Ecurat – 22 juillet 1944 * 22 juillet 2020
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De Prédannack dans les Cornwall au Moulin des Fougères
Depuis juin 1940 les Allemands occupent notre territoire national, mais depuis le 6 juin 1944 les alliés déposent leurs armées sur le sol de France, aidés en cela par la résistance nationale. Depuis ce jour les uns comme les autres combattent notre tyrannique occupant.
Des aviateurs de la Royal Air Force basés à Predannack ont pour mission, de manière régulière, de survoler le réseau ferré français et de détruire les trains de l’armée allemande.
C’est ainsi que ce 22 juillet 1944, sept avions « Mosquitos » du 151 squadron partent en mission sur la France, deux des appareils ont notre région comme objectif.
Dans l’un des deux avions se trouvent le pilote Réginald Howard Harisson, squadron leader et pilote, son coéquipier est Edwin Philip Andrew Horrex, Flying lieutenant et navigateur.
Ainsi, à 18 h 00 (heure anglaise) ces hommes décollent de leur base et, survolant notre région, ils mitraillent la gare de Saintes, puis, survolant la voie ferrée vers Varzay, ils mitraillent et immobilisent un train de troupe, blessant le chauffeur Pierre Darçy.
Après avoir attaqué un autre site ferroviaire, Beillant – Saint-Sever, ils font un second passage sur la gare de triage SNCF de Saintes. Mais la DCA allemande (Flak) riposte et c’est ainsi que les artilleurs qui se trouvent dans la prairie touchent un des deux « Mosquitos ».
Commençant alors à fumer et perdant de l’altitude le premier avion se dirige vers Ecurat, alors que l’autre appareil part dans une autre direction.
Atterrissant en catastrophe au « Moulin des Fougères », les aviateurs quittent rapidement l’appareil en feu, qui brûlent d’autant plus facilement que sa carlingue est en bois. Il est près de 21 h 00.
Des habitants des hameaux voisins viennent rapidement sur place pour aider les rescapés, mais, malheureusement, les Allemands et leurs chiens sont aussitôt arrivés sur le site du crash guidés par la fumée de l’incendie de l’avion. Harrison aurait pu se cacher et se sauver mais il n’a pas voulu abandonner son navigateur Horrex.
Les deux hommes sont blessés, tant aux jambes qu’au visage. Les habitants du lieu leur déclarent qu’ils ne peuvent les soigner du fait de la gravité des blessures. Les Allemands prennent alors des volontaires parmi leurs hommes pour éloigner les aviateurs de l’avion qui en brûlant provoque l’explosion des munitions, quelques-unes partent dangereusement dans le ciel.
Etienne Machefert sert d’interprète.
Les deux hommes sont emmenés en camion allemand à leur hôpital, ils y restent jusqu’au 29 juillet. Puis les Allemands emmènent leurs prisonniers à l’hôpital de Niort où ils resteront 9 jours, pour en fin de compte prendre la direction de l’Allemagne, le 7 août, mais en passant par le sud.
Dans le train qui les transporte, les aviateurs se sont vu confier une carte pour s’évader, ceci par un soldat allemand. Mais un officier s’en est aperçu et pour éviter les représailles les Anglais lui rendent cette carte.
En cours de route, le train est mitraillé, et 8 jours après leur départ de Niort, Harrisson et Horrex sont de nouveau hospitalisés à l’hôpital Purpan de Toulouse.
Arrivés à Toulouse le 15 août, c’est avec joie que nos aviateurs ont alors appris la libération de la ville par la résistance locale ; ceci le 18 août 1944. Leur « mission » en France est terminée ; ils quittent en effet l’hôpital le 3 septembre et dans la nuit du 5 au 6 septembre ils abandonnent le sol français.
En effet, en rase campagne, un appareil « Hudson » de la Royal Air Force prend les Anglais en charge, ainsi que d’autres aviateurs. Ils sont déposés à l’aéroport de Tempsford au nord de Londres. Dans cette ville ils sont à nouveau hospitalisés.
Quelques années plus tard Harrisson est revenu au « Moulin des Fougères », en compagnie d’un aviateur du second avion de la mission du 22 juillet, où il a rencontré, entre autres, les familles Rivière, Filliollaud, Hervé, Colas.
En 1994 une stèle a été élevée à cet endroit, à quelques dizaines de mètres du crash du « Mosquito », en présence de Waddad Horrex, l’épouse du pilote du Mosquito, celui-ci est décédé en 1996.
Quant au navigateur Harrisson il n’a jamais été retrouvé malgré de vaines recherches.
« Un autre équipage du même « squadron 151 » est mort carbonisé sur la gare de Jonzac, le 6 août 1944. Les aviateurs d’Ecurat et de Jonzac étaient compagnons, mais le destin a frappé plus durement un des équipages. Victimes de leur devoir pour la Liberté et la France
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Ces faits se sont déroulés le 22 juillet 1944, il y a 76 ans.