30 - Les Gonds Saintes - Des Américains à la ferme le 1er de l'an 44
Un 1er de l'an 1944
qui suivit la journée de feu
du 31 décembre 1943
Base aérienne de Cognac - Châteaubernard .... un raid mené depuis l'Angleterre qui vit s'abattre en flammes ou exploser dans le ciel, depuis les côtes anglaises jusqu'à notre Saintonge, 29 bombardiers US " Fortress B 17 " avec des dizaines de morts (96 sans compter les victimes civiles), parmi les aviateurs alliés et aussi la destruction de quelques avions de chasse allemands.
Des USA à la commune " Des Gonds " (Saintes /17), depuis le bombardement du 31 décembre 1943 de la base allemande de Châteaubernard (16) à la ferme de la famille Vassia (Nadaud) " Les gonds ", dans la périphérie immédiate de Saintes.
" Au petit matin du 1er janvier 1944 dans cette ferme charentaise "
Attention les documents présentés ne sont que des documents d'études, avec les imperfections pouvant exixter dans ce domaine. Dans un premier temps voici le témoignage de la principale intéressée... Mme Bernadette Vassia, demeurant dans cette ferme depuis le conflit 1939/45...
Vassia Bernadette Née Stella (en 1937) Epoux : Denis Vessia
1944: " La Cour " Les Gonds
Parachutistes à « La cour » Les Gonds - 17 (Aviateurs US) :
Nous vivions sur la ferme, il y avait mes parents et mes deux sœurs.
Nous étions métayers chez Mr et Mme Camille Nadeau aux Gonds. C'était le jour de l'an, les gens avaient l'habitude de venir présenter leurs vœux et ils prenaient la" goutte ".
Ce matin-là mon père, qui se rendait à l'écurie, a aperçu deux hommes qui étaient au portail près de la maison.
Comme il y avait un sacristain, Maurice Roulin (un homme un peu simple. .), cet homme avait toujours la tête inclinée sur le côté, il a pensé que c'était lui qui venait présenter ses vœux au petit jour, alors il l'a appelé... « Rentre... viens Maurice... ! » Pas de réponse.
Deux hommes se sont avancés en hésitant, se méfiant du comportement des habitants de la ferme; l'un d'eux avait des difficultés à marcher car il était blessé.
Mon père a essayé de leur parler en allemand…… en italien... pas de réponse !
Ces hommes étaient morts de soif, aussi mon père leur a donné à boire de l'eau du puits , ils en ont bu une pleine casserole. En fait ils avaient refusé de boire le lait qui leur avait été
présenté...
Mon père leur a dit de venir se reposer, mais l'un d'eux voulait partir. Aussi ma mère les a fait se reposer dans une petite chambre. Ces hommes avaient autour du cou un foulard en soie, avec à l'intérieur une carte géographique. L'un des hommes disait.. Washington.. Washington…… ! Mon père était très inquiet.
Après que les hommes se soient reposés on leur a procuré des habits français (civils). On a eu des difficultés car c'était des beaux et grands hommes, les habits d'hommes de la maison étaient plus petits, mon père mesurait 1 m 60. Pour les faire partir nous connaissions des résistants.
Ma mère avait fait prévenir Mr Combernous, il avait deux filles qui avaient appris l'anglais à l'école. Ceci en vue du départ des aviateurs. Ceux-ci sont sortis par une fenêtre à l'arrière de la maison et se sont cachés sous une pile de fagots.
Enfin ils sont partis en longeant la Charente et passant par les marais. C'est en longeant la voie qu'ils ont du rencontrer des résistants qui leur ont fait prendre le train.
Madame Martineau, " rebouteuse" à Courcoury était susceptible de contacter des gens appartenant à la résistance et capables d'acheminer des aviateurs vers l'ESPAGNE grâce à des cheminots.
Ainsi, après avoir mangé, mon père a contacté Le Maire, Monsieur Triou, il craignait, entre autre, que les domestiques parlent, à cette époque il y avait Lucien Millet et Paul Torchut. Ma mère était énervée.
Mon père avait donc averti le Maire, qui lui avait dit qu'après avoir restauré et habillé les aviateurs ceux-ci pourraient partir; ainsi le Maire n'a averti les gendarmes que plus tard et demandant aux gendarmes d'informer les Allemands, que bien plus tard, soit vers les 14 h 00.
Le jour même, la gestapo et la milice de SAINTES, sont venus à la ferme; je me souviens qu'il y avait des chiens et que les hommes piquaient dans le foin avec des fourches; ils ont fouillé la ferme de fond en comble.
Ces hommes voulaient clouer ma mère à la porte de la grange (en fait c'était l'étable à gauche du puits), mais celle-ci avait du cran; à cette époque elle faisait de la liqueur avec de l'extrait de " Noirot ", c'est peut-être ce qui l'a aidé...
Comme j'avais peur je tenais ma mère par son tablier et je me souviens qu'elle leur répondait .Elle a même crocheté un milicien par son nœud de cravate et lui a dit qu'on le retrouverait plus tard…. ! « Les boches partiront... mais toi tu resteras... » lui a-t-elle dit..
Ma mère avait préparé une valise pour nous au cas où elle-même et mon père auraient eu des graves ennuis de la part des allemands.
Ma mère leur a fait croire que les aviateurs s'étaient sauvés par la lucarne de la chambre où elle les avait enfermés. Elle a même fait des empreintes de chaussures dans un autre sens.
L'avion des aviateurs aurait été abattu vers les Gonds.
Après la guerre mes parents ont reçu un courrier de la R.A.F les invitant à un séjour en ANGLETERRE.(Lettre jointe)
Voici les témoignages recueillis il y a une vingtaine d'années, comme si vous y étiez (Ne pas tenir compte des fautes de frappe, d'orthographe, voir de grammaire...
C’était certainement le 31/12/43, au cours du bombardement sur Cognac.
Il devait être vers les 12 heures, il y a eu un combat et des tirs de la flak allemande. Une forteresse a été touchée et elle a explosé, mais elle avait eu le temps de larguer son chapelet de bombes (Vers les trois ormeaux.. à Montils – 17). En fait à côté de la cible, au moment où elle avait été frappée par la flak.
L’avion venait de passer au-dessus des « Trois ormeaux ».
Quand l’avion a explosé, mon oncle de Montils, Maurice Berroneau, a quitté la table alors que la soupe était servi. Mais, après l’alerte, en revenant finir son repas il n’y avait plus de soupe mangeable car les explosions avaient fait tomber beaucoup de poussière dans celle-ci.
Une voisine, des « Trois ormeaux » qui avait entendu du bruit, chute de pots qui tombaient, avait cru que c’était des bombes.
Des parachutistes réfugiés aux « Gonds » étaient peut-être dans cet avion. Avant l’explosion de l’appareil des aviateurs avaient sauté, mais les suivants ont brûlé, ainsi que l’appareil qui était en feu.
Un ou deux parachutistes étaient certainement tombés dans les marais, c’était peut-être ceux qui s’étaient réfugiés aux « Gonds ». L’avion serait tombé entre Montils et Cognac (Attention car plusieurs crashs…)
Attention : Quand Lucien Millet parle du crash aux « Arènes » Thenac, il confond certainement avec des appareils (T6) tombés après la guerre…..
BOIVIN Maurice (Né en 1923 aux Essards - 17)
Mon père était originaire d'Alençon dans l'Orne, il est venu habiter aux Essards du fait de sa mutation comme instituteur. J'ai fait ma scolarité aux Essards jusqu'à l'âge de 10 ans puis je suis venu à Saintes suivre mes études au collège, pour ce faire et pour plus de commodités j'habitais chez mon oncle rue Adolphe Brunaud.
J'ai passé mon Bac en 1942 et je suis parti à Paris en 1943 où j'ai vécu une partie de l'occupation. Je suis revenu à Saintes et le I er octobre 1943 j'ai embauché comme auxiliaire en gare SNCF (Service exploitation)
Mon père a fait construire la maison que j'occupe actuellement, mais il ne l'a jamais habitée.
Bombardement de COGNAC /31 décembre 1943:
Je sortais du travail et je me rendais vers la rue Adolphe Brunaud. Alors que je me trouvais au square du Palais de justice, les premières bombes tombaient sur le camp d'aviation de COGNAC; à ce moment un soldat allemand, qui arrivait de la rue du Général Sarrail, s'était jeté à plat ventre.
Branger Jean (Né vers 1924)
Le parachutiste était tombé au ras de" Courcion ", dans les champs vers les arbres, puis il était parti vers La Jard - 17 où il a été arrêté.
Il avait laissé son parachute sur place. Une dame avait fait des pochettes avec le parachute, c'était l'époque de mon mariage; je me suis marié en 1944.
Un homme âgé, monsieur Boisson, avait ramassé les chaussures de l'aviateur, mais elles n'allaient pas à ses pieds.
Doré (Madame) (Née en 1931)
Je me trouvais avec ma sœur rue Molière dans le jardin de papa. Nous avons vu, au-dessus de Cognac, des avions qui se battaient, nous avons vu un avion qui tombait, il fumait.
Ma sœur pleurait et elle disait… « Il va être mort… Il va être mort…. Pas vu de parachute… ! » (Crash côté Est)
Grenon Joël (né en 1934)
Nous étions devant la maison de ma mère, il y avait Grimaud avec nous.
Des forteresses étaient venues bombarder la base. Nous regardions les tirs de D.C.A (Flack) sur les avions, on voyait les petits nuages noirs dans le ciel, on apercevait des avions qui tombaient.
Un éclat d'obus (de DCA) était retombé près d'un toit à cochon de la ferme BRAUD.
Un des avions avait lâché une bombe dans la Charente entre les tonnes (chasse) et le village de " Dion " (Chérac… !). On a récupéré des carpes qui avaient été tuées par l'explosion de la bombe.
Le vent déportait les parachutistes d'est en ouest, ainsi des aviateurs sont tombés dans les marais; les allemands circulaient en véhicules pour récupérer les parachutistes, mais ceux des marais ils ne pouvaient pas aller les chercher.
Lys Gaston (né en 1918)
C'était vers les 11 h du matin, nous faisions la cuisine de cochon. Il y a eu des avions dans le ciel, nous les apercevions vers COGNAC. J'ai vu deux ou trois avions en flammes et j’en ai vu exploser un.
Puis des chasseurs sont venus attaquer à basse altitude et les DCA se sont tues.
D'autres bombardiers sont arrivés et certains des bombardiers sont passés au-dessus de nous. Des parachutistes avaient été lancé (!!!!) ainsi que des mannequins. Un parachutiste est tombé dans un jardin à « Courcion » Berneuil.
Environ un mois après le 31/12/43 j'ai rencontré un aviateur américain à Irun (frontière avec l’Espagne), il logeait à l'hôtel Del Norte, son avion avait été abattu au-dessus COGNAC. Il avait fait tout son parcours avec sa boussole et il avait passé le poste frontière avec sa mitraillette.
C'était un grand blond et il était originaire de CHICAGO. Il devait être rapatrié par son Consulat.
Meunier Jeannine (née en 1936)
Ce jour-là, c'était le jour de la foire de Pons, c'était après le bombardement de Cognac, donc ce devait être le samedi 1er janvier 1944. Il faut dire que le jour du bombardement de COGNAC, j'étais montée sur un tas de paille et de mon observatoire j'apercevais des avions qui tombaient.
Ma mère était occupée à tirer de l'eau au puits (avec une chaîne elle remontait le seau) quand elle a vu arriver deux soldats. (Heure…) Ces soldats arrivaient par les marais. Les hommes lui ont montré leurs plaques de militaires, c'était des aviateurs américains dont l'avion venait d'être abattu.
J'ai vu ces deux hommes, il y avait un grand et un petit.
Mon père était à la foire de Pons et ma mère a fait rentrer les deux soldats et elle leur a offert un café, puis elle les a emmenés se cacher dans le foin de la grange. Quand mon père est arrivé, et que nous lui avons annoncé la nouvelle, il s'était mis en quête des américains sans les trouver .
C'est avec un voisin qu'ils les ont retrouvés, les hommes m'ont reconnue ; ce devait être le lendemain…
Nous leur avons donné des habits civils pour qu'ils puissent partir sans trop se faire remarquer. L'un d'eux est parti avec le costume de noces de mon grand-père. Ils ne sont partis que le lendemain de leur arrivée et nous leur avions donné un guide anglais -français avec le nom de mon grand-père marqué dessus. Nous avons eu de la chance car durant ces événements des soldats allemands faisaient des manœuvres sur le pont vers les marais.
Une voisine, Madame Pajaud (Demeurant…) alors qu'elle allait chercher ses vaches avait été saisie à la jambe par un aviateur qui était camouflé dans un fourré. Cet homme, blessé à la jambe, a été emmené chez Monsieur Ménard qui demeurait à « La galette » - Colombiers (Nommé aussi « L’entrée »). Monsieur Ménard avait aménagé son parc à cochon en chambre. L'aviateur est resté caché environ un mois et demi.
Par la suite des aviateurs américains étaient pris en charge par Monsieur Dodard.
Mirande Roger (Né en 1927)
Attention il est peut-être question de deux avions.
Monsieur
Je me trouvais sur la route de " Courcion " , route arrivant du " Breuil ", j'étais avec mes bœufs (quatre bêtes), à environ une cinquantaine de mètres de ma maison actuelle.
C'est alors que mon attention a été attirée par un combat aérien, j'ai vu une gerbe de fumée noire (explosion d'un avion) et c'est comme cela que j'ai aperçu un parachutiste, je l'ai aperçu quelques minutes après l'explosion d'un avion dans le ciel. Ainsi l'homme il est tombé à environ 150 mètres à l'ouest de " Courcion ". De ma position sur la route, je voyais bien la scène, je dominais de mon regard les environs.
Ainsi, j'ai vu l'aviateur tirer sur ses ficelles pour éviter le village, il y avait un léger vent d'Est venant de « Beillant » / Cognac.
Le parachutiste est tombé vers des touffes de Guignes (fruits, genre de cerises), il s'est défait de son parachute et il l'a enterré sommairement, grattant la terre labourée et le recouvrant en partie. Puis l'homme est parti vers les marais de Langlade - 17 .On a retrouvé sur place une boite d'allumettes .Quant à son parachute il a vite été récupéré, par une personne (décédée depuis).
Deux ou trois jours plus tard l'homme aurait été retrouvé à La Jard - 17, il aurait été arrêté !! (Est-ce bien lui... de MS)
J'ai aperçu un deuxième parachutiste. Ce dernier est tombé sur la commune de Courcoury, entre Chaniers et Courcoury à la hauteur (à peu près) du Bac pour passer la Charente. Dans une partie boisée et marécageuses, dans un lieu nommé " Monteraud ".
L'avion de cet homme serait tombé entre Chateaubernard (Cognac) et Verrières (16)
Le lendemain de ce crash il a été retrouvé un aviateur dans la queue de l'avion; mon beau-père, Monsieur Boissinot, l'a vu.
Madame : A cette époque « Chez Deschamps » Courcoury.
Ce jour là un avion est tombé entre Chateaubernard et Verrières - 16 , nous étions tous dans le jardin et j'ai aperçu cet appareil qui tombait en flammes.
Le lendemain.. Un des aviateurs était encore assis dans l'avion tombé sur la commune de Verrières (Près de Juillac le Coq).
Millet Lucien (Né en 1931)
A 13 ans nous n’allions pas à l’école régulièrement, les Allemands occupaient notre école. Aussi mon père nous envoyait travailler à la ferme Stella (Vessia) route de Saintes après les Gonds.
- Puis (certainement la même affaire) le matin à la ferme j’ai vu les deux parachutistes, monsieur Stella (Ferme sur la commune des « Gonds ») leur avait accordé le gîte.
Je me souviens de leur foulard, il y avait une carte sur celui-ci. Quand mon patron leur a montré la gare de Saintes, ils ont levé les bras au ciel.(Voir témoignage Claude Berroneau – 9/98). En fait ces hommes sont restés à la ferme pendant deux heures.
Le patron leur a fait traverser la Charente en barque, puis ils ont pris un train qu’ils ont attendu deux heures de temps. Quand les Allemands sont arrivés, il avait été préparé un simulacre d’évasion. Ainsi il a été déclaré aux allemands que les aviateurs s’étaient sauvés par une fenêtre.
Je pense que ces aviateurs étaient des Anglais.(3)
Monet Pierre (né 1925)
J'ai vu des forteresses tomber au sol. Les pilotes étaient carbonisés à leur manche à balai. Les allemands prenaient leurs bottes.
J'ai vu des F.W (et des ME) foncer sur des parachutistes et tirer sur eux. Par la suite j'ai vu passer, sur la route devant chez moi, des camions avec des hommes à l'arrière qui étaient certainement des paras vu leur accoutrement.
Parachutiste allié – Bois de Montils 17
A cette époque j’étais mariée. Nous demeurions rue de la comédie à Saintes (presque en face le « Procopio » un restaurant et une brocante).
Un jour nous avions été rendre visite à maman qui était garde barrière sur la commune de Montils. Elle habitait la maisonnette du P.N, ce devait être au lieu nommé « Furnes »…
Il y a eu des avions dans le ciel et ceux-ci ont été attaqués, il y a eu des aviateurs qui ont sauté en parachute.
Ainsi l’un d’eux était tombé dans un petit bois situé à environ 200 mètres de sa maison, de ce fait mon mari et ma mère avait été voir sur place. Ils ont aperçu un aviateur avec son costume, l’homme était craintif et il n’osait pas se montrer.
Il nous répétait… « Bordeaux… Bordeaux…. »..
Mes beaux-parents étaient à la gare de Montils, mon beau-père était Chef de gare. Ma mère a trouver des vêtements et nous nous avons changé ses habits d’aviateur.
Mon mari lui avait demandé son insigne, l’homme lui avait donné mais il lui a reprise.
Ce militaire nous avait déclaré qu’il était marié et qu’il avait deux petits enfants. Il nous a montré de l’argent que tous les aviateurs devaient avoir sur eux.
Une fois qu’il a été habillé en civil il a été emmené à la gare, entre temps il était passé au P.N.
A cette époque il était facile de faire stopper un train, aussi mon beau-père l’a fait monter dans un train pour Bordeaux. Comme dans ce train il a vu quelqu’un qu’il connaissait il a recommandé l’homme à cette personne.
Quelques années après la guerre nous avons reçu un courrier pour nous remercier.
Parachutiste allié prenant un train à Montils (17) :
- André Robert avait pris un billet de train pour un aviateur allié, dont l’avion était tombé vers Montils. Cet homme était habillé en civil et il allait sur Bordeaux. Mon frère, né en 1920, était marié à une fille Gatineau (Frère mort à Jonzac, Carrière Heurtebize). Il demeurait chez ses beaux-parents vers le village de Montils. Certainement au passage à niveau A cette époque nous demeurions à la gare de Montils depuis 1934, mon père y était Chef de gare. Ma belle-sœur (Veuve de mon frère), 83 ans, qui demeure à Montguyon s’en souvient peut-être un peu plus. (Mme Jacqueline Destandeau – Née en 1935 – Saintes – 14/12/2005)
Torchut Paul (Né en 1931)
L’avion était tombé la veille, les aviateurs qui s’étaient cachés dans une cabane dans les marais, étaient tombés la veille. Ils sont arrivés à la ferme de M. Stella « La cour » aux Gonds, ils ne sont pas restés longtemps.
Dans les marais Raphaël Limouzin leur apportait de la nourriture (Il avait travaillé à la SNCF et il est décédé de nos jours)
Son fils, André (Contacté ce 4/9) ne connaît pas cette histoire. Sa sœur Etiennette Soulivet (HLM St Sorlin – Saintes), née Limouzin, confirme que son père avait apporté de la nourriture aux aviateurs qui se trouvaient dans une cabane.
Triou Jacques - 1894
Une femme des « Gilardeaux » est venu voir mon frère, Maire des Gonds, disant qu’il y avait des soldats U.S. Ces hommes se croyaient en zone libre, pensant qu’elle commençait à la route Nationale (rte de Saintes à Bordeaux) 137.
Ces hommes, sur conseil, avaient pris la filière pour l’Espagne.
Le Maire avait ensuite averti les gendarmes, ceux-ci en prenant leur temps avaient ensuite averti les Allemands.
Monsieur Henri, de la Kommandantur de Saintes, avait convoqué le Maire et l’avait sermonné pour le retard qu’il avait mis pour avertir les gendarmes. Il avait même dit au Maire… « Monsieur le Maire, cous avez de la chance que nous soyons en 1944…. »
Triou Jean (1900)
Deux parachutistes se sont retrouvés à la maison Stella, ferme au bord de la route de Saintes. Dans cette famille italienne il y avait trois filles. Actuellement c’est une des filles, Bernadette épouse Vassia, qui possède cette propriété.
Quand les hommes sont arrivés ils étaient en combinaison, comme ils avaient très soif ils ont bu au puits. Ces hommes avaient un fort accent américain. Ils ont déclaré être tombés à 3 ou 4 km de là. Ils avaient le plan de la région sur une feuille de caoutchouc.
Le matin, de bonne heure, des enfants avaient aperçu ces hommes occupés à se débarbouiller. A 8 heures du matin je les avais vus près du puits, ils avaient dormi à la ferme.
Je n’ai averti les gendarmes qu’à 12 heures, leur demandant de n’avertir les Allemands qu’à 14 heures.
Un civil allemand, monsieur Henri, est venu et il m’a reproché, ayant eu connaissance de la présence des américains dès le matin, de ne les avoir signalés que beaucoup plus tard.
En fait les allemands l’avait déjà appris par les « on dits »…
Les aviateurs étaient partis par Courcoury, puis ils auraient pris le train à la gare de « Beillant » commune de St Sever de Saintonge.
De quel avion pouvez provenir ces deux aviateurs,
le plus probable serait de l'appareil
abattu et tombé sur la commune de Echebrune, au lieu-dit " Figers "
à quelques kilomètres de là.... vers Pons ?
Crash avion américain
Fortress " B 17 "
" Figers " Echebrune - 17
31 décembre 1943
Chauvet Francis - 1928
Mon père Emilien Chauvet (né en 1900) était régisseur chez Dodard (Il a été maire de Bougneau).
Mon père avait trouvé deux aviateurs américains qui se cachaient dans les champs, vers Bougneau près de Pons. Leuur avion qui semblait venir de Blaye était tombé dans les marais. Ces hommes étaient restés quelques-temps à la maison. Par la suite j'avais su l'origine de ces hommes, des gradés, l'un était de San Francisco et l'autre je ne m'en souviens plus.
Par la suite mes parents avaient tout fait brûlé. Ces aviateurs avaient une carte d'état-major, comme sur un mouchoir. Mes parents avaient voulu cacher la boussole dans les cendres, mais par la suite on ne l'avait pas retrouvée, la chaleur l'avait fait fondre.
Les Allemands sont venus à 3 heures de la nuit.
Ma mère avait enlevé tous les grades des tenues des aviateurs avant qu'ils ne quittent la maison, ainsi ils étaient moins repérables. M. Dodard a emené les Américains, ainsi qu'un autre lieutenant américain récupéré à une gare entre Pons et Gémozac. Ce devait être à la gare de Jazennes, la dame ne voulait plus laisser pârtir le lieutenant. (peut-être un des aviateurs tombés en 5/1/44.. ou bienWilcox réfugié à Rioux (Bénigousse... de M.S). Il avait aussi dû en emmener d'autres dans ce même voyage. Les Allemands étaient donc passés à la maison et l'avaient entourée, ils étaient nombreux.
Un des américains a été tué à la frontièe espagnole en s'enfuyant. C'était peut-être un des hommes sauvé par mon père.
Monsieur Dodard faisait partie des " SSS " (Services Spéciaux de sabotage, il existe un livre sur ces sections). mon père approvisionait le maquis.
Goulevant André - 1922 (Epouse Odette née Fournel 1919)
Un avion est tombé à Bougneau en 1944. Monsieur Emilien Chauvet (Son fils Francis... vu), décédé de nos jours, était métayer chez Dodard. On a vu ces Anglais (en fait US), ils n'étaient pas blessés et étaient restés quelques jours.
- - - - De M. Chauvet: Cognac a été bombardé environ 3 fois. A a dernière fois les alliés ont fait intervenir les chasseurs qui ont neutralisé les batterie de D.C.A, puis ils ont bombardé les coteaux, je ragardais avec des jumelles. Un des aviateurs avait été emmené en voiture ou en camion, il avait été caché dans un tonneau.
- - - De Francis Chauvet: Je me trouvais à la ferme Dodart. Un avion américain était mitraillé par des avions allemands, nous n'avions pas crainte des tirs. L'avion allemand est passé au-desus de nous, puis il a rasé la butte situé plus loin et il a été s'écraser à " Figers ". Les hommes avaient déjà sauté et le pilote étaitresté dans l'appareil pour se poser en catastrophe.
ATTENTION: Ce dernier récit de combat ne concerne peut-être pas ce jour du crash de l'avion US à " Figers ", mais à savoir q'un chasseur allemand était tombé très près du bombardier US, voir ce dossier. Il y a peut-être confusion....!!!
Malterre -
1939/45: SNCF - Pons
1/10/1994: C'était le jour du bombardement de Cognac, je me trouvais à Pons et j'ai vu un combat aérien. Une forteresse US qui s'était écarté pour bombarder un lieu isolé (Etat-major allemand... !!!) a été abattu à " Figers " près de Pons.
Un employé de la SNCF avait récupéré le poste radio de l'avion, l'emmenant sur son vélo, mais en le démontant, il s'était aperçu qu'il était piégé et qu'heureusement il n'avait pas explosé. Les allemands évitant ainsi que ne soit dévoilé le secret de cette radio.
Merzeau René - 1928
Bombardement de Cognac et crash à " Figers ".
Je me trouvais à Pons, sur la route d'Archiac, avant le P.N. Nous regardions le bombardement de Cognac, on naviguait du jardin à la rue. C'était un matin et les bombardiers larguaient leurs bombes sur la base allemande.
A chaque vague je voyais des chasseurs allemands, souvent par deux, des " Messerschmitt " qui s'attaquaient à une forteresse US. Ils montaient sur elle. Dans le ciel il y avait une grande quantité de parachutes, des points blancs.
A un moment donné j'ai vu une forteresse touchée, je la voyais elle baissait d'altitude, arrivant directement sur moi, j'avais eu peur. Puis j'ai vu une gerbe de fumée, croyant alors qu'elle était tombée derrière le passage à niveau;
En fait elle était tombée à proximité de la gare de Biron (Régie départementale Aunis- Saintonge), sur la route d'Archiac, dans un champ.
Ce même jour une bombe est tombée au milieu de la route route de Jarnac-Champagne à Archiac. Cela avait fait un gros cratère.
Il y a eu 7 morts à Jarnac-Champagne. C'était dans la maison d'un médecin et des patients y ont été tués. Une dame a été tuée par une grille et un jeune garçon qui s'était rendu au carrefour y a été tué.
Livre de H.Gayot: Raid important dans le sud du département. Fontenet, Bussac-Forêt. Le village de " La combe " a été rasé, 9 tués. Jarnac-Champagne 7 tués et 10 maisons détruites.
Note: Voir page 67 du livrede H.Gayot.
Sébille -
M. Sébille, bien que n'ayant pas témoigné, a fourni des indications et documents.
- René Bouyer (18 ans à l'époque), suite au fracas du crash, avait enfourché son vélo et il s'était retrouvé sur le site du crash mais il en avait été chassé par des... " Raoust... " intempestif de la part des Allemands. Par la suite il avait récupéré des balles de mitrailleuses de 'lavion US.
-- Voir coupure de presse dans le dossier (page 24 du journal concerné)
Et après la guerre un courrier est arrivé à la ferme de " La cour " à quelques kilomètres de Saintes et d'Echebrune. En général les alliés avaient su être reconnaissants envers ceux qui avaient aidé les aviateurs, dont les avions avaient été abattus, ceci avec le grand péril d'être condamnés lourdement par les autorités allemandes.
Je vous joins la lettre manuscrite de la " Escaping Sociéty Londres "
Lettre invitation par la Royal Air Force
Trasmis par: Fédération Nationale des Anciens de la Résistance
(Président Marcelle Richebourg - 82, avenue Niel - paris 17ième)
Lettre datée du:19 juillet 1952
*
Concerne voyage offert en Angleterre à Bernadette Vassia
Monsieur ou Madame,
Nous recevons aujourd'hui même de la R.A.F " Escaping Sociéty " l'avis (!!) que votre fille Bernadette est dans la liste des enfants devant partir pour un séjour en Angleterre le 29 juillet prochain (Départ de Paris pour Londres) à l'adresse suivante: D.G South...... 39, Leith Park Road ..... Gravesend (Kent) G.B.
Il vous appartient de munir votre fille des pièces d'identité nécessaires (Préparer autorisation paternelle ou du tuteur)
En ce qui concerne la question vestimentaire, rien d espécial n'est exigé, il suffit que les enfants soient pourvus du nécessaire pour établir un rouement leur permettant d'avoir une tenue correcte durant leur séjour.
Le départ s'effectuant de Paris, nous vous demandons de rapporter les frais de votre voyage de votre domicile à Paris. Les frais de voyage Paris-Londres-Paris étant supportés par la " R.A.F Escapy Sociéty ".
Les enfants quitteront Paris le 29 juillet à 8 heures 15 (nous serons là pour le départ) la gare du Nord avce arrivée à Londres (Victoria) à 16 h 05. Un représentant de la R.A.F sera présent à cette arrivée et dirigera les enfants vers leur destination définitive.
Etant assuré que le départ de Paris s'effetuera à 8 h 15 du matin, il sera peut-être nécessaire qu'ils passent une nuit dans cette ville. Dans le cas où vous ne possséderiez aucune possibilité d'hébergement , soit en famille, soit chez des amis, nous sommes à votre disposition pour vous assurer ce cours séjour dans des conditions acceptables.
Nous attendons votre réponse avec l'espoir que tout cela va s'arranger le plus aisément possible et nous nous efforcerons de tout simplifier et et de vous donner toute la sécurité possible.
Croyez je vous prie à notre entier dévouement.
Au nom du Général .. (Lochet.. !!!!) Marcelle Richebourg
Filiale de Paris de la R.A.F
" Escaping Sociéty de Londres "