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A Saintes de nombreux fidèles pour la cérémonie en l'honneur de leu " Saint évangélisateur Eutrope "

Ils ont été de nombreux catholiques à affirmer leur chrétienté

avec cette cérémonie de dévotions à St Eutrope.

 

Avec un petit clin d'œil du saint martyr....

son sarcophage fracturé en angle il y a quelques mois... a été réparé.

Merci St Eutrope ou / et.. St Bruno....

 

Conférences, expositions diverses, repas partagé, messe, procession... le tout très bien préparé et réussi. Merci au Père Bertrand Monnard, vicaire épiscopal et curé de St Vivien, ainsi qu'aux équipes organisatrices.

Conférences, expositions diverses, repas partagé, messe, procession... le tout très bien préparé et réussi. Merci au Père Bertrand Monnard, vicaire épiscopal et curé de St Vivien, ainsi qu'aux équipes organisatrices.

L'empire romain a vécu.... l'esprit de St Eutrope est avec nous avec avec un beau message.... " Aimez-vous les uns et les autres comme je vous ai aimés " (Jésus de Nazareth)
L'empire romain a vécu.... l'esprit de St Eutrope est avec nous avec avec un beau message.... " Aimez-vous les uns et les autres comme je vous ai aimés " (Jésus de Nazareth)

L'empire romain a vécu.... l'esprit de St Eutrope est avec nous avec avec un beau message.... " Aimez-vous les uns et les autres comme je vous ai aimés " (Jésus de Nazareth)

Pour mémoire... les dommages au sarcophage... était-ce volontaire... !  Merci aux réparateurs. M.S
Pour mémoire... les dommages au sarcophage... était-ce volontaire... !  Merci aux réparateurs. M.S
Pour mémoire... les dommages au sarcophage... était-ce volontaire... !  Merci aux réparateurs. M.S

Pour mémoire... les dommages au sarcophage... était-ce volontaire... ! Merci aux réparateurs. M.S

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28 AVRIL - NE JAMAIS OUBLIER les VICTIMES de MONSTRES

Publié le par culture-histoire.over-blog.com

NE JAMAIS OUBLIER les VICTIMES de MONSTRES

Inauguration d'une stèle

" Square Angel - Sidélio " Saintes 

Dans l'excellence.... Hommage, Honneur et Respect. Pour en voir plus.. vidéo, voir ma page Facebook. Ci-après un triste aperçu de bien triste comportement, cela s'est passé sur le cours national, à la première partie de la cérémonie...   Des mots d'appel au massacre d'humain, via un certain A.H.....  L'auteur des propos " Heil Hitler " a été appréhendé et sera présenté au tribunal en décembre 2025. Il peut risquer emprisonnement et lourde amende.
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24 - Le Souvenir Français, changement à Saintes

Publié le par culture-histoire.over-blog.com

" Souvenir Français "

Pour se souvenir........

Ce 24 avril avait lieu l'assemblée générale, hélas peu de monde. Mais le nouveau président local est bien décidé à continuer, encore plus fort et plus haut, à faire progresser ces belle association patriotique. Ci-après le compte rendu que " Culture-Histoire é"reçoit de Christian Barbe à qui nous souhaitons uen belle retraite méritée en la matière, mais bien sûr nous aurons toujours plaisir à de nouvelles rencontres avec ce fidèle qu'on ne pourra que se souvenir.
Ce 24 avril avait lieu l'assemblée générale, hélas peu de monde. Mais le nouveau président local est bien décidé à continuer, encore plus fort et plus haut, à faire progresser ces belle association patriotique. Ci-après le compte rendu que " Culture-Histoire é"reçoit de Christian Barbe à qui nous souhaitons uen belle retraite méritée en la matière, mais bien sûr nous aurons toujours plaisir à de nouvelles rencontres avec ce fidèle qu'on ne pourra que se souvenir.
Ce 24 avril avait lieu l'assemblée générale, hélas peu de monde. Mais le nouveau président local est bien décidé à continuer, encore plus fort et plus haut, à faire progresser ces belle association patriotique. Ci-après le compte rendu que " Culture-Histoire é"reçoit de Christian Barbe à qui nous souhaitons uen belle retraite méritée en la matière, mais bien sûr nous aurons toujours plaisir à de nouvelles rencontres avec ce fidèle qu'on ne pourra que se souvenir.

Ce 24 avril avait lieu l'assemblée générale, hélas peu de monde. Mais le nouveau président local est bien décidé à continuer, encore plus fort et plus haut, à faire progresser ces belle association patriotique. Ci-après le compte rendu que " Culture-Histoire é"reçoit de Christian Barbe à qui nous souhaitons uen belle retraite méritée en la matière, mais bien sûr nous aurons toujours plaisir à de nouvelles rencontres avec ce fidèle qu'on ne pourra que se souvenir.

ASSEMBLÉE GENERALE DU SOUVENIR FRANCAIS DU COMITE DE SAINTES

24 AVRIL 2025 Salle des Fêtes Les Gonds

 

Le Président remercie la commune de Les Gonds qui accueille l'assemblée du comité du Souvenir français et évoque la venue de la Flamme de la Nation, depuis l'Arc-de-Triomphe, le 7 novembre 2022.

 

RAPPORT MORAL :

La veille mémorielle des tombes des soldats Morts pour la France au carré St Vivien initiée par Michelle et Roland Tournou a été assurée par Michel Souris

Hommage est rendu à Abdou Hadj et Yves Gaudin disparus cette année.

Le président Christian Barbe remercie tout particulièrement les Anciens Combattants Saintais pour leur généreuse subvention et tous les fidèles adhérents.

Président du comité en 1987, délégué général départemental de 2007 à 2016, il indique son souhait de trouver un successeur.

 

RAPPORT D'ACTIVITES :

Le Souvenir français a contribué à la réalisation de la stèle à la mémoire des aviateurs américains tombés le 31 décembre 1943 à Corme-Royal.

La transmission de la mémoire aux jeunes générations s'est concrétisée avec le voyage des élèves du collège Agrippa d'Aubigné et de leurs professeurs conduits par Mme Marie-Laure Boulet-Doussin sur les traces d'un déporté Michel Cavaillès à Orianenburg et Ravensbrück.

Le drapeau du civisme sera remis à l'école de Chermignac.

 

RAPPORT FINANCIER :

Avoir et recettes : 3656.25 e

Dépenses : 1720.72 e

Solde : 1935.53 e

Le président remercie le trésorier Jean-Claude Quétai ainsi que Danielle Quétai pour cette bonne gestion.

 

RECOMPENSES :

Le président Christian Barbe remet à Michel Souris pour les services rendus à l'association la médaille de vermeil.

 

ELECTIONS :

Alain Marembert, ancien président du comité de Thouars est élu président du comité de Saintes

Jean-Claude Quétai trésorier

Danielle Quétai trésorière adjointe

 

Christian Barbe remercie tous les présents, notamment Annie Baracand qui a longtemps fait participer ses élèves aux cérémonies.

Il souhaite de réussir à la nouvelle équipe dans les travaux, l'entretien et la transmission de la mémoire aux jeunes générations, missions essentielles du Souvenir français.

 

" Je présente ma médaille (la troisième du S.F) reçue ce jour, pas spécialement pour parler de ma personne.... mais cela signifie que depuis 1993... j'ai parlé des AUTRES et Dieu sait si ces personnes rencontrées avaient du gros sur le cœur à raconter.

" Je présente ma médaille (la troisième du S.F) reçue ce jour, pas spécialement pour parler de ma personne.... mais cela signifie que depuis 1993... j'ai parlé des AUTRES et Dieu sait si ces personnes rencontrées avaient du gros sur le cœur à raconter.

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20 Météorite à Saintes en 1847 - Photo en 2025 du témoin de l'espace

Publié le par culture-histoire.over-blog.com

Météorite à Saintes en 1847

Le voici sous vos yeux en 2025 comme peu de Saintais l'ont vue.

Merci aux musées de Saintes pour cette conservation

" 1 m 55 de périmètre "

pour cet astéroïde qui a traversé notre ciel avant de s'y écraser "

Dans ma jeunesse, vers 1955 je l'avais vu à l'entrée du musée lapidaire de Saintes, juste à droite après la grille (à l'époque) d'entrée, avant les colonnes romaines. Puis en 2025, découvrant dans les archives du " FAR - Médiathèques de Saintes " un journal (l'Union) de 1847, j'avais alors vu la chute de celle-ci relatée dans ses pages.

Dans ma jeunesse, vers 1955 je l'avais vu à l'entrée du musée lapidaire de Saintes, juste à droite après la grille (à l'époque) d'entrée, avant les colonnes romaines. Puis en 2025, découvrant dans les archives du " FAR - Médiathèques de Saintes " un journal (l'Union) de 1847, j'avais alors vu la chute de celle-ci relatée dans ses pages.

Ainsi le 7 avril 1847 un bolide lumineux s'était présenté dans notre zénith... En ce qui me concerne il y a des décennies j'avais lu un article sur son point de chute... je crois avoir lu " Les Sables ", zone au nord de Saintes... relativement. Alors j'ai voulu en savoir plus... mais je ne retrouve pas l'article qui relatait la découverte dans un champ de la météorite... Mais je suis entêté...  je vous présente ce voyageur de l'espace.

Ainsi le 7 avril 1847 un bolide lumineux s'était présenté dans notre zénith... En ce qui me concerne il y a des décennies j'avais lu un article sur son point de chute... je crois avoir lu " Les Sables ", zone au nord de Saintes... relativement. Alors j'ai voulu en savoir plus... mais je ne retrouve pas l'article qui relatait la découverte dans un champ de la météorite... Mais je suis entêté... je vous présente ce voyageur de l'espace.

Et bien sûr j'ai pris quelques notes... pour nos archives persos et publiques. Affaire à suivre.
Et bien sûr j'ai pris quelques notes... pour nos archives persos et publiques. Affaire à suivre.
Et bien sûr j'ai pris quelques notes... pour nos archives persos et publiques. Affaire à suivre.
Et bien sûr j'ai pris quelques notes... pour nos archives persos et publiques. Affaire à suivre.
Et bien sûr j'ai pris quelques notes... pour nos archives persos et publiques. Affaire à suivre.
Et bien sûr j'ai pris quelques notes... pour nos archives persos et publiques. Affaire à suivre.
Et bien sûr j'ai pris quelques notes... pour nos archives persos et publiques. Affaire à suivre.
Et bien sûr j'ai pris quelques notes... pour nos archives persos et publiques. Affaire à suivre.

Et bien sûr j'ai pris quelques notes... pour nos archives persos et publiques. Affaire à suivre.

20 Météorite à Saintes en 1847 - Photo en 2025 du témoin de l'espace
20 Météorite à Saintes en 1847 - Photo en 2025 du témoin de l'espace
20 Météorite à Saintes en 1847 - Photo en 2025 du témoin de l'espace
20 Météorite à Saintes en 1847 - Photo en 2025 du témoin de l'espace

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4 Mars - Notre Dame de Royan... Magnifique...

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Notre Dame de Royan

 

MAGNIFIQUE

 

De béton... mais tout en lumière d'un Renouveau

Si ma demeue terrestre était en Royan... j'irai chaque jour aux Vêpres... pour la belle collusion des sons et de la lumière... avec une ossature de triste mémoire, certes, mais c'est grandiose ce vaisseau ancré pour son éternité.
Si ma demeue terrestre était en Royan... j'irai chaque jour aux Vêpres... pour la belle collusion des sons et de la lumière... avec une ossature de triste mémoire, certes, mais c'est grandiose ce vaisseau ancré pour son éternité.
Si ma demeue terrestre était en Royan... j'irai chaque jour aux Vêpres... pour la belle collusion des sons et de la lumière... avec une ossature de triste mémoire, certes, mais c'est grandiose ce vaisseau ancré pour son éternité.
Si ma demeue terrestre était en Royan... j'irai chaque jour aux Vêpres... pour la belle collusion des sons et de la lumière... avec une ossature de triste mémoire, certes, mais c'est grandiose ce vaisseau ancré pour son éternité.
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Si ma demeue terrestre était en Royan... j'irai chaque jour aux Vêpres... pour la belle collusion des sons et de la lumière... avec une ossature de triste mémoire, certes, mais c'est grandiose ce vaisseau ancré pour son éternité.
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Si ma demeue terrestre était en Royan... j'irai chaque jour aux Vêpres... pour la belle collusion des sons et de la lumière... avec une ossature de triste mémoire, certes, mais c'est grandiose ce vaisseau ancré pour son éternité.

Si ma demeue terrestre était en Royan... j'irai chaque jour aux Vêpres... pour la belle collusion des sons et de la lumière... avec une ossature de triste mémoire, certes, mais c'est grandiose ce vaisseau ancré pour son éternité.

Si vos pas vous y mènent... le front de mer vous y aura montré le chemin.
Si vos pas vous y mènent... le front de mer vous y aura montré le chemin.
Si vos pas vous y mènent... le front de mer vous y aura montré le chemin.
Si vos pas vous y mènent... le front de mer vous y aura montré le chemin.

Si vos pas vous y mènent... le front de mer vous y aura montré le chemin.

... chemin du retour.

... chemin du retour.

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26 - Publication 3 sur 3 - Le capitaine allemand Jakob Kölmel

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Suite et fin

 

3ième  partie....

Après six semaines passées à Saintes, on lui avait accordé sa première permission pour rentrer chez lui. Il se réjouissait de passer deux semaines complètes avec Lene. En même temps, il éprouvait une certaine appréhension à l’idée de ce qui l’attendait à Hambourg. Il savait, d’après les lettres de Lene, que l’ambiance là-bas n’était pas joyeuse, mais plutôt morose, et que beaucoup de choses manquaient. Pendant des jours, il réfléchit à ce qu’il serait judicieux d’apporter. Il se procura une valise spécialement pour transporter en toute sécurité les surprises qu’il avait prévues. Café, thé, cacao, sucre, chocolat, ainsi que du jambon, du beurre et même des œufs, soigneusement emballés pour éviter qu’ils ne se cassent. Comme surprises supplémentaires, il avait pensé à deux paires de bas en soie et à un flacon de parfum. Chanel Numéro 5. Il avait découvert ce parfum quelques jours auparavant dans une boutique du rayon voisin. Le taux de change avantageux rendait cet achat abordable.

Les jours passés avec Lene furent principalement consacrés à rester au lit. Parfois, ils faisaient aussi une promenade autour de l’hippodrome ou jusqu’à l’Alster. Ils furent dérangés seulement par le hurlement des sirènes, qui les obligea à plusieurs reprises à se réfugier immédiatement dans l’abri anti-aérien. Deux fois, ils obéirent ; une fois, ils firent semblant de ne pas entendre et restèrent dans leur appartement. Jakob évitait de parler trop en détail de Saintes. Quelle impression cela ferait-il sur Lene si elle apprenait par lui qu’il vivait comme un prince en territoire ennemi avec les autres officiers et qu’il n’y subissait jamais d’alertes aériennes ? Qu’ils se régalaient là-bas de mets raffinés, tandis qu’ici, on souffrait de la faim ? Qu’ils buvaient du Pomerol en bouteille, alors qu’ici, on était heureux d’avoir de l’eau propre qui sortait du robinet ?

Ce n’est qu’à ce moment-là que Jakob découvrit la course vers l’abri anti-aérien, en compagnie des autres habitants de l’immeuble, tout aussi paniqués. Il découvrit également cette peur sous-jacente et omniprésente qui régnait ici. L’inquiétude pour les vivres, les tickets de rationnement, tout cela était nouveau et déconcertant pour lui. Cela le pesait et amplifiait la mauvaise conscience qu’il traînait depuis longtemps. C’est avec un sentiment de malaise qu’il laissa Lene derrière lui. Elle avait tenu bon. Mais sur le chemin de la gare, elle pleura.


 

De retour à Saintes. La vie là-bas avait peu changé. Rien n’évoquait quelque chose d’aussi hideux que la guerre, si ce n’était le danger latent d’être pris pour cible par des tireurs embusqués. On racontait de telles histoires au sujet d’autres villes. Mais à Saintes et dans ses environs, la situation était restée calme, et rien de tel n’avait été signalé jusqu’à présent. Une fois, on rapporta la mort d’un sous-officier. Contrairement à ce qu’on avait d’abord supposé, ce n’était pas l’œuvre de partisans. C’était le cheval étranger qu’il avait d’une manière ou d’une autre réquisitionné et avec lequel il ne savait pas se comporter. Ce n’était pas une balle tirée d’une embuscade, mais un coup de sabot du cheval qui, comme Jakob put le constater sans équivoque et le noter sur le certificat de décès, l’avait mortellement frappé à la tête. Heureusement, les cinq otages furent relâchés.

Entre-temps, des visites guidées de la ville, organisées par des experts, étaient proposées aux soldats. Jakob découvrit, dans ce qu’on qualifiait de modeste bourgade provinciale, des édifices et des ruines censés remonter à l’époque romaine. Il en avait peut-être entendu parler à l’école, mais se tenir maintenant directement devant ces vestiges était une tout autre expérience. Trois églises majestueuses, dont les silhouettes dominaient de loin la ville, illustrèrent l’influence romane, gothique, byzantine ou mauresque, patiemment expliquée par les guides.

Malgré ce programme de distractions organisées, il devenait de plus en plus difficile de maintenir le moral des hommes. Beaucoup de soldats, arrachés à leur formation, leur travail ou leur famille, ne savaient pas vraiment quoi faire de leur temps. La plupart du temps, ils restaient inactifs, s’ennuyaient, tuaient le temps, jouaient aux cartes, fumaient les cigarettes orientales bon marché ou buvaient excessivement le vin ou le cognac, toujours disponibles. Bien trop souvent, ils prenaient aussi le chemin de la maison de tolérance, ce qu’ils considéraient comme une échappatoire à l’ennui.

Pour continuer à offrir de la variété et de la distraction, un bureau fut mis en place pour organiser des excursions en dehors de Saintes, incluant la visite de châteaux et de musées. Tout cela, bien sûr, gratuitement. Les excursions les plus prisées étaient celles vers l’un des innombrables domaines viticoles, avec leurs châteaux disséminés dans les environs. Étonnamment, ils furent partout accueillis avec beaucoup de gentillesse. Une équipe entière de vignerons et de maîtres de chai expérimentés se tenait prête pour guider les visites avec expertise. Des remarques comme envahisseur, occupant ou, pire encore, ennemi ne se faisaient jamais entendre. Au contraire, ces messieurs en uniformes élégants étaient chaleureusement accueillis, et on parlait même parfois d’amis.

La taille des caves fraîches, le nombre de bouteilles soigneusement entreposées sur des centaines de mètres d’étagères à plusieurs niveaux – dont beaucoup, recouvertes de poussière et de toiles d’araignée, témoignaient de l’âge incroyable de certains millésimes – surpassait tout ce que ces messieurs n’avaient jamais vu. Rares étaient ceux qui avaient une idée de la qualité et de l’histoire de ces vins, du travail et de l’expérience nécessaires à leur élaboration. Une dégustation approfondie s’ensuivait inévitablement. Pour les novices, des explications expertes étaient données sur les couleurs, les arômes, le goût et la finale de chaque vin. Et, bien sûr, un petit cadeau d’adieu : deux bouteilles de vin rouge sélectionné pour chacun. Pour les amis.

L’un des officiers avait entendu parler de Biarritz, cette station balnéaire mondaine tant prisée des Français, située sur la côte atlantique, tout au sud. Dans son imagination, il voyait une magnificence sans égale. Cela valait la peine d’être vu, tant qu’on était dans la région. Il réussit à convaincre plusieurs camarades de l’accompagner dans ce grand voyage organisé. Jakob, cependant, déclina l’invitation.

Huit officiers s’étaient procuré deux Citroën avec chauffeurs pour leur excursion. Ils partirent tôt le matin pour parcourir la longue route jusqu’à Biarritz, avant de revenir le soir même. À Biarritz, ils se photographièrent mutuellement sur la promenade en bord de mer, afin d’envoyer les clichés plus tard à leurs proches restés en Allemagne. De retour à Saintes, ils déballèrent leurs trouvailles. En ville, ils avaient découvert une boutique spécialisée dans les gants en cuir et s’étaient empressés d’en acheter trois, quatre ou même davantage de paires chacun.

Des choses pareilles, ça n’existe même pas en Allemagne ! s’exclama l’un des officiers.

C’était encore ce Löffler, toujours si fanfaron.

Vous ne me croirez pas ! Un choix immense de gants ! Regardez-moi ce cuir, si fin, si souple. Et la texture ! Ils disent que c’est du cuir de cerf. C’est ce que les vendeurs nous ont affirmé. Je veux bien les croire. Ils s’y connaissaient vraiment. Ils nous ont expliqué en détail comment ils les fabriquent. Un travail méticuleux, je vous dis. Allez, sentez ! Cette odeur, qu’est-ce que vous en dites ?

Ceux qui étaient restés à Saintes durent admirer, toucher, sentir.

C’est un peu viril, non ? Vous ne trouvez pas ? Regardez, ils me vont comme s’ils étaient faits sur mesure. J’ai pris une paire noire, une brune et ces gants clairs très élégants.

C’était hilarant. La boutique était presque vide après leur passage.

Heinrich, montre-nous un peu les tiens ! Heinrich a déniché des gants dans un cuir extrêmement luxueux. Comment ont-ils appelé ça déjà ? Du cuir de peccary, ou quelque chose comme ça. Jamais entendu parler. Heinrich, allez, montre-les-nous !


 

Heinrich déballa avec précaution les gants brun clair, enveloppés dans un papier de soie blanche, et les enfila lentement. Ceux qui l’entouraient admirèrent la qualité du cuir et sa souplesse exceptionnelle. Vraiment, une seconde peau.

Et c’est quoi, le cuir de peccary ?

C’est exactement ce que j’ai demandé aux vendeurs dans le magasin, expliqua Heinrich. C’est de la peau de cochons. Ça ne sonne pas très noble, dit comme ça. Mais attention, ce sont des cochons sauvages qui ne vivent, paraît-il, qu’en Amérique du Sud. Leur peau a beaucoup de pores irréguliers, c’est ce qui permet de reconnaître ce cuir, en plus de sa souplesse et de sa douceur particulières. En fait, c’est plutôt fait pour des mains de femme. Mais bon, moi, ils me plaisent. Et puis, grâce au taux de change, c’était tout à fait abordable. À côté du magasin de gants, il y avait une section qui vendait des parfums. Là aussi, on s’est fait plaisir, avoua Heinrich. Je me suis offert un parfum qui porte le joli nom de "Quelques Fleurs". Ce n’était pas donné, mais il sent merveilleusement bon. Apparemment, c’est une création d’un des plus anciens fabricants français. Ma fiancée va être ravie.

Les autres eurent droit à une petite démonstration olfactive.

Comme un coup de tonnerre, la nouvelle du 22 juin 1941 frappa les touristes de la Wehrmacht, totalement pris au dépourvu. Ils apprirent avec incrédulité que les Allemands avaient attaqué la Russie. Un choc. Pourquoi donc ? La Pologne, la France, et tout le reste, cela ne suffisait-il pas ?

Jakob fut à nouveau convoqué à Angoulême avec d'autres officiers, où on leur annonça ce qu'ils savaient déjà : les troupes allemandes avançaient depuis quelques jours avec succès contre les bolcheviks. Il leur fut dit qu’ils devaient se préparer à ce que cela change aussi la vie ici, en France. En tout cas, ils devraient être prêts à une mobilisation et se préparer en conséquence.

De plus, nous devons nous attendre à ce que nos soldats, qui combattent si courageusement à l'Est pour la patrie, viennent ici pour quelques jours ou semaines. Ils doivent et devront se reposer, retrouver leur force de combat et prendre un peu de distance avec leur difficile tâche sur le terrain. Toutes les possibilités de détente doivent leur être mises à disposition, leur fut-il dit. Médecin-chef Kahnolt, nous avons particulièrement pensé à vous.

Jakob comprit. Quatre ou cinq mois plus tard, les premiers soldats arrivèrent. Épuisés. Marqués. Vidés. Il n'était pas bien vu qu’ils parlent de leurs expériences sur le front. Lors de conversations animées, il était question de marches fatigantes mais réussies et, comme on pouvait s'y attendre, de la faible résistance des Russes. Le chocolat était parfois nécessaire. Pas sans danger, car sa consommation pouvait conduire à sous-estimer le froid. En privé, les officiers choyés de Saintes entendirent d'autres récits. Et ceux-là n’étaient en aucun cas rassurants, ils étaient terrifiants. Des atrocités, qui n’étaient pas des contes.

On ne pouvait évidemment plus parler de guerre éclair. Au contraire. Les troupes habituées aux succès, avec leurs généraux, avaient manifestement sous-estimé l’hiver russe qui arrivait tôt, et tout indiquait que la prise prévue de Moscou échouerait lamentablement. La première grande défaite, dont personne ne voulait parler, qui ne devait pas exister.

L’ambiance jusque-là enjouée changea. Les paroles fortes se turent. Chacun savait : les jours insouciants étaient comptés, pourraient bientôt être définitivement révolus.

Les distractions devenaient d’autant plus importantes. Les plus grandes étaient organisées par l'agence spécialement créée pour les affaires touristiques et étaient réservées aux officiers. Une excursion devait mener à Cognac, situé à proximité. Jakob s’était inscrit. Il insista pour que Karl, malgré son rang inférieur, puisse l’accompagner.

Par une journée ensoleillée, ils partirent en direction de Cognac dans une grande Citroën et une Panhard, ce luxueux huit cylindres que l'on avait récupéré dans le parc automobile d'un industriel récemment enfui. Traversant les collines et les vignobles soigneusement entretenus et paisiblement étendus, ils furent conduits dans la célèbre ville.

Là, ils furent accueillis par un homme âgé parlant un excellent allemand. Il déclara qu’il était l’un des maîtres de chai ici. Son attitude servile était embarrassante. Les messieurs de Saintes apprirent quelques informations sur les raisins utilisés pour la fabrication du cognac : des raisins de diverses variétés, mais tous devant provenir de la région. Ils reçurent des explications sur les multiples distillations du jus alcoolisé et le vieillissement de plusieurs années dans des fûts de chêne.

Ils furent conduits dans l’un des grands chais, où des centaines de fûts d’eau-de-vie attendaient d’être mis en bouteille. La couleur typiquement ambrée et l’arôme du cognac, expliqua-t-on, provenaient des tanins du chêne dont étaient faits les fûts. Plus le vieillissement était long – cela pouvait durer six ans ou plus – plus la boisson devenait sombre.

Jakob, sortant du rang des auditeurs de plus en plus ennuyés, osa poser une question :

Dites-moi, pourquoi les murs et les voûtes du chai sont-ils peints en noir ?

Ah, intéressant que vous posiez la question. Ce n’est pas de la peinture, mais un champignon, lui expliqua-t-on. Un champignon qui se nourrit de l’alcool qui s’échappe toujours un peu des fûts et qui recouvre les murs de noir. Totalement inoffensif.

Le groupe apprit ensuite pourquoi des maisons comme Rémy Martin ou Hennessy – des noms que la plupart n’avaient jamais entendus auparavant – s’étaient précisément installées ici. En souvenir, une bouteille de vieux cognac leur fut offerte à chacun. Après la visite des caves, une visite guidée de la ville suivit directement.

Pour finir, le groupe se retrouva dans le grand jardin public de la ville pour y savourer un pique-nique et un premier verre d’une des bouteilles de cognac offertes. À l’ombre de vieux hêtres, ils trouvèrent un banc, riaient bruyamment et profitaient du moment.

Quand je sens ici l’odeur du bois des arbres, en particulier du chêne, celui qui entre dans le cognac, commença Karl de manière inattendue, j’ai le mal du pays. Je n’y peux rien. Cela me donne une telle nostalgie de mon atelier. Et je me demande ce que je fais ici. Nous vivons comme des vacanciers ! Je suis bien plus utile chez moi.

Un des officiers qui écoutait, n’apprécia pas du tout.

Faites attention à ce que vous dites ! s’écria-t-il avec colère. Nous avons ici une mission importante à remplir. Je vous conseille de vous taire, sinon il pourrait se passer quelque chose. On peut aussi rapidement vous muter. Là où vous vous sentirez peut-être plus utile.

Karl peut bien parler de son métier et dire ouvertement qu’il a la nostalgie de sa famille et de son atelier. On est tous dans le même cas, non ? tenta Jakob pour apaiser la situation.

Et voilà que toi aussi tu t’y mets. C’est avec des propos aussi stupides qu’on a perdu la dernière guerre ! Répliqua l’officier. Vous feriez mieux de vous taire.

Le plaisir de cette journée s’arrêta là.

De retour à la maison, Jakob et Karl s’assirent sur le banc devant leur église.

Merci beaucoup, Jakob, de m’avoir défendu. Ça devient de pire en pire, presque dangereux, d’exprimer son opinion.

Mais toi aussi, tu dois vraiment faire attention à ce que tu dis et surtout à qui tu le dis. Ça peut vite mal tourner. J’ai l’impression que, malgré la soi-disant ambiance détendue, l’atmosphère est de plus en plus tendue. C’est probablement lié à la guerre en Russie.

Quand j’ai senti l’odeur du bois de chêne, sans doute à cause de la bouteille de cognac ouverte, tu ne le croiras pas, mais mon atelier m’est apparu soudain devant les yeux, mon établi tel que je l’avais laissé, avec tous les détails et les outils posés dessus. En fait, je voulais juste parler au groupe de la particularité des arbres et de l’odeur de leur bois. Mais alors cette nostalgie m’a envahi. Oui, ce mal du pays. Tu peux imaginer ça ? Chaque bois dégage une odeur qui lui est propre. Et quand je la sens, cela me donne le mal du pays, un véritable désir de rentrer chez moi. Au point d’en avoir presque les larmes aux yeux. Je ne sais pas pourquoi.

Karl se mit à parler avec passion.

Le bois de chêne, par exemple, a une odeur légèrement acide après la première coupe. Quand il a été stocké plusieurs années, une odeur de mousse émerge à l’arrière-plan, rappelant le sol de la forêt, voire le chocolat, du chocolat noir. Cela me donne alors une indication sur l’emplacement, sur la patrie d’origine de cet arbre. Mais le noyer, c’est mon bois préféré. Le noyer français, précisément. Oui, vraiment le noyer français. Plus le bois est vieux, plus il dégage un parfum qui ressemble à la coque extérieure tendre de la noix. Il y a d’ailleurs une particularité avec le bois de noyer que presque personne ne connaît. Ça t’intéresse ?

Je n’y connais rien. Mais raconte ! Ça nous changera les idées après notre excursion.

Alors, dans la zone entre les racines et le tronc, là où la pousse porteuse de fruits a été greffée – tu vois de quoi je parle –, au fil des années, une grosse excroissance se développe. Nous l’appelons loupe racinaire ou simplement loupe, ou broussin. Cette partie de l’arbre a une valeur inestimable pour nous, les menuisiers. Je me souviens que mon père avait une fois acquis deux magnifiques loupes lors d’une vente aux enchères. J’étais là, quand il a découpé l’une des loupes en tranches épaisses avec notre grande scie à ruban. Mon père était vraiment excité. Chaque loupe révèle généralement un motif vif, avec des nuances chaudes de rouge et de brun, un véritable chef-d’œuvre. C’est presque trop beau pour être transformé. Mais on peut aussi avoir de la malchance, par exemple si une maladie de l’arbre a altéré le motif ou, dans le pire des cas, l’a défiguré au point de le rendre inutilisable. De nombreux clients nous apportent leurs vieux meubles pour les faire restaurer. Le bois s’est fendu, ou le placage s’est décollé. Parfois, les vers ont fait des ravages. Pour compléter le placage, le bois de la loupe est particulièrement adapté dans ces cas-là. On découpe alors un placage épais qui s’ajuste à la zone abîmée du meuble. J’ai de la chance d’avoir dans notre atelier une grande collection de bois, entreposé depuis longtemps et prêt à être travaillé à tout moment. Est-ce que je t’ennuie ?

Non, non. Pas du tout. Au contraire. J’en apprends beaucoup.

Souvent, mes clients apportent un tronc entier. Peut-être que leur père ou leur grand-père l’a abattu. Ils veulent que je fabrique un meuble à partir de ce bois, une commode ou une armoire, par exemple. J’aime faire ça. Si le tronc n’a pas encore été découpé et stocké, ils doivent être patients. Cela peut signifier qu’ils devront attendre encore quelques années avant d’avoir leur meuble. Le bois bouge toujours un peu, et plus l’abattage est récent, plus il est instable. Un séchage trop rapide, par exemple dans des pièces chauffées, est dangereux, car il provoque souvent des fissures. Les parties extérieures de la planche, l’aubier, perdent alors plus rapidement leur eau que le cœur. Et si on a de la malchance, le bois devient inutilisable pour le meuble. C’est terrible. Parfois, je dois couper du bois déjà collé avec beaucoup de peine et le recoller en plus petites pièces. Il faut de la patience, beaucoup de patience.

Karl était dans son élément.

Jakob, ça me fait tellement de bien que tu m’écoutes.


 

Après l’une de leurs visites communes à l’église de l’abbaye, qui étaient entre-temps devenues une tradition hebdomadaire, Karl s’arrêta devant le portail d’entrée.

Jakob, attends un peu. Je veux te montrer quelque chose. À chaque fois que j’entre dans cette merveilleuse église, et aussi quand j’en ressors, je suis obligé de m’arrêter devant ce portail. Regarde les sculptures sur pierre des chapiteaux, je veux dire celles des colonnes, ici, à droite et à gauche. Tu remarques quelque chose ?

Hm… C’est assez étrange. Des figures, des entrelacs, ou je ne sais pas comment appeler ça. Je vois des personnages. Ils sont à l’envers. On dirait qu’ils font le poirier. C’est bien ça ?

Exactement, c’est aussi ce que je vois. Et qu’est-ce que tu remarques encore, entre les jambes de ces personnages, si ce sont bien des humains ?

Ce sont des visages… ou plutôt des grimaces, des monstres, quelque chose d’effrayant qui nous fixe du regard. Ça doit être fait pour inspirer la peur.

La première fois que j’ai vraiment observé cette sculpture, je me suis dit : et si tous les pécheurs ne pouvaient pas entrer dans cette église, même en se tenant sur la tête ? Dans ce cas, nous serions en première ligne… nous, les occupants ! Nous ne pourrions pas y entrer.

Tu crois ? C’est une perspective peu réjouissante. Mais je vois aussi quelque chose qui ressemble à des ailes sur les côtés des figures.

Oui, moi aussi. Têtes en bas, ou bien tombant au sol les bras tendus, comme s’ils chutaient, et avec ces ailes… Ce pourraient être des anges déchus.

Des anges déchus ? J’en ai déjà entendu parler, mais je ne sais pas ce que cela signifie exactement.

Ils représentent le mal. Ils sont bannis. À cause de leurs mauvaises actions, de leurs péchés, on peut dire, ils sont chassés, peut-être du paradis, peut-être du ciel. Et ils deviennent des démons. Des démons qui peuvent aussi être dangereux pour nous. L’entrée de l’église leur est interdite.

Et pourquoi me montres-tu ça ?

Karl se pencha vers Jakob et murmura :

Le démon… Écoute bien… C’est Satan. C’est celui qu’ils appellent le Führer. Et comme nous ne résistons pas, le malheur menace tout le monde. J’y pense toujours en franchissant cette porte.

Mon Dieu, Karl, tu es fou ? Tu es devenu complètement cinglé ? Ça pourrait nous coûter la vie, nous faire exécuter sur-le-champ. Si quelqu’un nous entend… Tais-toi !

Karl se tut. Puis, après un moment :

On verra bien à qui ça coûtera la vie. Espérons que nous n’en ferons pas partie.

Ils marchèrent encore un moment en silence. Puis leurs chemins se séparèrent, et chacun regagna son lieu de repos.

Tous deux pensaient au drame qui s’était récemment déroulé dans leur bataillon. Simon, un jeune officier, encore naïf et plein d’illusions, tout juste sorti de l’université, avait rejoint leur unité. Quelques semaines auparavant, il aurait déclaré à haute voix qu’on ne pourrait jamais gagner cette guerre contre la Russie, tout comme Napoléon en son temps. Il avait parlé sans détour, affirmant qu’il ne prendrait jamais une arme en main. Pour certains, c’en était trop. La Gestapo était venue chercher Simon. Après un procès expéditif, selon les rumeurs, il avait été fusillé pour prétendue atteinte au moral des troupes.


 

Un dimanche de fin d’été, alors que Jakob entamait son cinquième mois à Saintes, il avait de nouveau pris la moto B-Krad pour se rendre avec Karl dans la ville voisine de Royan. Leur destination était le café situé devant le Casino Municipal, sur la Grande-Conche, d’où l’on avait une vue magnifique sur la plage. Ce jour-là, toutes les places en terrasse étaient occupées : des couples, des familles avec leurs enfants… Une joyeuse agitation, pleine de couleurs. Jakob et Karl se tenaient sur le bord de la terrasse avec d’autres personnes, attendant qu’une table se libère. Ils se sentaient observés. Les regards qu’on leur lançait n’étaient pas bienveillants. C’est alors qu’un maître d’hôtel, reconnaissable à sa queue-de-pie et à son écharpe rouge, s’approcha d’eux avec une politesse professionnelle et les invita à le suivre. Il les mena jusqu’à une table où un jeune couple venait tout juste de s’installer. Avec un simple geste, il leur fit comprendre qu’ils devaient céder leurs places. Jakob vit la scène et voulut protester. En vain. Déjà, le couple quittait précipitamment la terrasse. Le maître d’hôtel remit les chaises en place. Jakob et Karl s’assirent. Ils n’avaient pas d’autre choix.

Je ne sais pas ce que tu ressens, Jakob, mais moi, j’ai honte, chuchota Karl. J’ai honte d’être assis ici en uniforme et de profiter de ces privilèges qui ne sont pas mérités. Je me sens vraiment mal. Regarde autour de toi, vois comme ils nous observent de tous côtés ! Tu as remarqué que les habitants n’ont même pas le droit d’utiliser leur propre plage ? Qu’est-ce qu’on fait ici ? Tu as entendu dire qu’ils souffrent de la faim pendant que nous nous empiffrons et leur achetons tout à des prix dérisoires ? Comment cela va-t-il finir ? Je sens bien que nous n’avons rien à faire ici. Nous devrions rentrer et laisser ce beau pays à ceux auxquels il appartient. Et pourquoi pas, quand le moment sera venu, revenir en simples voyageurs. Imagine, un jour, le monde entier s’armera contre nous. J’en suis presque sûr, ça arrivera. Et tu verras, ce sera notre fin.

Soudain, Jakob se remémora les paroles d’adieu de sa logeuse à Cracovie.

J’ai bien peur que tu aies raison. Mais ne dis pas ça trop fort. Après un moment de silence, il ajouta : Je ne sais pas quoi faire. Que pourrions-nous changer, maintenant ?

Karl ne lâcha pas prise.

Probablement rien ! Regarde-nous… Nous sommes assis là, comme des corps étrangers dans nos uniformes. On nous traite comme des princes, et nous acceptons cette faveur constante, soit avec condescendance, soit, comme en ce moment, par résignation.

Il se pencha vers Jakob et poursuivit à voix basse :

Ils nous haïssent. Ils nous sourient en nous servant, mais ils nous méprisent. Et ils ne disent rien. Comment le pourraient-ils ? Ils attendent juste la première occasion pour nous le rendre au centuple, pour riposter, pour nous cracher au visage. Et on ne peut pas leur en vouloir. Tu as entendu parler de ce soldat qui montait la garde et qui a été abattu récemment ? On murmure que ce sont probablement des partisans qui l’ont tué. Moi, en tout cas, je ne me sens pas en sécurité. Je suis convaincu que sous cette apparente soumission, ça bout. Et ce n’est pas aussi sûr pour nous qu’on le croit, pas même ici, pas même maintenant. Je me sens tellement déplacé. J’en ai perdu l’appétit, je te le dis. C’est la dernière fois que je viens ici.

Jakob resta silencieux.

Et pour être clair, poursuivit Karl, je ne me suis pas engagé volontairement dans cette guerre, contrairement à mon père à son époque. Un jour, on m’a simplement annoncé que j’étais appelé sous les drapeaux. Je ne sais pas pourquoi c’est tombé sur moi. Puis, on m’a envoyé ici. Ce qui est encore une chance, à moins que ce ne soit le calme avant la tempête… Je dois t’avouer que j’ai un très mauvais pressentiment. J’essaie de faire de mon mieux, mais j’espère qu’on me renverra bientôt chez moi, que quelqu’un viendra prendre ma place, comme on me l’a promis. Mais une chose est sûre : je ne remettrai plus jamais les pieds dans ce café !


 

Un matin dans les jours suivants, deux hommes de la Gestapo se présentèrent à l’ambulance de Jakob. Ils lui tendirent les certificats de décès de trois jeunes et lui demandèrent de les signer. Sur les documents, il était écrit :

Mort par noyade.

Où puis-je voir les corps ? demanda Jakob.

Désolé, les familles ont déjà enterré les défunts. Signez !

Et où ces trois jeunes hommes, âgés de dix-sept, dix-huit ans, se seraient-ils noyés ?

Ils ont été retrouvés flottant dans l’eau, à quelques centaines de mètres en aval de la ville.

Aucun autre médecin n’a-t-il pu les examiner avant l’enterrement ?

Signez maintenant et ne posez pas de questions sur des affaires qui ne vous concernent pas.

Cela lui sembla étrange. Était-il concevable que les corps aient été enterrés dès le lendemain de ce qui semblait être un accident tragique ? Jakob savait qu’il aurait dû exiger un examen des corps. Il se sentit pris au dépourvu. Il ne se sentait pas bien. Il n’était pas préparé à une telle situation. Puis, il signa, sans avoir vu les morts, sans avoir vérifié que la noyade était bien la cause du décès. Au même instant, il comprit qu’il venait de commettre une erreur. Il avait cédé trop vite, par crainte de l’autorité de la Gestapo. Inutilement. Il aurait dû poser plus de questions.

Peu après, il apprit que les trois jeunes avaient été jetés par des SS par-dessus la rambarde du pont Bernard Palissy dans la Charente et qu’ils n’étaient pas morts noyés, mais avaient succombé à leurs blessures. Il fut horrifié et en parla avec Karl. Celui-ci tenta de le rassurer, affirmant que Jakob n’avait sans doute pas eu d’autre choix que de signer. Il était difficile de s’opposer à la cruauté du monde.

Jakob n’en était pas convaincu. Peut-être aurait-il dû refuser…


 

Les visites de contrôle hebdomadaires au bordel de la rue Désiles devenaient de plus en plus une épreuve. Pour Jakob comme pour les femmes. Cette odeur suffocante et persistante de sueur, de parfum rance, de sperme et de désinfectant âcre, qui imprégnait les lieux, lui coupait le souffle à chaque fois. Beaucoup des femmes présentes étaient, selon lui, mineures. Elles avaient atterri là d’une manière ou d’une autre, livrées à la sous-maîtresse, enfermées. Elles ne pouvaient quitter la maison qu’accompagnées. Or, trouver un accompagnateur autorisé relevait de l’impossible. Jakob voulait à tout prix leur offrir un soulagement. Celles qui désiraient partir et lui inspiraient confiance obtenaient de lui le laissez-passer nécessaire.

Un jour, alors qu’il se tenait de nouveau au comptoir de l’entrée du bordel et discutait avec la sous-maîtresse des nouvelles arrivées et des départs, ainsi que des femmes devant passer un contrôle médical, une jeune fille s’approcha de lui et le supplia de lui accorder un entretien en privé. La sous-maîtresse fit mine de la chasser. Jakob demanda à la jeune fille d’attendre, mais lui promit qu’il viendrait l’écouter.

Où travaille cette jeune femme ?

Dans la cabine quatre.

Il se tourna vers la jeune fille :

Retournez dans votre chambre, je vais venir vous voir.


 

Jakob passa devant le bar rudimentaire du lieu de rendez-vous, où deux femmes à moitié nues étaient assises sur des tabourets en cuir. Elles ne prêtèrent aucune attention à sa présence. Il écarta un rideau et pénétra dans le couloir de la maison. Il frappa à la porte de la cabine quatre et entra après avoir entendu un « Entrez ! » dans la pièce de travail d’une prostituée, qu’il connaissait déjà. Une petite chambre, d’environ trois mètres sur trois. Au sol, une mosaïque de carreaux de faïence variés, majoritairement gris, dont un ou deux étaient cassés. Les murs étaient recouverts de tissu à motifs rougeâtres, délavé par le temps. Au centre, un lit de fer étroit, rongé par la rouille. À droite, une chaise au rembourrage usé, et derrière un rideau, un minuscule espace privé. La jeune femme, frêle, sûrement encore mineure, se leva et s’inclina.

Merci beaucoup, Monsieur le Docteur, d’être venu. Vous ne voulez pas vous asseoir ? On dit ici que vous avez bon cœur.

Merci, je préfère rester debout. Que puis-je faire pour vous ?

Monsieur le Docteur, je vous en prie, aidez-moi. Je ne suis pas ici de mon plein gré. J’ai été forcée. Il y a deux semaines, je rentrais chez moi. Je n’habite même pas ici. Je viens des environs de Nontron. Vous ne connaissez sûrement pas, c’est au sud-est, juste à la frontière de la zone libre de notre pays. Soudain, une voiture s’est arrêtée à côté de moi, des soldats de la Wehrmacht allemande. Deux sont sortis en courant, m’ont attrapée et traînée de force dans le véhicule. Ils étaient très brutaux. Je n’ai presque pas pu me défendre. Ils ont déchiré mon chemisier. Je peux vous le montrer. J’avais une peur terrible de ce qui allait m’arriver. Ils ont menacé de m’abandonner quelque part. Finalement, ils ont fait tout le trajet jusqu’à Saintes – je n’étais jamais venue ici – et m’ont amenée dans cette maison. On m’a dit que je devais y travailler. Vous voyez bien ce que cela signifie. C’est une honte pour moi. Mon Dieu ! Aidez-moi. Je veux rentrer chez moi. Je n’ai rien à voir avec cette maison. Ils disent que tout ira bien, qu’il faut juste que je m’habitue. Mais je ne veux pas m’habituer. Je veux rentrer chez moi. Vous imaginez l’inquiétude de mes parents ? Et s’ils apprennent où je suis tombée… Mon Dieu, quelle honte ! Je suis certaine qu’ils n’ont aucune nouvelle de moi depuis plus de deux semaines.

Si ce que vous dites est vrai, et je vous crois, je vais faire en sorte que vous sortiez d’ici. Le plus rapidement possible. Je reviendrai vers vous.

Le jour même, Jakob se rendit auprès du commandant de la ville et lui fit part de l’incident. Après de nombreuses discussions, la jeune fille fut ramenée à la frontière auprès de ses parents dans un véhicule militaire, accompagnée d’excuses. Les soldats qui avaient abusé de leur pouvoir ne purent être identifiés. Jakob doutait fortement qu’ils soient un jour tenus pour responsables.

Les lettres que Jakob recevait de Lene laissaient entendre que la situation alimentaire à la maison devenait de plus en plus difficile : le menu s'était considérablement appauvri, presque tout était rationné et ne pouvait être obtenu que sur présentation de coupons. Lene écrivait que ce qui lui manquait le plus, c'était le sucre et le beurre. Le thé était pratiquement introuvable. Le café avait un goût de chicorée, et du véritable café en grains ne se trouvait nulle part. Si Jakob obtenait de nouveau une permission — ce qu'elle espérait ardemment —, elle ne savait pas ce qu'elle pourrait lui offrir.

Des lettres au contenu similaire parvenaient à tous les soldats. Un défi pour ces « coqs en pâte » qu’ils étaient ici. Pour leurs proches restés à la maison, ils vidaient littéralement des magasins entiers, des actes proches du pillage. Des denrées alimentaires telles que des œufs, du beurre, du jambon, du lard, ainsi que des lièvres ou des poulets plumés étaient amassés lors de véritables expéditions de ravitaillement dans les villages environnants. Certains avaient même l'audace de se plaindre lorsqu'il n'y avait pas tout ce qu'ils désiraient, à tout moment.

Chez les officiers, ces virées de ravitaillement et l’emballage collectif des provisions étaient devenus des passe-temps chaque après-midi. Ils voulaient faire profiter leurs proches de leur propre luxe, s’imaginant les grands yeux émerveillés à l’ouverture des colis.

Prémices du printemps 1942. Pendant la journée, il pouvait déjà faire agréablement chaud. Jakob fut de nouveau convoqué au commandement militaire d'Angoulême. Il s’en doutait : les choses allaient devenir sérieuses. Pourquoi, cette fois, le transportait-on sur les soixante-dix kilomètres dans la confortable Peugeot 402, cette voiture voyante dont il savait qu’elle avait été confisquée quelques mois plus tôt à un collègue français avec lequel il entretenait même une amitié ? La justification avait été simple : « Nous avons simplement plus besoin de la voiture que vous. »

Nous vous informons, lui dit-on, qu'il est prévu de constituer une division destinée à soulager nos armées courageusement engagées en Russie. À l'avenir, vous devrez obéir aux ordres du major Hünemann, qui dirigera l'unité de transmissions de cette division. Nous allons rassembler pour cette troupe des soldats originaires du Bade-Wurtemberg. Nous pensons que cela leur donnera au moins un semblant de sentiment d'appartenance à leur région, même sur le front.

Et qu’est-ce que cela signifie pour mon service médical ? demanda Jakob.

Votre unité sanitaire, que vous commanderez en tant que médecin-chef — votre promotion a été décidée — sera renforcée par deux autres médecins et huit infirmiers. Ils seront tous intégrés à la compagnie du major Hünemann. Nous avons également prévu douze à seize brancardiers et d’autres auxiliaires.

Jusqu’alors, il n’avait été question ni d’exercices militaires, ni d’engagements en situation de combat. Cela allait changer. Jakob en eut un avant-goût lorsqu’il fut emmené, comme les autres soldats et sans explication, au sud de la ville, devant les murs de l’ancienne cité. Là, sur un terrain découvert, des exercices étaient prévus.

L’entraînement commença sur ce terrain légèrement vallonné par des exercices de reptation. Comme des animaux rampants. Les cris fusaient sans cesse :

Têtes baissées ! Bon sang, vous êtes sourds ? Têtes baissées ! Avancez le corps avec les mains et les coudes ! Plus vite ! Plus vite ! Vous êtes devenus trop gras ou quoi ? Poussez avec les pieds ! Baissez le cul et les genoux ! Avancez plus à plat ventre ! C’est la seule façon d’éviter de vous faire descendre, compris ?

Au fil des heures, il dut s’exercer à creuser des tranchées à l’aide d’une petite pelle pliante. Creuser des tranchées ! Et en cadence. Son dos commença à le faire souffrir.

Imaginez que vous n’ayez presque pas de temps pour vous mettre à l’abri. Vous serez bien contents de pouvoir sauter dans une tranchée. Plus vous suez ici, sur le terrain d’exercice, moins vous saignerez sur le front.

Il détestait ce genre de leçons. Et il avait peur. Il sentait confusément qu’on le préparait à une réalité pleine de dangers, probablement une question de vie ou de mort. Du fond de lui, des images inconnues émergeaient, annonciatrices de malheur. Ce cliquetis sinistre des chenilles de chars, il ne le connaissait jusque-là que de loin. Maintenant, sur le terrain d'entraînement, ils fonçaient dans tous les sens, déchaînés, dans un vacarme infernal. Les chars avec leurs canons. L’exercice consistait à viser et à tirer sur l’ennemi.

Au deuxième jour de l’instruction : le comble de l’absurdité. On mit dans la main de Jakob une balle en fer.

Imaginez qu’il s’agisse d’une grenade à main. Disons, un modèle russe. En situation réelle, nos grenades sont un peu différentes, plus légères et plus faciles à lancer.

Puis, brusquement, on lui aboya dessus :

Peu importe, lancez !

Jakob pensa à ses souvenirs d’école. En sport, ils avaient dû lancer une balle d’un poids similaire. Cela n’avait déjà pas été son point fort à l’époque. Il prit la balle de la main gauche et la plaça dans le creux de son épaule gauche.

Stop ! Mais qu’est-ce que vous faites ? Épaule droite, main droite !

Je suis gaucher.

Jakob posa de nouveau la balle sur son épaule gauche et essaya de canaliser toute sa colère dans le lancer : la colère contre l’entraînement, l’humiliation, l’instrumentalisation de sa personne. Il ne parvint pas à dépasser sept mètres.

Quoi ? C’est tout ? Bon sang, ce truc pèse à peine 500 grammes ! C’est pas possible ! Monsieur l’officier, vous allez recommencer, et faites un effort cette fois ! cria le sergent, fier d’avoir un officier à rabrouer.

Jakob lança à nouveau.

Mon Dieu, ce n’est guère mieux. Ça peut être sacrément dangereux pour vous. À ce que je vois, vous ne pourrez lancer une grenade que si vous avez tout de suite un abri contre les éclats. Autrement dit : vous lancez et vous vous mettez immédiatement à couvert !

Jakob laissa retomber la balle.

Vous savez très bien que, en tant que médecin, je n’appartiens pas aux troupes combattantes. Je n’y ai même pas le droit. Je ne prendrai donc jamais ce genre de chose en main.

Il y aura des situations où votre statut de médecin ne vous sera d’aucune aide. En cas d’urgence, vous devrez défendre les blessés qui vous sont confiés. Vous serez bien content d’avoir tenu ce genre d’engin et de savoir le lancer.

Vous voulez dire que je devrais lancer des grenades depuis un poste de secours ? Jamais. Ce serait carrément du suicide.

Je vous conseille de faire attention, même si vous êtes docteur. Nous n’avons vraiment pas besoin de vos leçons pour savoir ce qui est bien ou mal.

Jakob écrivit à Lene :

« Ma chérie,

Si j'ai bien compté, notre enfant devrait naître dans les prochains jours. J’espère que tu es entre de bonnes mains à l’hôpital Averdieck. Malheureusement, je suis loin et je ne peux rien faire d’autre que penser très fort à toi. Heureusement, une partie de la famille vit à Hambourg, notamment Elisabeth, avec qui tu as pu, comme tu me l’as écrit, nouer une véritable amitié. Elle aussi est seule, puisque son mari a été mobilisé, lui aussi au front, comme ils disent.

Aujourd’hui, je n’ai malheureusement pas de bonnes nouvelles à t’annoncer. Vous avez dû entendre, et nous en avons déjà longuement parlé, que notre Wehrmacht est engagée contre la Russie depuis le milieu de l’année dernière. Un pays immense. Nous avons accueilli cette offensive avec des sentiments partagés, pour être honnête, avec beaucoup d’inquiétude. Cette inquiétude traverse presque tous les rangs, à quelques exceptions près – toujours les mêmes. Et il semble que les semaines et les mois insouciants passés en France, sans doute immérités et qui, à chaque fois, me font culpabiliser en pensant à toi, touchent à leur fin.

Tu sais bien que je ne peux pas tout écrire dans une lettre sur ce que je pense et ressens. On m’a annoncé que je serais envoyé, avec presque tous les autres officiers d’ici, sur le front russe, pour, soi-disant, soulager les unités qui y combattent. On m’a déjà assigné à la compagnie où je serai responsable des soins médicaux, une unité de transmissions dirigée par un major nommé Hünemann. Cet homme s’est présenté à nous il y a quelques semaines. Avec son petit ventre sympathique, il m’a rappelé mon père. J’ai eu l’impression qu’il n’était pas, lui non plus, un grand sportif. En revanche, il semble réfléchi, expérimenté, certainement pas un casse-cou. Un père de famille, je dirais un peu plus de cinquante ans. Il nous a confié qu’il était architecte de profession. Je pense que c’est un homme de devoir, mais aussi de bon sens. Il n’a rien laissé paraître sur sa position vis-à-vis de Berlin. J’étais sûr qu’il savait pourquoi il gardait le silence sur ce sujet. Mais je peux imaginer ce qui lui traverse l’esprit : tout ça, c’est du grand n’importe quoi.

Je ne me fais pas d’illusions. Malheureusement, ce genre d’unité se retrouve souvent en plein cœur des combats. Heureusement, sans devoir y prendre part directement. Tu devines ce que cela signifie : sans devoir tirer moi-même. C’est un réconfort. Mais cela veut dire aussi que nous dépendons de la protection des autres, ce qui n’est pas toujours rassurant. La seule chose qui me réjouit, c’est que Karl m’accompagnera et m’épaulera. Je t’en ai déjà souvent parlé. Il est d’un grand soutien pour moi, un ami, et aussi un peu une source de réconfort.

Un autre réconfort, bien sûr, c’est de savoir que ma seule mission sera de soigner les blessés et d’atténuer la souffrance des soldats meurtris.

Pour la naissance de notre enfant – je suis convaincu que tout se passera bien – je devrais avoir droit à deux semaines de permission. Au début, ils ont râlé à cause de la situation actuelle. Mais j’y compte fermement. Nous profiterons alors pleinement de ces jours, toi et moi, ou plutôt nous trois ! Rien ne pourra nous en empêcher.

Depuis Hambourg, je devrai, aux premiers jours de mai disent-ils, rejoindre la troupe en passant par Breslau. Hier, j’ai envoyé un gros colis pour toi, probablement le dernier.

J’ai hâte de te retrouver. »

Lene attendait cette lettre avec une grande impatience – mais elle redoutait le message qu’elle contenait. Quelle détresse de savoir que son mari bien-aimé, tout juste épousé, allait être envoyé au front. Maintenant, à l’approche des derniers jours de sa grossesse. Que pouvait bien signifier tout cela ? Incompréhensible.


 

*

Traduction de Laure Bergeron - 2/2025


 

 

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26 - Publication 2 sur 3: Capitaine allemand à Saintes 1941-1942

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Jakob Kölmel
 

2ième partie


 

Les Allemands s’étaient bien installés dans cette ville pauvre et épuisée. Plus précisément : ils vivaient dans le luxe. On faisait tout pour rendre la vie des officiers aussi agréable que possible, loin de leur famille et de leur métier. Le soir, ils se retrouvaient régulièrement dans l’un des cafés, généralement sur le Cours National, et y restaient souvent jusqu’après minuit. Pendant ce temps, les habitants préféraient se replier chez eux.

Dans la cantine de l’abbaye, une salle avait été spécialement réservée pour préserver les officiers des perturbations causées par les recrues et les sous-officiers. Une table y était dressée, ornée de nappes blanches, changées chaque jour, il ne manquait rien. Serviettes blanches, de la taille d’un torchon. Verres de différentes tailles, parfaitement polis. Eau de Vichy, vin de la région. Mets choisis, bien plus opulents que ceux servis aux subordonnés.

À l’heure du déjeuner, tout ce que la cuisine française avait à offrir était présenté. Un cuisinier et plusieurs aides recrutés dans la ville étaient chargés de concevoir des menus variés chaque jour. En entrée : huîtres ou une terrine savamment épicée. Du gibier : chevreuil, sanglier, perdrix, faisan. Ou encore des escargots, des cuisses de grenouilles grillées. Chaque semaine, un poisson différent, pêché du jour et fraîchement apporté du port. Homard et crevettes n’étaient pas rares. Truites aux amandes.

Et le fromage ! Oui, le fromage était proposé dans une variété déconcertante, une véritable découverte pour les officiers, un territoire totalement inconnu. À la maison, Jakob, comme la plupart des autres venus du sud de l’Allemagne, connaissait surtout le Bibeleskäs, une sorte de fromage blanc simple fait de lait aigre, parfois agrémenté d’herbes. Certes, depuis que l’Alsace avait été réintégrée, un fromage de cette région, comme le Munster à l’odeur puissante, ou peut-être un fromage à pâte dure, pouvait parfois s’aventurer sur les tables badoises. Mais cela n’allait pas plus loin.

Le plaisir de découvrir les innombrables variétés de fromages qui leur étaient maintenant servies était une aventure. Cela révélait une fois de plus ce qui distinguait la France de l’Allemagne. Il y avait le crémeux Chaource, le Crémeux de Bourgogne, les fromages durs et épicés du Jura, mûris pendant des mois, comme le Comté, le Roquefort du sud de la France, et bien sûr les fromages de brebis et de chèvre. Sans oublier le pain blanc, cette baguette fraîchement sortie du four, chaude et odorante.

Le tout prolongeait volontiers un repas de deux heures, souvent conclu par une surprise sucrée. En guise d’apothéose : une crème brûlée, une mousse au chocolat, ce fromage blanc riche et crémeux agrémenté de miel et de noix, ou encore un flan, une fine tarte aux pommes, une « tarte tatin ». Le tout accompagné de vins raffinés, dont les bouteilles étaient déjà débouchées : du Château Lafite ou des vignobles proches de Pomerol. Aucun des soldats n’était en mesure de juger la qualité de ces vins. On les buvait comme si c’était de l’eau du robinet.

Il ne manquait donc de rien, à aucun moment. Mais autour de la table étaient assis, pour ainsi dire, des barbares : des gens simples venus de l’Est. Des sauvages, des Huns, des Boches, ou encore des doryphores, comme les appelaient parfois les habitants. Ces « doryphores qui rongent tout ». Pour la plupart d’entre eux, cette façon de manger était totalement nouvelle. Mais ils s’y habituèrent étonnamment vite, et bientôt, ils la considéraient comme allant de soi.

Bien sûr, un repas aussi copieux appelait une pause, une sieste. On devenait mou, on devenait paresseux. On prenait du poids. La boucle de la ceinture devait trouver un autre trou.

Jakob avait été initié à l'art culinaire tel qu'on le concevait en Bade par sa mère Lydia, formée à l'école culinaire grand-ducale de Karlsruhe. Ce n'était pas mal, et certainement influencé par la cuisine française. Les préparatifs du déjeuner dans la maison des Kahnolt commençaient régulièrement à neuf heures du matin, sous la direction de Lydia. Des soupes soigneusement assaisonnées, préparées avec des os de bœuf mijotés pendant des heures pour en extraire le bouillon, servies ensuite avec des quenelles de moelle ou des crêpes finement coupées au couteau, les Flädle, agrémentées de ciboulette.

Le plat principal, souvent composé de pâtes préparées la veille : une pâte étalée finement, découpée en nouilles et séchée sur un linge dans la chambre à coucher. Des nouilles fines pour le quotidien, des larges pour les jours de fête. Accompagnées d'un ragoût de chevreuil savoureux. Pas de pommes de terre sautées avec des œufs au plat, ni de choucroute avec du boudin noir. Rien à voir non plus avec la cuisine frugale et simpliste de la région où avait grandi sa jeune épouse. Lorsque Jakob avait suggéré qu'elle passe une ou deux semaines à observer sa belle-mère et à apprendre ses recettes, Lene avait poliment décliné.

Mais ce qu'il découvrait ici, à Saintes, était tout autre. Cela ne ressemblait en rien à la morosité de nombreux foyers de la ville. C'était d'un tout autre niveau. Sa première rencontre avec des huîtres, les Marennes, du nom du lieu où elles étaient élevées, fut une véritable révélation ! Incroyable de constater les différences de taille et de goût entre ces huîtres, selon leur mode et lieu d’élevage. Jakob trouva bientôt du plaisir à affiner ses connaissances. Sous forme de devinettes que lui proposait parfois le cuisinier, il devait discerner les distinctions subtiles entre les variétés.

Au fil du temps, il développa une préférence pour les huîtres appelées huîtres de parc (fines de claires). Bien qu'il existât des variétés encore plus raffinées, Jakob restait fidèle à celles-ci. Il apprit à ouvrir leur coquille dure avec un couteau spécial à lame courte et pointue, si elles n'étaient pas déjà servies ouvertes. Il apprit à les arroser de jus de citron pour vérifier leur fraîcheur, perceptible au mouvement réflexe du bord sombre de la chair. Il apprit à détacher le muscle adducteur de la coquille, puis à porter le mollusque entier à sa bouche. Un goût délicieux d'air marin et d'eau de mer fraîche. Dans ces moments, il pouvait oublier bien des choses, voire tout.

À la fin d'un tel repas, après plusieurs verres de Pomerol, le lieutenant Löffler – récemment arrivé, seulement deux semaines plus tôt – lança soudain :

— Savez-vous ce qui a été inventé ici, dans cette ville ? La guillotine. Imaginez, la guillotine. C’est ici qu’elle a été inventée. Par un médecin, un de tes confrères, Jakob, un certain docteur Guillotin. Une machine ingénieuse. La lame est biseautée, voyez-vous ? Une bonne chose, parce qu'avant, il fallait souvent frapper plusieurs fois. Avec ça, plus besoin de bourreaux. On appuie sur un levier, la lourde lame tombe, la tête roule dans le panier, et voilà, c’est fini.

— Ça suffit ! Jakob s’était levé d’un bond. Parler de ça, et pendant un repas ? C’est plus que déplacé. Tu trouves ça drôle ? Moi, ça me donne la nausée.

Il quitta la pièce précipitamment, en claquant la porte derrière lui.

— Mais qu’est-ce qu’il a, celui-là ? grogna Löffler. Notre médecin n’a pas les nerfs solides, on dirait. Et avec lui au front ? Ça promet. 


 

Depuis plusieurs semaines, Jakob travaillait avec Karl dans les salles de consultation qui leur avaient été assignées en ville. Jusqu'à présent, la routine médicale s'était limitée à des problèmes quotidiens : diarrhée, fracture du bras, plaie ouverte, gonorrhée, maux de tête, éruptions cutanées, infestation de poux, et à deux reprises, la gale. Mais un matin, sans prévenir, un sous-officier du nom de Kambeitz se présenta, exigeant un traitement immédiat. Première impression : un type gros et suffisant. Quelqu’un qui n’avait jamais appris à se comporter. Odeur d’alcool. Cela risquait de devenir désagréable.

— Docteur, il faut que je vous parle tout de suite. Imaginez-vous ça ! Je crois que je suis vraiment contaminé. Hier soir, j'étais dans notre bordel. Vous savez où. Un endroit misérable, d’ailleurs. Je n'ai jamais vu un endroit aussi lamentable. J’y ai vu une femme. Elle s'appelle Sophie, c’est ce dont je me souviens. Enfin, c’est ce qu’elle prétendait. Et ce matin, j'ai remarqué deux gonflements ici en bas. Je suis sûr qu’elle m’a contaminé.

— Montrez-moi cela.

Jakob enfila des gants en caoutchouc. Kambeitz baissa son pantalon. Une silhouette pathétique apparut : l’uniforme tendu sur son gros ventre, plus bas, des jambes maigres et blanches.

— Veuillez décalotter le prépuce.

Le pénis, recouvert d’un enduit graisseux, dégageait une odeur nauséabonde.

— La prochaine fois, lavez-vous avant de venir chez le médecin.

Sous le gland, on pouvait déjà distinguer à l’œil nu deux gonflements rougeâtres, un peu suintants. Jakob examina doucement les nodules légèrement surélevés, testa leur bordure dure et leur sensibilité à la douleur, puis palpa la région de l’aine.

— Et là. Les ganglions lymphatiques sont déjà enflés. Eh bien, il semble en effet que vous ayez attrapé quelque chose. Le diagnostic est clair : syphilis. Rien d’autre n’entre en ligne de compte. Et vous pensez que cette Sophie, c’est ainsi qu’elle s’appelle, vous a contaminé hier soir ? Hier ?

— Oui, bien sûr ! C’est elle. Avant, je n’ai eu aucun rapport avec une femme. Du moins, depuis que je suis dans ce bled qu’est Saintes.

— Alors, faisons comme suit : Kambeitz, asseyez-vous dehors un moment. Karl, va chercher cette Sophie et dis-lui qu’elle doit venir immédiatement. Ou mieux encore, ramène-la avec toi.

Karl disparut et revint peu après avec Sophie, une jeune femme effrayée et épuisée, à peine âgée de vingt ans. Tremblante, elle éclata immédiatement en sanglots.

— Vous êtes Sophie ? Calmez-vous. Vous n’avez rien à craindre. Nous voulons simplement vous poser quelques questions. L’officier assis dehors – vous l’avez vu ? – prétend avoir eu des relations sexuelles avec vous pour la première fois, hier. Est-ce vrai ?

— Je ne sais pas, je ne l’ai pas regardé attentivement, mais je crois que oui. Oui, hier.

— Il affirme que vous l’avez contaminé. Vous imaginez avec quoi. Je dois malheureusement vous examiner brièvement. Veuillez vous déshabiller en bas et vous asseoir là.

La femme éclata à nouveau en sanglots.

— Karl, passe-moi le spéculum, s’il te plaît. Sophie, je vous demande de ne pas serrer les jambes ainsi. Sinon, je ne peux rien voir.

L’examen révéla un vagin propre, sans odeur ni signes d’inflammation.

— Très bien, vous pouvez vous rhabiller. Mais nous devons encore analyser votre sang. Karl, prends-lui un échantillon et envoie-le immédiatement au laboratoire. Une dernière question, Sophie. Vous vous appelez bien ainsi, n’est-ce pas ?

— Oui, c’est mon nom.

— Vous avez, comme je l’espère et comme c’est la règle, utilisé une capote – je veux dire un préservatif ?

— Bien sûr, docteur. L’officier a d’abord protesté et m’a tripotée. Mais heureusement, j’ai réussi à le convaincre.

Sophie fut conduite à l’avant-salle pour la prise de sang. Peu après, Karl revint.

— Karl, quelque chose cloche. Il est bien connu qu’aucun symptôme d’infection ne peut apparaître du jour au lendemain. Les gonflements que nous avons observés chez Kambeitz ne peuvent se développer qu’au bout de dix jours au minimum. Par conséquent, le rapport d’hier ne peut pas être à l’origine de l’infection. Ce qui signifie que Kambeitz ment ou nous cache quelque chose. Peut-être n’en a-t-il pas conscience. Mais il devrait savoir à quoi s’en tenir, pas seulement en tant que soldat. Espérons qu’il n’a pas contaminé Sophie. Nous devrons surveiller étroitement la jeune femme dans les semaines à venir. Toute relation avec elle est strictement interdite. J’espère vraiment qu’un préservatif a été utilisé pendant le travail. Si on peut appeler cela du travail... Il faut maintenant découvrir quand et où Kambeitz a contracté la syphilis. Et pour bien faire, nous devrions également rechercher les femmes avec lesquelles il aurait pu avoir des relations entre-temps. Fais entrer ce type.

Karl revint avec Kambeitz.

— Pour aller droit au but, lança Jakob au sous-officier, il est impossible que cette Sophie vous ait contaminé. Cela doit venir de quelqu’un d’autre, ce qui complique les choses. Depuis combien de temps êtes-vous à Saintes ?

— Exactement une semaine, docteur.

— Et avant cela ?

— J’étais à Paris pendant six semaines. Peut-être un peu plus. Vous connaissez Paris, docteur ? Là-bas, au moins, il se passe quelque chose. Avec quelques camarades, je suis allé plusieurs fois dans un cabaret du quartier Montmartre, c’est comme ça que ça s’appelle, non ? Je me souviens, c’était quelque chose avec "Galette" dans le nom. Un établissement assez connu, génial. On ne pouvait pas s’en lasser, tant il y avait de femmes à moitié nues. Peut-être que vous connaissez ça aussi, docteur ?

Ne détournez pas la conversation ! Qu’est-ce que c’est que ces bêtises ? Nous devons éclaircir la cause de votre inflammation. Alors, poursuivez ! Qu’est-ce qui s’est passé exactement ? 

Les toilettes étaient, disons, dans un état moyen. Je pense que je me suis contaminé là-bas. 

—  Dans les toilettes ? C’est possible, mais tout de même assez inhabituel et peu agréable, non ? Réfléchissez un peu plus précisément !

Ah, oui, j’allais presque oublier. J’ai rencontré une femme sympathique dans le café d’à côté. Elle parlait un peu allemand. Nous nous sommes bien entendus et nous nous sommes vus deux ou trois fois. 

Et qu’est-ce que cela veut dire, deux ou trois fois ?

Eh bien, elle m’a ensuite emmené chez elle. 

Sous-officier Kambeitz, c’est tout de même assez effronté. Vous accusez cette Sophie d’être responsable de votre infection, ce qui est complètement impossible. Vous le savez sûrement aussi bien que nous. Il est évident que c’est cette femme dont vous parlez maintenant qui vous a contaminé. À moins, bien sûr, que vous ne nous cachiez encore d’autres partenaires. Cette femme, nous ne pourrons évidemment pas la retrouver. Vous savez parfaitement qu’un tel comportement est strictement interdit. Je dois vous signaler à la Kommandantur ici à Saintes et également à Angoulême. Vous ne pourrez plus partir. Nous allons d’abord vous faire transférer dans un hôpital. Ce qui suivra, je l’ignore. Mais une chose est certaine : vous pouvez oublier votre permission de retour pour le moment. Mais encore une question : combien d’alcool consommez-vous ?

Presque rien.

Voyons, ne racontez pas d’histoires. Je le sens d’ici ! Et ce, dès le matin !

Peut-être un verre le soir, du vin rouge. 

Ce n’est pas tout, évidemment.

Ça peut aussi être plus.

Et quoi d’autre ? 

Si du cognac traîne quelque part, je bois avec les autres, bien sûr. 

D’après ce que je constate, vous buvez trop. Votre foie est bien trop gros. Je dois vous avertir, vous le savez sûrement. Cela peut avoir de graves conséquences. Maintenant, retournez dans la salle d’attente.

Puis il se tourna vers son assistant :

Karl, j’ai encore une requête pour toi. Cette odeur nauséabonde, je veux dire cette puanteur provenant de ses parties génitales, ça ne peut pas être dû à la syphilis. Cela suggère selon moi une autre infection. Explique-lui dehors l’importance d’une hygiène rigoureuse. La cause de l’odeur pourra être déterminée à l’hôpital. C’est en quelque sorte une chance que nous ayons pu poser le diagnostic immédiatement. Si les chancres que nous avons observés chez Kambeitz disparaissent – ce qui est généralement le cas après quatre semaines – le diagnostic de la syphilis devient bien plus compliqué. Cela exige des connaissances que, honnêtement, je ne maîtrise pas pleinement. Bien sûr, nous avons aussi la réaction de Wassermann qui peut nous aider. Mais il faut rechercher d’autres symptômes, principalement sur la peau. Autant que je sache, ils peuvent être très variés : parfois comme la rougeole, parfois comme le psoriasis ou encore autre chose. Cela complique énormément le diagnostic. On ne pense même plus à la syphilis comme cause possible.

En ce qui concerne le sous-officier Kambeitz, la suite est claire. Quant à la pauvre Sophie, nous devrions continuer à nous en occuper. Je pense que nous la surveillerons comme d’habitude pendant les deux à trois prochaines semaines. Si ses résultats au test de Wassermann restent négatifs, nous lui demanderons si elle souhaite rester dans cette Maison de tolérance. Si ce n’est pas le cas, nous lui délivrerons un certificat de sortie et, si nécessaire, un laissez-passer pour aller où elle le souhaite. »

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25 - Trente pages vous présente la vie d'un capitaine allemand à Saintes.. en 1941-42. Mission spéciale

Publié le par culture-histoire.over-blog.com

                     Uniquement sur mon " Blog ", dans un premier temps. La vie saintaise d'un capitaine médecin allemand (Wehrmacht) investi de missions très spéciales.
                      C'était en 1941 /42, de l'ancien couvent des bénécditines, où il avait son bureau, rive droite de la Charente, à la rive gauche dans le quartier des demoiselles très libérales.. Puis plus tard le départ en Russie... Stalingrad... 30 pages d'une histoire saintaise, des heures toujours douloureuses.
                  J'ai eu son fils, Wolfgang Kölmel, au téléphone ce lundi 24 février.
Je vous présente ces pages traduites en français. 

En trois publications

25 - Trente pages vous présente la vie d'un capitaine allemand à Saintes.. en 1941-42. Mission spéciale
Extrait du livre de Hans Wolfgang Kölmel

« Ehrenkleid » (Robe d’honneur – Tenue de gala)

Présence de son père Jakob Kölmel à Saintes « 1941/1942 »

Médecin capitaine allemand de la Wermacht

Chapitre 5. Saintes


 

Janvier 1941. À peine Jakob avait-il retrouvé ses marques à son poste de travail que le troisième ordre de marche arriva. Il devait de nouveau partir vers l'ouest. Cette fois, pas à Bruxelles, non, bien plus loin, en France, sur la côte atlantique ou du moins à proximité du littoral. On lui aurait attribué cette mission en priorité, disait-on, parce qu’ils avaient vu dans son dossier qu’il parlait français. « Rafraîchissez vos connaissances sur les maladies vénériennes », lui fut-il encore recommandé.

Avril 1941. Quelques jours avant le départ, on lui communiqua la destination finale : une petite ville à l’ouest de la France, proche de la côte. Saintes : il n’en avait jamais entendu parler. Il chercha des informations dans des bibliothèques, mais, à part quelques phrases, ne trouva rien. À Saintes, il devait s’occuper à la fois des membres de la Wehrmacht allemande et de la population civile française. Quant à sa tâche exacte auprès des civils, il obtiendrait des précisions une fois sur place. Quand il fit remarquer qu’il avait peu d’expérience pratique en tant que médecin, on fit semblant de ne pas entendre.

Personne ne lui donna d’informations sur la durée prévue de son séjour en France, ni sur la période approximative envisagée. Dans cette incertitude, Jakob et Lene trouvèrent suffisamment de raisons pour se marier rapidement avant le départ. Jakob semblait avoir passé avec succès les dernières épreuves de patience et de fidélité. Un comportement nécessaire à avoir après que Lene (c’était inévitable) ait eu vent de ses aventures à Bruxelles.

Les préparatifs pour le mariage furent organisés à la hâte. Février n'était certainement pas la meilleure période pour une telle fête, notamment en raison des déplacements que cela impliquait pour la famille de Lene, largement dispersée, allant du nord de la Hesse jusqu’au Danemark voisin.

Le père de Lene, Heinrich, était un homme grand, à la démarche droite, toujours vêtu de noir, portant un pince-nez attaché à une chaîne en or. Il incarnait le sérieux et la dignité, tels qu’on les attendrait d’un homme d’Église. Selon lui, parmi ses brebis – principalement des paysans et des pêcheurs de crabes –, la plupart étaient des impies. Heinrich n’était pas un homme de longs discours. Certes, ses prières avant et après les repas semblaient interminables et, dans le pire des cas, prenaient l’ampleur de véritables sermons. Heinrich avait toutefois pris le temps de se renseigner rapidement auprès d’un collègue pasteur dans la Forêt-Noire sur la solidité de la foi de son futur gendre. Ce dernier répondit promptement : Jakob était baptisé et confirmé. Rien de défavorable n’était connu à son sujet. Cependant, en tant que pratiquant, on n’avait jamais vu le jeune homme à l’église.

La future belle-mère, Magdalena, une femme énergique et pleine de joie de vivre, possédait une expérience de vie qui dépassait largement la moyenne. Elle avait passé trois années de son enfance à Gudur, une ville située dans le sud de l’Andhra Pradesh, et avait traversé les océans à bord du Candaze. En Inde, son père, inspiré par un réveil religieux et délégué par la mission Hermannsburger, avait entrepris la mission de convertir les païens au christianisme. Malgré cette activité désintéressée, les missionnaires allemands avaient été expulsés du pays par les Anglais après la dernière guerre.

Pour la paix familiale, il était en tout cas essentiel que cette femme forte ait accueilli le futur marié à bras ouverts.

« Quel bel homme ! » avoua-t-elle franchement devant les autres, « avec une allure méditerranéenne, et heureusement pas un pasteur. Cela nous convient parfaitement. » La médaille d’or de la Mère, que les autorités locales lui avaient décernée un ou deux ans plus tôt pour ses huit enfants, dans son cas clairement nés au service de Dieu plutôt qu’à celui de l’État, était évoquée à l’occasion. Cependant, elle la gardait cachée, notamment à cause de la croix gammée omniprésente, mais aussi parce qu’elle était souvent surnommée "la médaille des lapins".

Dans la famille, on fut surpris de voir comment Lene, cette Cendrillon, avait réussi à "attraper" un homme aussi séduisant. Quelques jalousies, parfois dissimulées, parfois ouvertement exprimées, se manifestèrent parmi certains des sept frères et sœurs.

Les parents de Jakob avaient fait le long trajet depuis la Forêt-Noire jusqu’en Holstein, glacé malgré la guerre et la saison peu clémente. Dès leur arrivée, la mère de Jakob ne put s’empêcher de saluer l’assemblée avec son bras tendu et un tonitruant « Heil Hitler ! », geste devenu pour elle une habitude. Son mari ne parvint pas à l’en empêcher. Ceux qui la connaissaient remarquèrent cependant le pouce de sa main droite qui tremblait rythmiquement. Dans ces cercles, il était interdit de prononcer le nom d’Hitler.

Lene et ses parents avaient espéré que l’influence de la belle-mère ne se serait pas trop répercutée sur le futur marié. Cet espoir semblait désormais justifié.

Après la cérémonie religieuse, que le beau-père célébra dans une église bondée, avec des paroles longues, moralisatrices et insistant sur les devoirs du mariage, la société hétéroclite se rassembla dans la salle du presbytère pour le repas de fête. Les préparatifs de ce dernier avaient été supervisés par la belle-mère, qui tenait à tout organiser elle-même. Elle était habituée à cuisiner pour de nombreuses personnes, qui prenaient place quotidiennement autour de sa table. Personne n’aurait osé dire que ses talents culinaires étaient limités.

Plusieurs jours avant la fête, les ingrédients avaient été stockés. En entrée, on servit un bouillon de légumes tiède et très dilué, avec un peu de riz ajouté. Certes, l'époque ne permettait pas autre chose. Ensuite, pour calmer la première faim, on apporta sur la table une purée tiède de betteraves sans accompagnement. On annonça qu'il s'agissait d'une spécialité du Holstein, bien que le saucisson cuit manquât. Pour les invités venus du sud, ce plat ne pouvait en aucun cas être considéré comme une délicatesse. La belle-mère Lydia, qui dès le début mangeait visiblement à contrecœur, murmura à l’oreille de la mariée, assise à sa droite, qu’elle avait assez mangé de nourriture pour animaux et qu’elle n’en mangerait plus.

La grande surprise arriva avec le plat principal : un curry, en souvenir des années passées en Inde. On entendit des "Ah" et des "Oh" polis dans l’assistance. Le riz était tellement trop cuit qu’il collait à la cuillère, à la fourchette, et même au palais. Mais il y en avait en abondance, suffisamment pour rassasier tous les invités, et c’était là le principal. Le curry, quant à lui, pouvait être considéré comme réussi. Avec un peu de chance, on y trouvait même des morceaux de poisson. Évidemment, il était préparé à l’ancienne, très épicé, au point que les invités de la Forêt-Noire, habitués à des mets plus doux, grimaçaient de douleur. Lydia, par-dessus le marché, déclara que le curry sentait mauvais.

Lorsque la mère de la mariée, hôte et cuisinière, s’exclama : « Mon curry vous plaît ? Je pourrais m’en rendre malade tellement j’adore ça », et que le marié répondit qu’il l’était déjà, l’atmosphère faillit basculer. Les frères et sœurs de la mariée trouvèrent cette remarque plus qu’inappropriée, voire franchement déplacée. "Quelle sorte de rustre Lene nous a-t-elle ramené dans la famille ?" Le dessert – une petite boule de semoule au goût de vanille, servie avec des cerises griottes chaudes, mises en conserve et offertes par tante Marie, la sœur célibataire de la mère de la mariée – apaisa à peine la tension palpable.

Peu le mariage, Lene, comme convenu, avait quitté sa chambre à Kiel et s'était installée chez Jakob, dans son petit deux pièces à Hambourg. Dans cette ville, elle espérait commencer une nouvelle vie, mais le sentiment de sécurité qu'elle ressentait à Kiel avait cédé la place à un malaise diffus. Que pouvaient signifier, par exemple, les largages inattendus de quelques bombes isolées sur la ville ?


 

Le train partait de Hambourg jusqu’à Paris en passant par Bruxelles. Pendant l’arrêt d’un peu plus d’une heure à Bruxelles, Jakob ferma les yeux. Il aurait aimé descendre du wagon pour se dégourdir les jambes. Mais il n’osa même pas regarder par la fenêtre. Camille pouvait être n’importe où. Si elle l’avait aperçu – il aurait voulu disparaître sous terre, de honte. D’un autre côté, quelle opportunité ! Il lutta de toutes ses forces contre le désir de la revoir. Un désir qu’il aurait fallu considérer tout simplement comme une infidélité. Il en était parfaitement conscient. Mais quelle explication aurait-il pu lui donner pour ne pas avoir donné signe de vie, pas une seule fois ? Pas une seule fois. Rien. Il ne lui avait même pas annoncé qu’il s’était marié.

Dans la nuit, le train arriva à la gare de Paris-Nord. Épuisé, Jakob se laissa guider par son instinct dans ce labyrinthe. Il trouva finalement la Kommandantur, où se trouvait le poste de commandement. On lui indiqua qu’un hôtel proche de la gare avait été réquisitionné pour la Wehrmacht allemande. Il pouvait s’y rendre à pied pour son hébergement.


Tôt le matin du jour suivant, il fut conduit à la gare Montparnasse, où devait partir le train en direction de Bordeaux et Saintes. Autant qu'il pouvait en juger, la vie dans les larges rues de la ville ne lui semblait pas présenter de particularités. On percevait peu de signes d'une occupation par son pays, hormis quelques petits groupes dispersés en uniformes allemands et quelques drapeaux rouges ornés de croix gammées devant certains bâtiments. Mais rien de comparable à ce qui l'avait tant perturbé à Cracovie. Son cœur battit fort lorsqu'il aperçut la tour Eiffel. Quel cadeau pour ce jeune homme !

Dans l’après-midi, le train atteignit sa destination prévue : une petite ville pittoresque, presque villageoise, avec un charme méridional qui était nouveau pour Jakob. On lui indiqua qu’il devait se rendre près de la gare, dans l’enceinte de l’Abbaye aux Dames, où la Kommandantur allemande avait établi son quartier général. Une salle de consultation et d'examen médical avait été aménagée pour lui. Son logement, partagé avec d’autres officiers, était prévu dans un hôtel réquisitionné, situé sur la rive droite du fleuve, dans l'autre centre de la ville.

Un jour après son arrivée, Jakob reçut ses premières consignes sur la conduite à tenir : « Tout semble calme ici. Mais n’oubliez pas que vous êtes en territoire ennemi. Cela signifie, dans tous les cas, prudence ! »

Il profita de son premier moment de liberté pour explorer la petite ville avec prudence. Comparée à ce qu’il connaissait de sa patrie, elle lui semblait, pour dire les choses poliment, peu développée. Les maisons, majoritairement grises, paraissaient délabrées, presque misérables. À de nombreux endroits, le crépi s’écaillait, et sur certains soubassements, une moisissure brun foncé remontait parfois jusqu’aux petites fenêtres des rez-de-chaussée. Si richesse il y avait eu autrefois, elle devait remonter à bien longtemps. Pourtant, la ville dégageait une atmosphère chaleureuse et accueillante, avec ses cafés dont les tables et les chaises s’étalaient jusque dans les rues.

Jakob osa longer un peu le bord du fleuve, dont les eaux, en cette fin d’avril, étaient encore hautes. Il aurait préféré se promener incognito, en civil, et passer inaperçu comme les autres promeneurs. Mais avec cet uniforme détesté, il était immédiatement repérable comme un corps étranger, un statut qu’il ne souhaitait nullement. Il était certain que, chez les habitants, sa présence suscitait tout sauf de la bienveillance.

Perdu dans ses pensées, il tomba sur deux jeunes hommes en uniforme, assis tranquillement devant un chevalet. Ils dessinaient le monumental portail à deux arches qui se dressait devant eux, un vestige de l’époque romaine, comme Jakob l’apprit plus tard (ndt : l’arc de Germanicus). Le soleil du soir projetait des ombres pittoresques sur la structure délabrée. Un groupe d’enfants se tenait derrière les artistes soldats, jetant des regards curieux par-dessus leurs épaules et commentant bruyamment ce qu’ils voyaient apparaître sur le papier. Des passants jetaient des regards furtifs et gênés aux hommes en uniforme.

Était-il dans une colonie de vacances où chacun pouvait se consacrer à ses loisirs à sa guise ? Ou bien était-il soldat et occupant dans un pays écrasé ? Ici, semblait-il, on avait plus de temps, plus de loisirs qu’en Allemagne.

Il s’approcha des deux hommes et entama la conversation. Ils lui expliquèrent qu’ils avaient été arrachés à leurs études d’art à Karlsruhe pour rejoindre l’armée.

« Oui, ici, nous avons plus qu’assez de temps libre », dirent-ils. « Alors nous saisissons chaque occasion pour continuer à pratiquer. »

« Et ce chevalet, ces couleurs, tout ce matériel, où les avez-vous trouvés ? »

« Une partie du matériel vient d’Allemagne, et une autre partie, nous avons pu la trouver à Royan, une ville pas très loin d’ici. Oh, nos tableaux sont plutôt demandés. Nous en avons déjà vendu quelques-uns, à des officiers mais aussi à des habitants. »


 

Le troisième jour, Jakob fut convoqué à la Kommandantur allemande à Angoulême, située à soixante-dix kilomètres, accompagné par un caporal sanitaire qui lui avait été assigné et qui s’était présenté sous le nom de Karl Gerber. Le médecin militaire en poste à Angoulême souhaitait donner à Jakob des instructions plus précises concernant ses futures fonctions.

Sans exiger de « Heil Hitler ! » ni de salut militaire, celui-ci commença de manière inhabituellement amicale :

Cher collègue, ravi que vous soyez parmi nous. Asseyez-vous, je vous en prie. On vous a sûrement déjà informé que vous serez chargé, à Saintes – une charmante petite ville, soit dit en passant – des soins médicaux de base pour nos soldats. Dans la mesure du possible, cela s'étendra également à la population civile française. Avez-vous des questions à ce sujet ?

Non, je ne crois pas.

Jakob préféra ne pas mentionner ici qu’il avait peu d’expérience pratique.

Très bien. Si je vous ai convoqué, c’est pour une autre mission, qui nous semble beaucoup plus urgente. Je vais devoir vous l’expliquer en détail. Il s’agit d’un sujet un peu délicat, comme vous pourrez peut-être le constater. Il est question des bordels, ou maisons de tolérance, comme on les appelle ici.

Le médecin militaire eut un léger rire et ajouta qu’en Allemagne aussi, on utilisait parfois l’expression poétique de maisons de plaisir.

Il poursuivit :

Je vais être direct : nous comprenons tout à fait que nos soldats, ici en territoire occupé, loin de leur patrie, de leurs proches, de leurs familles, voire de leurs épouses, puissent se retrouver dans une situation de tension. Je pense que presque tous les hommes connaissent ce genre de besoins. On se trouve parfois dans des circonstances où cette pression doit simplement être relâchée. Cela ne contredit pas, selon nous, la morale. Chacun gère cela à sa manière. Mais bien sûr, les règles de discipline militaire ne doivent en aucun cas être négligées. Vous voyez ce que je veux dire ?

Oui, je comprends, répondit Jakob.

Très bien. Je vais être clair : d’après notre expérience, la satisfaction sexuelle des soldats renforce leur moral et leur volonté de combattre. Vous comprenez que c’est là notre priorité. Cela est crucial. Il est indéniable que nos soldats suscitent une certaine admiration chez les Françaises, comme nous l’avons observé. C’est probablement leur taille et la virilité qu’ils dégagent. Je peux comprendre que cela puisse entraîner des faiblesses. Cependant, nous ne tolérons aucun rapprochement avec la population civile et ne souhaitons en aucune manière l’encourager. Si vous détectez la moindre forme de dépendance ou de liaison, vous devrez le signaler immédiatement et prendre toutes les mesures nécessaires pour l’empêcher. Cela n’a rien à voir avec la discipline militaire que nous prônons.

Un instant, Jakob se laissa distraire. C’était Camille qui lui apparut en pensée.

Excusez-moi, vous m’écoutez toujours ?

Oui, oui, bien sûr.

Bien. Je continue alors. Cette affaire est en effet importante pour nous, et ce, par nécessité. Nous devons, dans la mesure du possible, limiter les contacts non réglementés – comprenez, les rapports sexuels incontrôlés – avec des Françaises, je veux dire avec des prostituées. Pour plusieurs raisons. Cela signifie que ces femmes ne doivent pas quitter la maison qui leur est destinée, sauf si elles sont accompagnées par un membre autorisé de nos services. Selon nos expériences actuelles, nous craignons que la prostitution en dehors des maisons contribue à la propagation de diverses maladies vénériennes.

Vous pensez à la syphilis ?

Exactement. En premier lieu, à la syphilis. Mais également à la gonorrhée, que nous appelons aussi 'tripper'. Vous me comprenez. La syphilis peut certes guérir spontanément, nous le savons. Mais dans la plupart des cas, elle persiste, reste hautement contagieuse et continue de se propager. Mais tout cela, vous le savez mieux que moi. Excusez-moi, puis-je vous offrir une cigarette ?

Non, merci. Je ne fume pas.

Le médecin militaire ouvrit le tiroir de son lourd bureau et sortit une cigarette d’une boîte métallique colorée portant la marque Finas. Il prit son temps pour l’allumer. Après une longue bouffée, il exhala la fumée avec satisfaction avant de poursuivre :

Les prostituées non enregistrées, ou si vous voulez, celles qui travaillent de manière privée, ou comme on dit ici, 'sauvage', propagent bien plus souvent des maladies vénériennes que celles qui exercent dans les maisons de tolérance. Cela, nous le savons, et il faut l’empêcher par tous les moyens. Malheureusement, des femmes, souvent très jeunes, se retrouvent régulièrement à la rue. Soit elles ont fugué de chez elles, soit elles se sont perdues en chemin pendant leur fuite, ou bien elles vagabondent pour d’autres raisons. Si, lors de vos examens, vous constatez qu’un de nos soldats a été infecté par une prostituée sauvage, vous devrez immédiatement le signaler. Si nous retrouvons cette femme, elle sera traduite devant un tribunal militaire. Nous avons également chargé la police locale française de surveiller rigoureusement toute prostitution illégale. Ces femmes doivent impérativement être rattachées à un des bordels enregistrés. Il n’y a pas d’alternative. Si elles refusent ou si cela n’est pas possible pour une autre raison, nous les internerons.

Les interner ? Que voulez-vous dire ?

Eh bien, nous les enverrons dans un camp quelconque, si nécessaire dans un camp de concentration. Il n’y a pas d’autre solution. Donc, avez-vous des questions, jusqu’ici ?

Non, je ne crois pas.

Votre principale mission sera la surveillance médicale de la maison de tolérance à Saintes dont nous avons connaissance. Vous recevrez sur place l’adresse exacte. Vous devrez recenser les femmes qui y travaillent et les examiner régulièrement. De plus, vous donnerez des consignes strictes concernant l’hygiène particulière à respecter. Bien entendu, tout travail sans préservatif est strictement interdit. Nos soldats, ainsi que tout autre membre de la Wehrmacht, devront être enregistrés après leur passage dans un bordel. Agissez avec rigueur, sans aucune exception. Vous avez sans doute entendu dire qu’un laboratoire a été mis à votre disposition dans le bâtiment annexe de l’ancienne église abbatiale. Il s’agira essentiellement de procéder au test de Wassermann, mais vous êtes sûrement plus compétent que moi sur ce sujet.

Cela signifie que je dois examiner ces femmes chaque semaine, voire plusieurs fois par semaine ?

Nous vous laissons décider. Vous pourrez bien entendu inclure les médecins français dans votre travail. Ils s’occuperont alors des cas suspectés de maladies vénériennes. Évidemment, vous devrez contrôler les collègues français. Des contrôles aléatoires sont indispensables.

Et où auront lieu ces examens ?

Nous avons fait évacuer pour vous le cabinet d’un médecin dans le centre-ville, sur la rive droite du fleuve. Le cabinet est équipé d’une chaise d’examen. Le caporal sanitaire Gerber, que vous connaissez déjà, vous assistera dans toutes vos tâches. Enfin, pour votre information personnelle : un logement séparé a été aménagé pour les officiers. Cela dit, nous préférons rester discrets à ce sujet. L’adresse précise vous sera communiquée à Saintes. À ce que je sais, l’établissement est situé dans la Rue de Souche. »

Sur le chemin du retour, Jakob expliqua au caporal sanitaire Karl — à qui il avait rapidement proposé de se tutoyer, tant il le trouvait sympathique — ce qui les attendait à Saintes.

Il semble qu'on nous ait confié à tous les deux une mission très particulière. Nous devons nous occuper de la moralité... enfin, je ne sais pas comment appeler ça... disons de la pureté physique très spécifique de nos troupes. Et aussi de maintenir leur capacité au combat, comme on me l’a expliqué. Ce sont les maladies vénériennes, principalement la syphilis, qui inquiètent la Kommandantur. Oui, la syphilis. Cette maladie honteuse. Pourquoi nous, les Allemands, appelons-nous la syphilis la “maladie française” ou même la “gale française” ? Ça me dépasse. Ici, en France, on l’appelle, paraît-il, la “maladie anglaise”, et les Anglais, je le sais, parlent de “maladie italienne” ou “napolitaine”. Chaque pays rejette la faute de cette terrible infection sur son voisin. Attraper une syphilis est presque toujours lié à une infidélité, une aventure extra-conjugale, une visite au bordel, et donc, d’une certaine manière, à une forme de culpabilité, d’adultère, ou malheureusement aussi, à des violences. La prostitution est, d’après ce que je comprends, moralement discutable.

Et la “maladie allemande” ? Ça n’existe pas comme terme ?

Pas à ma connaissance. Mais ça ne veut probablement rien dire. Cela dit, il y a souvent un lien entre la syphilis et les violences sexuelles, notamment celles commises par des soldats sur les femmes des populations envahies. Ces hommes ramènent ensuite cette maladie dans leurs pays comme un sinistre “cadeau”.

On raconte — je ne sais pas si c’est vrai — que les femmes françaises ont une attitude plus libre, plus ouverte, vis-à-vis des relations sexuelles, du moins plus détendue que nous, les Allemands, ajouta Karl.

Je ne crois pas que cette idée d’une morale particulièrement relâchée en France soit exacte. Si tant est qu’on puisse appeler cela morale. En tout cas, le haut-commandement s’inquiète. Ils craignent que nos soldats ne succombent à chaque coin de rue au charme d’une sauvage, attirante, et peut-être Française aux cheveux bruns. On dit que le charme des femmes françaises est inégalé. Il y a sans doute une part de vérité là-dedans.

Si c’était là le pire problème de cette guerre, on pourrait encore s’en sortir, non ?

Mais parmi nos soldats, il y aurait certainement des hommes qui attraperaient la syphilis. Et qui la répandraient rapidement. Ce serait une catastrophe.

On dirait que tu t'es déjà penché sur ce problème avant notre arrivée ici, remarqua Karl.

Oui, exactement. On m’en avait parlé avant même le voyage. Je savais donc à peu près à quoi m’attendre. La syphilis est vraiment une maladie redoutable. Elle agit en secret, menant en quelque sorte sa propre guerre. Certes, il existe depuis quelque temps des médicaments pour traiter la maladie. Mais la prévention reste, évidemment, bien plus importante.


 

Karl, l’assistant médical de Jakob, avait 36 ans, soit dix ans de plus que lui. On lui avait attribué le grade de caporal sanitaire, car dans son village près de Waldshut, où il vivait avec sa famille, il avait suivi une formation de secouriste auprès des pompiers locaux. Ses connaissances médicales étaient bien supérieures à la moyenne. Il savait comment gérer des maladies internes, traiter des problèmes chirurgicaux, des blessures mineures ou graves, des inflammations et des abcès. Il avait même déjà assisté à une amputation et connaissait les tâches qui lui incombaient dans de telles situations. Une aide précieuse.

De métier, Karl était menuisier. Ses traits doux révélaient une nature bienveillante, bien qu’il ne fût pas à l’abri de quelques accès de colère. Ses jambes étaient un peu courtes par rapport à son torse massif. Pourtant, il était agile, fort, et faisait preuve d’une grande endurance physique – des qualités qui faisaient cruellement défaut à Jakob. Karl aimait la cuisine française. Mais à ses yeux, c’était bien la seule chose agréable à Saintes, qu’il appelait son séjour forcé. Presque tous les jours, il écrivait des lettres à sa femme Anna, qu’il avait dû laisser seule à la maison avec leurs trois enfants, dont le plus jeune venait tout juste d’avoir un an. Et tout aussi souvent, il recevait des lettres de sa famille. L’ouverture et la lecture de ces lettres étaient pour lui un rituel sacré qu’il réservait à un moment de calme, le soir.

Il ne cachait pas son aversion pour la politique et pour tous ces « messieurs de Berlin ». À plusieurs reprises, cela avait conduit à des explosions de colère qui lui faisaient monter le rouge au visage, si bien que Jakob devait le mettre en garde. Karl ne dissimulait pas sa nostalgie de la maison. Il ne retenait pas ses larmes. Bien qu’il trouvât le travail avec Jakob utile, il se sentait globalement inutile. Sans aucun doute, il serait mieux occupé chez lui. Son atelier était à l’arrêt, et ses clients devaient patienter. Tiendrait-on la promesse qu’après une courte mission, il pourrait rentrer chez lui ? Il en doutait fortement.

Karl était catholique et montrait une piété que Jakob avait perdue dès son jeune âge. Après avoir découvert l’ancienne église abbatiale près du quartier général, qui, après une histoire mouvementée, avait été rendue accessible comme lieu de culte seulement quelques années auparavant, cet endroit devint pour Karl un refuge convoité de recueillement, de réflexion et de réconfort. Et cela au moins une fois par semaine. Peu à peu, sans vraiment pouvoir s’y opposer, Jakob se laissa influencer par la piété, qu’il trouvait naïve, de son assistant médical. De plus en plus souvent, il se joignait à Karl lors de ses visites en soirée à l’église. Là, ils s’asseyaient en silence côte à côte.

Lors d’une de leurs visites communes, Karl rompit leur silence au bout d’un moment et commença à raconter :

Mon père était déjà menuisier. Mais en réalité, c’était plus que cela. Ici en France, on appelle ça ébéniste, un menuisier qui sait travailler le précieux bois d’ébène. C’est une belle appellation. Mon père aussi gardait un grand morceau d’ébène, dont il disait qu’il venait de la lointaine Ceylan, et de l’ivoire, dans une armoire fermée à clé. Il restaurait de vieux meubles, parfois très anciens et magnifiques, que les gens lui confiaient. Dès mon enfance, j’avais le droit de l’observer pendant qu’il travaillait. Il m’expliquait souvent les différents styles et les époques auxquels appartenaient les meubles qu’on lui apportait. Il me parlait aussi des diverses essences de bois qu’il utilisait.

Puis vint la tragédie. Fin 1914, il fut enrôlé dans l’armée. Peut-être s’était-il porté volontaire, comme beaucoup à l’époque, je n’en suis pas sûr. Deux ans après le début de la guerre, j’avais tout juste fêté mes douze ans, on nous annonça qu’il était porté disparu. On informa ma mère qu’il avait disparu pendant cette effroyable boucherie de la Somme. Nous devions nous résoudre à l’idée qu’il était mort. Pourtant, ma mère espérait toujours son retour. Pendant plus d’un an, elle attendit un signe de vie. Finalement, la famille se décida à déclarer officiellement sa mort, à contrecœur. Peut-être est-il enterré quelque part. Mais après la fin de la guerre, les lieux où il aurait pu être inhumé n’étaient plus accessibles.

À seize ans, j’ai dû arrêter l’école et, avec le soutien de ma mère, reprendre l’atelier de mon père. Ce n’était pas une période facile pour moi. Je devais soudain porter la responsabilité de toute la famille. Deux ans plus tard, j’ai au moins pu passer mon baccalauréat. »

Entre Jakob et Karl, une amitié profonde commença à se développer.
 

Ci-après, étant un " historien d'investigations de terrain" (Conservation de la mémoire vivante), je vous joins les origines de mes recherches, qui ont abouti sur un don de la famille Kölmel à la ville de Saintes (2023) et la réception du livre écrit par le fils Hans Wolfgang Kölmel.
Ci-après, étant un " historien d'investigations de terrain" (Conservation de la mémoire vivante), je vous joins les origines de mes recherches, qui ont abouti sur un don de la famille Kölmel à la ville de Saintes (2023) et la réception du livre écrit par le fils Hans Wolfgang Kölmel.

Ci-après, étant un " historien d'investigations de terrain" (Conservation de la mémoire vivante), je vous joins les origines de mes recherches, qui ont abouti sur un don de la famille Kölmel à la ville de Saintes (2023) et la réception du livre écrit par le fils Hans Wolfgang Kölmel.

 Jacob Kölmel (1914/1993)

" Médecin "

Capitaine allemand - Troupe d'occupation à Saintes

1939/45

*

Rapport de Michel Souris

17100 Saintes

 

à l'intention du professeur docteur Hans Wolfgang Kölmel

*

Affaire: Jacob Kölmel, médecin militaire à Saintes

 

7/1941 à 4/1942

 

Demande de son fils: Hans Wolfgang Kölmel à la date du 15/9/2020:

Message par mail (Envoyé par Hans Wolfgang Kölmel)


" Cher Monsieur Souris,
Est-ce que vous pourriez m'aider? Je cherche des informations concernant mon père, Dr. Jakob Kölmel, né en 1914, mort 1993, qui était médecin allemand à Saintes pendant la Deuxième Guerre Mondiale. A cette période, trois jeunes Français étaient jetés dans le fleuve Charente par les SS et mourraient. Mon père était forcé de souscrire un " mort par noyade". Mais c'était un assassinat.
Connaissez-vous cet événement et pourriez vous me donner plus de informations: les noms des trois jeune gens, l'endroit et la date de cet affreux événement. Est-ce qu'il y a une sorte de monument comme souvenir à Saintes pour ca.
Merci beaucoup pour votre réponse. Cordialement. Hans Wolfgang Kölmel (Erfurt, Allemagne) "


 

Son parcours, pour une partie, civil mais surtout militaire:

 

Mon père était à Kiel en 1939 et ensuite il avait été à Hambourg.

A Kiel il avait étudié la médecine puis il avait été travailler à Hamburg dans un institut spécialisé pour des infections. Puis étant forcé de servir comme médecin militaire il avait été envoyé à Saintes (France). Dans cette ville il était responsable pour la santé des militaires allemands et des Français, Il devait aussi surveiller les maisons de tolérance, ceci peut-être de février 1941 à fin avril 1942. son bureau devait se trouver tout près de l'abbaye aux Dames.

En avril 1942 il a eu son premier garçon, ainsi mon frère était né. Mon père aura cinq enfants, des garçons. Puis en mai 1942 il devait partir vers la Russie avec la division " 305 ". Là il y fut grièvement blessé, c'était vers les environs de septembre 1942. Puis après cette blessure il travaillait comme médecin militaire (Lazarett) en forêt noire.

Après la guerre les alliés, les Français, l'envoyaient comme médecin dans un petit villade de Bade. mais vers 1947 des militaires français lui avaient montré trois documents provenant de Saintes où il avait documenté par sa souligne (Termes exacts du fils voulant dire qu'il avait signé les documents) .. " morts par noyade ". En fait c'était un assassinat par les " SS " (Voir son premier courrier). Les militaires français voulaient le faire prisonnier ou plus...! Mais les habitants de ce village avaient alors témoigné la sincérité de mon père médecin.

Toute sa vie il aura gardé ce fait sur ses épaules, comme en profonde dépression.

Mon père n'est jamais revenu à Saintes car il avait trop honte (Cette dernière réponse suite à une de mes demandes, à savoir si son père était revenu à Saintes depuis, du fait que j'avais eu connaissance de la venue de touriste allemand d'origine de Hambourg)

Bataille de Stalingrad:

8/1942 à 1/1943 avec la victoire soviétique

La ville avait été attaqué par les Allemands, puis en fin de compte les Soviétiques y avaient encerclé les Allemands qui s'y sont rendus.

Occupation française en pays de Bade - Allemagne

1946 à 1952: Pierre Pène en fut le gouverneur.

1945 à 9/1949: le maréchal Marie-Pierre Koenig en fut le commandant des forces militaires

Forces présentes: T.O.A : troupes d'occupation en Allemagne

En 1945: 9 G Hôtel Brenne (!) Baden -Baden

La 305ième Division d'Infanterie allemande:

La 305e division d'infanterie est formée le 15 décembre 1940 dans le secteur de Ravensburg dans le Wehrkreis V à partir de la 78. et de la 296. Infanterie-Division en tant qu'élément de la 13. Welle (13e vague de mobilisation).

À la mi-mai 1941, elle quitte l'Allemagne et est transférée en France dans le secteur de Libourne-Ruffec.

Elle est transférée en mai 1942 sur le Front de l'Est avec l'Heeresgruppe Sud.

Elle participe au sein de la VI. Armée à la bataille de Kharkov et de Stalingrad.

Lors de la bataille de Stalingrad, elle participe d'abord, au sein du VIII. Armeekorps, à la défense du flanc nord des armées du général Paulus, entre le Don et la Volga. Elle intervient ensuite dans la ville de Stalingrad à partir du 14 octobre 1942 où elle participe notamment à la prise de l'usine de tracteur Dzerjinski puis aux très durs combats dans l'usine d'armement Barricade. Avec le reste de la VI. Armée, elle est enfermée dans la ville par la contre attaque soviétique le 19 novembre 1942 et capitule le 2 février 1943.

L'unité est reformée en mars 1943 en France en Bretagne, puis part en avril dans le nord entre Amiens et Boulogne-sur-Mer.

Elle est transférée dans le Sud de la France près de Nice en mai pour relever la 4e armée italienne avant d'intervenir en Italie en août 1943 avec l'Heeresgruppe B.

Elle subit de lourdes pertes en janvier 1944 dans le secteur de Rome.

Recomplétée plusieurs fois avec du personnel provenant d'autres divisions infanterie, elle se bat dans le nord de l'Italie et se retrouve près de Bologne en janvier 1945. Elle capitule à la fin de la guerre dans la région de . (De Wikipédia - 11/2020)

 

Mes recherches:

Informations recueillies sur Saintes

1941/1942

 

 

Signalement de passages de troupes " SS " à Saintes...

2 Officier Wehrmacht et officier « SS » Coup de cravache / Courcoury

 

. A Courcoury maman m'a raconté qu'il y avait un régiment commandé par un officier SS et un autre du même rang mais de la Wehrmacht. Elle était enceinte, ma sœur avait 2 ou 3 ans et mon frère 10 mois de moins. Ce militaire contrairement à l'autre était très courtois avec tout le monde, humain avec ses hommes et avait été ému apparemment par ma petite famille. Parfois il leur donnait du pain blanc, maman n'en revenait pas car inimaginable à cette époque et lui a montré des photos de sa femme et ses 2 petits enfants. Dans ce petit village personne n'en avait peur. Par contre l'autre, le SS qui était toujours à cheval faisait exprès de frôler les habitants qui étaient terrorisés lorsqu'ils le voyaient. Un jour, maman ne savait pas vraiment plus pourquoi ce dernier a fouetté du haut de sa monture le visage de l'officier de la Wehrmacht tout en éructant dans sa langue avec une telle colère ! Elle se souvenait toujours des gouttes de sang qui se sont mises à perler...sans que le pauvre homme ne bouge ou ne parle. Elle avait encore ce sentiment de terreur. Très vite plus personne ne l'a revu dans le village. De Muriel Goyeau - 1956

17 Exercices de soldats allemands devant partir en Russie:

Des soldats allemands, d'une division SS de pionniers, s'entraînaient à passer la Charente à Port D'Envaux, ils devaient partir pour la Russie. Parmi eux il y avait un homme qui était bourrelier, très peu d'hommes en sont revenus. (Anonyme: P.. 7/1/97)

22 Logement de soldats et officiers de l'armée allemande
Quartier liste 9/9/40
Bulletins individuels / Quartierschein

Liste de 14 noms: Grades et fonctions. Il s'agit ici de médecins et infirmières

(Les noms: Löchner, Maier, Leitner, Kochs, Kräutler, Gronauer, Müller, Gerl, Lang, Hirschvogel, Volkmann, Gams, Götz, Benkula)

Des noms relevés sur les bulletins: Brasse, Hoffmann, Neumann

(Archives Municipales: 313 – 1)

30 - Touristes allemands à Saintes après la guerre - Abbaye aux Dames

Des touristes sont passés à l'Abbaye-aux-Dames, ils étaient de HAMBOURG et un des hommes aurait servi à l'Abbaye-aux-Dames comme soldat allemand (De Monsieur BOULAN / 6/95)

34 - ORSTLAZARETT / INFIRMERIE:

Dans des documents où il est question des salaires payés par avance au titre des frais d'occupation de l'armée allemande, il est question, parmi d'autres locaux, du Orstlazarett (Archives municipales / Dossier 2645)

64 Division SS " Tête de mort " / Journal SUD-OUEST / 10/1942:

C'est en octobre 1942, venant de " Carélie ", région proche de Léningrad, que cette division blindée circulera dans notre région (La division comprenait les 7000 hommes encore en vie), elle circulera dans plusieurs villes. (Extrait de " La Rochelle Poche de l'Atlantique " de Christiane Gachignard / Collection Rumeur des Ages )

86 Archives allemandes : Division « SS » région et Saintes

Carte extraite du livre « Carnets de guerre en Charente 39/45 » Francis Cordet.

Zone de stationnement de la 10ième division « SS » de grenadiers blindés au 12 mai 1943. Le secteur de Saintes y est bien défini. (10/2017)

131 Charrette avec des corps dans la nuit

Durant la guerre, un témoin a vu une charrette transportant des corps qui remontait la rue alsace lorraine. Un homme tirait et d’autres poussaient.(Mme Marchant.J de la rue de la souche/5/2/2005)

Autres sources

 

2/6/1941 - Crash d'un avion allemand, région de Saintes. mort du pilote.

11/4/1942 - Mariage à l'abbaye aux Dames - De nombreux soldats allemands ont pris des photos. Cette église avait été confisquée depuis 1792 par la révolution française et occupée par l'armée.

Ce mariage est le premier célébré depuis.

 

Voir liste: Militaires allemands décédés à Saintes.

Voir liste: Militaires allemands suicidés à Saintes

Liste des décés enregistrés en mairie de Saintes entre juin 1941 et avril 1942:

En cherchant uniquement des hommes et avec des mentions spéciales.. Seul un acte de décès déclaré par un secrétaire de police nous rapproche d'un fait qui pourrait être attribué à une mort suspecte.. Extrait ci-joint " Découverte d'un corps inconnu le 9 octobre 1941 "

Cimetières de Saintes:

Consultation des registres d'inhumations...

Cimetière St Vivien: Aucune inhumation ne semble correspondre aux faits recherchés, par contre il y est noté les militaires allemands décédés et inhumés, avec l'annotation... Noyé... Suicidé... Prisonnier de guerre...

Cimetière St Pallais: Aucun élément valable, si ce n'est un homme inhumé avec la mention... " Victime des allemands " nommé Robert Quintard, certainement une victime de l'ocupation. Fusillé ou déporté et dont le corps aurait été ramené après la guerre.

Maison de tolérance:

La principale se situait dans le quartier rue St Michel - rue de la souche, la direction de la maison était Louison Fayol. Le docteur qui contrôlait les " filles " était, entre autres, le docteur Lucien Des Ménard, il avait son cabinet dans le carrefour Pasteur (Par la rue Pasteur) à Saintes.

 

Documents joints:

Vol de poussette - landau enfant, par deux militaires allemands.. déclaration de Mme Fayol, qui tient la maison de tolérance

Lettres allemandes:

Acte mariage: Delaval

Personnel municipal: On lit.. Docteur Musso, sur le cours national. Des Allemands officiers médecins y avaient une chambre. Voir la liste (22)

Hôpital principal de Saintes: témoignage Mme Archambeaud

*

Recherches sur les communes en bordure fleuve Charente

 

Saintes: Néant Les Gonds: Néant Courcoury: Néant Port d'Envaux: Néant Bussac sur Charente: Néant

Suivi:

Appel à témoins passés sur le réseau social Internet " Facebook "

Appel à témoins passés sur mon Blog Média " http://culture-histoire.over-blog.com "

Appel à témoins passés sur le média " France TV " (FR3 Poitou-Charentes)

Prévisions appel à témoins dans la presse locale, journal " Sud-Ouest "

 

Conclusions

 

Après avoir effectué des recherches dans mes dossiers personnels de témoignages, dans les actes officiels dans les mairies, dans certains extraits de presse, dans certains registres d'inhumations des cimetières, Saintes ou périphérie immédiate, surtout près du fleuve Charente, il s'avère que je n'ai pas réussi à trouver des éléments probants qui se rattacheraient à cette affaire de près ou loin, sauf un lien avec certaines unités de " SS " passées à Saintes ou dans sa périphérie immédiate. Seule la consultation des archives des déplacements et lieux de stationnement des unités " SS " pourraient faire déboucher sur des pistes potentiellement utilisables, mais ces dossiers ne peuvent se trouver que dans les archives allemandes.

Il reste deux pistes possibles, non exploitées à ce jour: Un appel à témoins dans la presse écrite et parcourir toute la presse écrite de l'époque concernée. Pour cette dernière piste elle serait difficile à exploiter car tous les journaux de cette époque n'ont pas été conservés, mais aussi le fait que ces noyades n'y seraient pas spécialement mentionnées. Mais ces décès, proches l'un de l'autre pourraient peut-être y figurer. Pour le mort déclaré par le commisssaire de police, il n'y est pas spécialement question de noyade (9/10/1941).

Aussi à ce jour, sauf autre élément fourni par le demandeur ou déclaration spontanée d'un témoin de dernière minute, il est à considérer que les investigations sont closes, même si c'est toujours provisoire car la recherche historique ne peut jamais se refermer totalement.

 

Lettre à l'intention de Hans Wolfgang Kölmel

 

Cher Monsieur,

 

Comme vous pourrez le constater dans mes conclusions, je suis au regret de vous faire savoir que mes recherches n'ont pu aboutir. J'aurai préféré qu'elles soient positives, car je comprends fortement votre demande. Demande très louable pour l'honneur de votre père et de toute votre famille.

En ce qui me concerne je considère que, jusqu'à preuve du contraire, votre père fut un combattant de l'armée allemande avec un sens fort d'humanité, tout cela à la lecture de vos déclarations depuis notre premier entretien et du fait qu'il exerçait un métier très proche des humains, puisqu'il était médecin.

Vous m'avez annoncé votre venue l'été prochain, je vous rencontrerai avec plaisir au cœur de la ville de Saintes et bien sûr j'y serai votre guide sur les pas de votre père pour sa période militaire en notre ville.

Il est évident que si d'ici votre venue vous aviez d'autres informations à me transmettre, je les recevrais avec satistaction.

Vous remerciant de nos bonnes relations, veuillez accepter, cher Monsieur, mes cordiales et respectueuses salutations.

Michel Souris

 

*

Saisie close le 4/12/2020 Edité: 12/2020 

 

25 - Trente pages vous présente la vie d'un capitaine allemand à Saintes.. en 1941-42. Mission spéciale
25 - Trente pages vous présente la vie d'un capitaine allemand à Saintes.. en 1941-42. Mission spéciale
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16 - Souvenir.. Gustave Moyon missionnaire au Pérou

Publié le par culture-histoire.over-blog.com

En tant que coordinateur aux Archives diocésaines je suis tombé sur le parcours d'un Saintongeais, prêtre, au Pérou.

Ayant eu l'occasion de rencontrer cet homme, vers 1955, alors qu'il était curé de Saint Bris des bois,

j'ai décidé de vous le présenter en quelques mots et images.

16 - Souvenir.. Gustave Moyon missionnaire au Pérou
16 - Souvenir.. Gustave Moyon missionnaire au Pérou

De Fétilly (17) en 1953, puis à St Pierre d'Oléron en 1/1954, enfin St Bris des Bois en juin 1954, ce fut le départ au Pérou. Macari Pelgar (Cuzco). J'avais eu l'occasion de correspondre avec lui alors qu'il était à Cuzco, à l'âge que j'avais j'avais été impressionné par le parcours de cet homme en mission au Pérou.

Il avait été ordonné prêtre le 21/3/1953.

Fils d'un père travailleur sur les bateaux et d'une mère couturière. Il est décédé le 19/7/1962.

 

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Espace patrimoine (Médiathèques de Saintes) Rencontre sympa et constructive. L'équipe de l'espace.... Fonds Ancien Régional, était présente pour accueillir et éclairer nos concitoyens, via la presse (écrite) présente, voir "Sud... "> Publié depuis Overblog

Publié le par culture-histoire.over-blog.com

" Point Presse " - - -> Espace patrimoine (Médiathèques de Saintes)
Rencontre sympa et constructive.
L'équipe de l'espace.... Fonds Ancien Régional,
était présente pour accueillir et éclairer nos concitoyens,
via la presse (écrite) présente, voir "Sud Ouest ".

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