observateur qui remarque des groupements arrêtés d'unités blindées.
Vendredi 21 juin
Mission du" 834 " ayant toujours le même objet dont on ne réalise pas encore toute l'ampleur dramatique, tous ces jours de replis ont fait oublier à chacun la notion du temps.
A 11 h parvient l'ordre de rejoindre Bergerac (33). Départ de l'échelon roulant à 14 h, un équipage reste à Limoges pour être à disposition du commandement.
Dimanche 23 juin
Un avis de départ nous parvient encore (!!!) il (!!) vise (!!!) l destination de Toulouse.
Lundi 24 juin
A 7 h l'échelon roulant quitte Bergerac pour Toulouse. Les équipages ne peuvent encore partir car la pluie et la brume sont très denses. Ceci inquiète de plus en plus car nous apprenons que les motorisés allemands ne sont qu'à 40 km de Bergerac. Vers 17 h la météo ..... avec une éclaircie et les avions décollent.
Mardi 25 juin
Les hostilités ont pris fin après l'accord Franco-Italiens Installation des cantonnements au G..................l (!) près de Colomiers (31).
Vendredi 5 juillet
Le groupe est dissous et l'échelon roulant et volant sont rendus à la base de Bergerac.
Samedi 10 août
Le groupe est reformé! Nous reprenons notre matériel et devons aller à La Salanque.. (!) assurer la défense des côtes. Départ prévu pour le 15 courant. Les démobilisables restent à Toulouse et seuls les conducteurs qui vont emmener l'échelon trouveront leur démobilisation à La Salanque (Il existe La salanque dans le département 66 - Pyrénnées orientales... !!!).
Avions allemands abattus, incendi du fait d'un crash, photos récupérées sur des prisonniers allemands, le chien d'un des pilotes allemands dont l'avion avait été abattu. (Il arrivait que des aviateurs emmènent leur chien avec eux.. )
Triste spectacle de ces personnes rencontées au cours des missions aériennes.... ils ses auvent sur les routes de France, vers le sud, fuyant les combats et l'avancée allemande.
Les chefs, mais surtout une partie des victimes militaires, ici seulement des aviateurs.... mais les pertes de la Bataille de France furent terriblement plus élevées.
La photo du groupe n'est pas très représentative du GR 1/14. Toutes ces photos ont été fournies par le fils de Charles Légeraud. Cette famille demeure à Saintes et en Saintonge, nous les remercions pour nous avoir autorisés à publier ces précieux témoignages.
Avec les reconstitunionnistes
39/45
" M.V.C.G "
L’association M.V.C.G SUD OUEST, déclarée le 15 mai 1979, a pour objet la préservation de tous types d’engins d’origine militaire n’étant plus fabriqués et pour but de sauvegarder le patrimoine militaire, l’éducation historique et culturelle dans un devoir de souvenir.
Elle regroupe ainsi une cinquantaine d’adhérents de tous âges, passionnés de restauration des véhicules surtout de la période 39-45 ainsi que les équipements et les uniformes portés par les équipages, le tout en stricte conformité de l’époque.
Ce véritable musée mobile participe à de nombreuses concentrations, expositions statiques et commémorations, chaque fois qu’il en est sollicité. La diversité des matériels représente un élément pédagogique du rappel de l’histoire et un support historique aux défilés officiels avec le devoir de mémoire qui s’impose.
L’association MVCG SUD OUEST est affiliée à la Fédération MVCG France qui regroupe une quarantaine de clubs sur le territoire français.
" Article communiqué par Isabelle Coussine - Secrétaire de l'association - 2/2022 "
(Military Véhicle Collection Group)