Tailleurs de pierres et leurs secrets.
Eglise de Poitiers
" Histoires de secrets " mais aussi des secrets d'histoire qui se dissimulent derrière ces façades souvent modifiées on pourrait dire que ces belles églises ont souvent été " relookées ". Mais un regard de plus près sur quelques pierres, sur ces marques qui sont souvent le fait de tailleurs de pierres, autrement dit des " tâcherons". Des inscriptions lapidaires souvent dénommées graffitis.
Et bien sûr avec le regard acéré d'un spécialiste (c'est le cas en matière de relevés de graffitis) il ne pouvait être question de passer outre des détails, cerises sur le gâteau, de notre histoire.
Pour la pierre avec la date, toute hypothèse peut-être admise... numéro d'une maison et nom (numérotation des maisons mises en place sous Louis XVI), mais rien de certain, sachant qu'à une époque les numéros couvraient tout un quartier de 1 .. à ..... Puis enfin si c'est une date, la forme des chiffres démontrent une réelle ancienneté. Il faut savoir que les chiffres, dits arabes, furent utilisés en France dès le XIII ième siècle. Quant à la photo " B " la pierre sculptée dans le mur indique une reconstruction de celui-ci avec des éléments d'une ancienne structure. Voilà le résultat d'un passage rapide à Poitiers et d'une visite autour de structures de pierres, même " religieuses " elles furent très parlantes.
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Saga des pierres
Celles de St Pierre
" Nichées aux contreforts de la cathédrale ces figurines, si l'on peut dire ainsi, occupent une position stratégique "
Quels messages voulaient nous communiquer ces gothiques bâtisseurs ?. Certes les médiévaux spécialisés ont donné des réponses; mais quel contact fantastique avec ces personnages et bestiaire du passé.
Cathédrale et " petite " église d'un village de Saintonge. Et pourtant ces églises rurales étaient souvent associés aux seigneurs locaux qui avaient de grands pouvoirs. quittons la terre pour partir sur les traces d'un croiseur " Le Terrible ", c'était en 39/45...
" Le Terrible "
Navire de guerre
Une chance d'avoir rencontré ce témoin de 97 ans. il ne s'agit pas ici de se positionner sur cette période de la guerre 39/45.... entre la déclaration de guerre, l'armistice, les sabordages des flottes françaises, mais seulement de parler du parcours naval entre 1942 et 1945.... avec de superbes documents et quelques bribes de ce voyage au long cours.
Marin d’eau douce… une belle vie, mais pas forcément un « fleuve tranquille »
Roger Chardonnet, 97 ans et combien de ports….
Né en 1919 à St Just Luzac (17) Roger a commencé ses études que l’on pourrait qualifier de maritime, mais dans la « Royale » et avec la guerre qui devait bientôt arriver c’était devenu une spécialité à hauts risques.
En 1935 il rentre en « Maistrance » à Brest, secteur pont, sinon cela aurait été secteur machine. Il y reste un an et ensuite il part à l’instruction avec la spécialisation artillerie. Cet apprentissage il l’effectue sur un ancien cuirassé de 14/18 « Le Guédon », ceci jusqu’en 1937. et enfin il se retrouve en méditerranée à Toulon.
La mer il va la connaître sur le croiseur « Le Terrible », la guerre est déclenchée en septembre 1940, il est matelot à cette époque. Puis en mai 1942 on le retrouve alors sur son croiseur, mais cette fois c’est en qualité de second (Maître Maistrance) que nous le retrouvons.
Zoom sur ces archives et surtout son livre de bord, certes en grand raccourci, mais cela va nous donner une idée de ses parcours de guerre. Son livre de bord commence le 18 mai 1942 et se termine le 23 janvier 1945.
Il aura parcouru 67271 miles sur les eaux. Il n’a pas été possible, dans ces lignes de tout dire, avec la difficulté de la mémoire défaillante, mais quelques mots avec des documents à l’appui ce sera certainement suffisamment éloquent.
Il n’a pas connu de morts dans ces rangs même au cours de son grand combat en méditerranée en face d’Istrie (Combat de l’Arsat). Mais un accident a coûté la vie à six hommes du Terrible. Ainsi un autre croiseur « Le Malin », les a heurtés alors qu’ils étaient partis de Naples. Il devait les rejoindre en prenant leur file par l’arrière, mais il a heurté son croiseur au niveau des chaufferies. La chaudière a explosé, après une brèche de 27 mètres de long, ayant aussi casé l’arbre et détruit une des hélices arrières. Par la suite, dixit Roger Chardonnet, le croiseur a marché sur une patte. Dans l’eau de la soute un mauvais souvenir… un bras coupé qui flottait. Mais Roger Chardonnet et ses compagnons avaient eu aussi de la chance, en effet une torpille s’était détachée et était tombée sur le pont, par chance elle n’était pas armée, c'est-à-dire que ses 4 petites antennes étaient encore goupillées. Ces torpilles avaient 45 centimètres de diamètre et faisaient 4 mètres de long.
Ce croiseur « Le Terrible » faisait partie de la 2ième D.C.L (Division de Croiseurs Légers), les autres croiseurs étaient, mais ils naviguaient par groupe de trois…. « Le Fantasque » « Le Malin » « L’indomptable » « L’Audacieux »… le dernier est effacé de la mémoire du témoin.
Ce croiseur avait battu un record inégalité à ce jour (selon le témoin.. !), en effet il avait pu naviguer à 53 / 55 nœuds, ce qui équivaut à environ 95 km/h.
Au cours des 4 grands combats qu’a connus notre témoin, il y a eu 15 navires allemands coulés. Au cours ou dans le temps qui suivait ces combats les marins français apercevaient dans l’eau à une dizaine de mètres d’eux des marins allemands qui agitaient les bras, mais ils avaient, bien sûr, l’ordre de ne pas s’arrêter. C’était la guerre et stratégie obligeant il ne leur était certainement pas possible de couper les machines pour récupérer une partie de ces hommes. Un jour le « Terrible » a subi une attaque aérienne et la bombe était tombée derrière le croiseur à environ 400 mètres, juste dans le sillage. L’aviateur allemand avait bien visé, mais le croiseur s’en était alors sorti grâce à sa vitesse.
C’est ainsi que Roger le second maître a traversé sa guerre navale, il était au poste central et en fonction des tirs il donnait les ordres de rectification de tirs aux artilleurs qui étaient dans les tourelles des canons.
Notre témoin a quitté la marine suite à une pleurésie tuberculeuse, après avoir été hospitalisé à Toulon et opéré à l’hôpital de Rochefort.
Après un temps de convalescence, puis la paix étant revenue, rayé des actifs, il s’était reconverti dans les assurances ayant alors profité d'un temps de repos en famille.
Les archives de Roger Chardonnet auraient mérité un approfondissement plus poussé, mais la visite à cet ancien n'était pas le but premier. Un souhait que ces archives soient confiées un jour aux structures compétentes en matière de la conservation de la mémoire des hommes. Puis " cerise sur le gâteau " notre témoin, s'il avait su dessiner ses cartes maritimes, tenir un livre de bord, avait aussi su, revenu à la vie civile, maîtriser le pinceau....