8 - Exposition - Vente Cabinet expertise Ravon - Témoignages 14-8-44 Bombardement Saintes
Exposition et Vente
Cabinet expertise Ravon - Abbaye aux dames
*
Témoignages bombardement 14/8/1944 - Saintes
*
Images du jour
Pendant ce temps au dehors... un prestigieux site L'abbaye aux Dames
Puis deux photos.. l'une d'elles fait penser à la danse des arbres avant l'automne et la seconde me rappelle un témoignage. En effet sous nos yeux un tas de sable et un monticule, à l'entrée du jardin public. Dessous un blockhaus de 39/45, les employés requis pour le construire, mettaient autant de terre que de sable.... ou de ciment.. " sabotage " auraient hurlé les sentinelles allemandes......!!
Comme promis:Témoignages, extraits de mes rencontres depuis 1994 sur cette douloureuse journée du 14 août.
Filliollaud Jean – 1921 Epouse née Colas -1924
1939/45 : « La Rigaudière » Ecurat – 17
Nous avons vu arriver plusieurs vagues d'avions dans le ciel. Une première vague a largué des bombes, puis il y a eu les sifflements et la pétarade au sol. Et la vague suivante a continué le largage des bombes.
Florenceau Paule, née Berthelot – 1911
1939/45 : Petite rue Pont-Amillon (A cette époque, mariée et une fille)
A cette époque mon mari faisait des tournées de lait, en plus de son travail, pour le compte de la laiterie des Arènes, il se trouvait vers Chermignac quand il a vu les bombes tomber. Il avait pensé que c'était chez nous.
Mon frère (né en 1921) et un cousin (frère de Claude Berthelot et fils de Maurice), en fait 3 ou 4 personnes, se trouvaient à « La baine » (Chaniers), mon cousin s'était foulé la cheville, mon frère était revenu à la maison chercher des médicaments et des aliments. Je leur avais préparé des tomates farcies. Mon frère était prêt à repartir quand les avions se sont fait entendre, nous à Saintes, étant sur la place de la prison on s'est précipité dans l'impasse, face à la rue Ste Claire, et on s'y était allongé, me couchant sur lui... (le frère..!). On avait la tête dans la porte de la boucherie. Puis après la première salve on s'est tourné vers l'autre côté de l'impasse et nous nous sommes mis dans la cave de M. Loret jusqu'à la fin de l'alerte.
Dans notre maison de la rue Pont-Amillon le lustre de la salle à manger avait été tourné.
Mon mari, étant de la Défense Passive, avait été sur les lieux du drame, cela l'avait mené jusqu'au « Maine ».
Dans ce bombardement nous avons eu des amis tués. Ainsi.. La famille Bouyer, le père est mort, la mère, la fille institutrice. Le fils avait pu se sauver dans une cabane du jardin, mais ce fils, Georges Bouyer, a été traumatisé. Il est décédé d'un cancer quelques années après son mariage. Lucette Bouyer, qui a été tuée, était institutrice à Pisany, elle était venue manger chez ses parents ce jour-là. Elle avait 24 ans (environ), je l'avais eue comme collègue aux Gonds.
Fouché Robert – 14/2/1922 (La Rochelle)
1939/45 : Parents rue du jardin du roy (prolongée) – Saintes
Ma mère demeurait rue du jardin du Roy, le long des voies ferrées. Dans ce bombardement elle a eu un choc au dos du fait d'une traverse qui avait traversé le toit de la maison. Il y a eu de nombreux morts. M. Richepin, de la rue du colonel De Faucher, a été tué. Il était connu pour ses poésies. 3 membres de la famille Rateau ont été tués, le père, la mère et la fille, employée chez Mlle Montet, dentiste, 154, avenue Gambetta. M. Fouché, rue du colonel de Faucher.. (!.... M).
François Gilbert - 1920
39/45" Chez Brouard " St Hilaire de Villefranche
Je me trouvais tout près de St Hilaire, j'ai vu des avions passer, ils venaient du nord. En même temps que je regardais ces avions des F.F.I passaient sur la route, ils venaient d'attaquer les Allemands à St Hilaire et ils montaient à Vhâteau-Gaillard (Voir ce combat... De M.S)
Gaboriau Marthe – 1913 (Née Montauzier)
1939/45 : Charcuterie – 42, rue St Pallais (angle rue) – Saintes
C'était dans la journée et nous nous trouvions au magasin rue St Pallais. Dès que nous avons entendu le bruit des avions et des premières bombes nous sommes descendus dans notre cave avec des clients de notre charcuterie.
Gautier Henri – 1925
1939/45 : Dans la poche de St Nazaire.
Ma tante, madame veuve Gautier Marie, s'était cachée sous la table et on l'y a retrouvée morte. La maison était éffondrée, elle avait son fils Marcel qui était au S.T.O.
Geneau Raymond – Vers les 10 ans en 1944 Fils de André Geneau – 1902
Epouse née Bonnet -
1939/45 : 13, rue Geoffroy Martel (Face à Mme Bonnet)
Joseph Geneau est le 65ième sur la liste des victimes établie par la mairie : 65 morts.
Mes grands-parents habitaient à la maison à étage face à la rue du colonel de Faucher, rue Geoffroy Martel. Nos meubles étaient dans cette maison.
Ce matin du 14 août vers les 11 heures, quand les avions ont survolé la ville au dessus du quartier de mes grands-parents, ma grand-mère était dans le jardin auprès de la maison, quant à mon grand-père il était au plein milieu du jardin. (De la rue Geoffroy Martel... à la route de Cognac : Voir croquis..)
Ma grand-mère a regardé les avions et elle a vu la bombe qui arrivait sur la maison. Le souffle de la bombe l'a dévêtue, et cela l'a rendue sourde définitivement, étant obligée par la suite d'apprendre à lire sur les lèvres.
Mon grand-père a été tué sur le coup, monsieur Jaquet, de la D.P, a été retrouvé 8 jours plus tard. Mon grand-père a été retrouvé accroupi et tenant son bedauchon (Binette pour jardiner) contre lui. Le cœur avait été détérioré par le souffle, ou bien il était mort étouffé. On l'avait retrouvé enfoui sous la terre.
C'est ma grand-mère Barraud, de la rue Cabaudière, qui a averti mon père qui se trouvait à Montfaucon-sur Moine (49 – Maine-et-Loire). Mais quelques-jours après seulement.
- Une photocopie de photos, maison détruite, affectée au dossier 14/8/1944
Gérain Jacques - 7/1925
39/45: Cours Lemercier
J'étais venu voir mes parents, je me trouvais cours Lemercier. De mon jardin j'entendais les tintements, comme des clochettes, des bombes. Puis ensuite les sifflements et rapidement les explosions des bombes, mais ce dernier point échappe à ma mémoire.
Germain Marcel - 1909
39/45: " Brassaud " Rétaud
Je me trouvais dans les champs, peut-être à bêcher des haricots, vers " Brassaud ". je voyais au-dessus des arbres, en direction de Saintes, un nuage de fumée noir. Des gens, ayant peur, revenaient chez eux en vélo, ne voulant pas rester dans le secteur de Saintes.
Ginguenaud Bernadette – 28/10/1934 Copie générale
(Parenté famille Jean Pénis – Témoin)
1939/45 : « Le cabinet » Route de l'épineuil (n° 8, angle avec l'avenue de Saintonge dans les temps modernes)
La famille se composait ainsi : Les parents Ginguenaud et les trois filles : Clairette, Claude et Bernadette. Le père tenait un magasin de confection rue Alsace-Lorraine.
Nous nous trouvions à la maison et ce jour-là nous avions des invités. Une amie était venue en vélo, ainsi qu'une autre qui avait amené son fils.
Les hommes avaient creusé une tranchée dans le jardin. Donc ce jour, vers 11 heures, nous avons entendu un bruit et on s'était regardé avec ma mère. Nous avions déjà connu les mitraillages. Nous sommes partis vers la maison pour nous abriter mais notre mère nous a dit qu'il vallait mieux aller dans la tranchée, ce fut alors chacun pour soi. Avant d'avoir pu atteindre la tranchée, le soufffle des explosions nous avait jetés au sol. Claude (décédée en 2/1995 à Gémozac) est passée par le bosquet pour se rendre à la tranchée et une grosse pierre n'était pas passée loin d'elle, allant casser une table du jardin en deux. Dans la tranchée nous étions 7 ou 8 personnes.
Deux maisons s'étaient effondrées dans noter secteur (vers eux...!). Ma mère avait emmené des bougies et quand ils se sont tous retrouvés dans la maison après le bombardement, voyant ma mère avec ses bougies, il y a eu des éclats de rire. Quant à ma sœur (Claude...!) elle avait emmené le réveil pour voir combien de temps cela allait durer... ! Il n'y a eu aucune bombe dans notre jardin.
Un homme, locataire, qui avait connu 32 bombardements à Sotteville (Vers Rouen 76) avait quitté la gare au début de l'alerte, et se sauvant tant bien que mal devant les bombes, était arrivé jusqu'à chez nous. Il était ainsi venu s'abriter chez nous et il avait eu de la chance car une maison qui s'était effondrée était tombée à l'inverse de sa planque.
Godet Guy – 4/9/1931
Fils de Georges et Hélène Godet, artisan électricien.
1941/42/43 : Royan
Nous nous trouvions au 6, rue Eugène Delaunay et notre père était avec nous. Environ 15 mn avant le bombardement un avion était passé, laissant une traînée blanche derrière lui. Cette fumée s'était déportée et j'en avais fait la remarque à mon père, puis nous étions rentrés.
La sirène a sonné et on était retourné dans la rue, j'avais alors dit... « Regarde les parachutes... ». Quand nous avons entendu le bruit des explosions nous avons eu confirmation que c'était des bombes.
Ce matin-là mon frère Claude a eu de la chance car il voulait aller chercher des poires chez la grand-mère de Gilles Bonastre, dans le quartier Emile Zola. C'était vers les 10 heures, j'en avais alors déconseillé ma mère à cause des bombardements. Guy Bonastre qui avait été chercher des poires a été tué.
Deux ou trois jours après, on a été voir les dommages. Mais j'avais eu peur que les avions reviennent.
Gouin Yves - 1912
51, rue St Pallais (Par la suite maison Gouin / Richard vendue à Pierre Souris)
A cette époque je me trouvais à 8 / 10 kms de Saintes. Je me trouvais sur une hauteur et je me souviens bien des avions et des bombes qui tombaient sur le quartier Emile Zola. je devais me trouver à Chermignac. Comme j'en avais assez de travailler pour les Allemands (SNCF...) je me mettais souvent en maladie.
Goulevant André - 1922
Epouse née Odette Fournel – 1919 (Mariage en 1942)
1939/45 : Epicerie – 8, rue Roger Coumaillaud – Saintes
On se trouvait devant notre épicerie et on voyait les avions, ils arrivaient du nord. Avec nous il y avait des réfugiés du nord de la France et ils connaissaient bien le « truc ». Ils nous ont dit que cette fois c'était pour nous. Dans le ciel de Saintes les avions se dirigaient vers « Le Maine ».
Les premières bombes sont tombées rue Emile Zola, sur la fin deux bombes sont tombées vers chez nous ; une au coin du haras natinal, à l'angle de la rue Hoche et l'autre dans cette même rue, mais en dehors du cimétière. La maison Ardaille a été détruite, une bombe y avait fait un gros trou. Une femme, amie de mon épouse,a été tuée dans la palisse derrière chez nous, elle s'y était cachée. Elle a eu la jambe coupée. Elle avait dans les quarante ans et travaillait à la SNCF.
(Mme) J'étais restée au magasin, alors qu'une bombe tombait, j'en ai eu le souffle coupé, peut-être une bombe soufflante... !
J'ai alors pris mon vélo pour partir vers les hauteurs, j'en étais tombé de mon vélo.
Dans le cimetière St Pallais le père Chassériaud avait été déterré par des bombes.
Monsieur Genêt, une amie de mon épouse, alors âgée de 20 ans, avait été écrasée le long d'un mur, vers la rue Emile Zola. La maison n° 30, de la rue Hoche, où M. Maraicher y avait un jardin, a eu son coin de bâtiment endommagé par une projection suite à une explosion.
Goumet Yvette - 1920
39/45: " Lormont -bas " (Maison Causse)
A cette époque nous étions toujours réfugiés à " Chaumet les violettes ", il arrivait souvent que nous retournions à " Lormont-bas " pour faire des provisions de bois.
Ce matin-là, je préparais la cuisine sous le hangar (Chaumet) faisant chauffer les plats sur un fourneau à lessive. Mon mari était parti à l'arrondissement (grands-bureaux) prendre un papier, tandis-que moi je remplissais la brouette de bois. J'étais donc seule dans le village de Lormont lorsque l'alerte a sonné et que nous avons été bombardés par les " Forteresses volantes ". C'était le nom donné à ces gros bombardiers.
Gravat René - 1920
39/45: 26, rue Galliéni - ancien roulant SNCF
Nous étions logés rue Gautier, il y avait une vieille dame avec nous et elle avait eu très peur.
Grelaud Félicien – 1912
1939/45 : Saintes
Le jour de ce bombardement je me trouvais à la réparation d'une locomotive, j'étais dans le foyer. Ainsi les bombardiers américains ont raté la gare / triage, mais ils ont détruit tout le quartier Emile Zola à Saintes.
Après ces bombardements il avait fallu évacuer tous les gravats et autres destructions et au plus vite. Comme on faisait traîner le travail les Allemands nous menaçaient de nous envoyer en camps de concentration. En fait ils n'employaient pas ces termes car on ignorait tout de ces camps.