Au revoir Monsieur Thierry Tesson

Publié le 23 Mai 2012 par culture-histoire.over-blog.com

Catégories : #Actualités

Saintes - Sous-Préfecture en coeur de la Saintonge

Au revoir Monsieur

" L'homme sous-Préfet redevient Thierry Tesson "

(25-7-2011 - Photo archive M.S)

« C’est la première fois de ma vie que je pars si précipitamment, mais aujourd’hui c’est dans la suite logique de la décision de la préfectorale »

Monsieur Thierry Tesson, qui a cessé ses fonctions comme sous-préfet de Saintes a bien voulu recevoir Culture-Histoire car à son arrivée il y a avait déjà eu un entretien d’accueil, alors pour son départ il a pensé élémentaire de conclure ainsi, sur le plan médiatique, son séjour à Saintes, mais certainement qu’il a aussi voulu recevoir l’auteur de culture-histoire.

Monsieur Tesson, vous ayant apprécié comme homme qui a voulu bien s’intégrer dans le patrimoine humain et historique de Saintes, cet entretien je l’ai voulu car votre révocation a été « signée par le Président de la république, selon les médias ", et bien sûr beaucoup ont enfourché leur cheval de bataille par rapport au signataire de ce décret très régalien. Mais les choses ne sont pas toujours ce que l’on en voit au premier regard, aux premiers mots lus, aussi dans ce salon, sous les ors de la république, j’aimerai bien avoir quelques mots sur votre ressenti… ?

« C’est de l’ordre du fonctionnement de la préfectorale, je ne puis avoir d’amertume dans ce sens là. Je pars avec un sentiment d’inachevé. Pour ce qui est des locaux privatifs, voir officiels, nous avons fait des travaux, ainsi nous avons refait la cuisine, mais il paraît que refaire la cuisine c’est souvent synonyme d’ennui (s). J’ai bien aimé l’histoire de ce lieu, de cette structure préfectorale en général ».

Et pour ce qui est du domaine officiel, voire votre administration interne… ?

« J’ai géré tous les dossiers qui me sont passés entre les mains avec le plus d’honnêteté possible. Je me souviens de dossier particulièrement lourd, touchant au patrimoine, que j’avais aussi eu le loisir de constater de visu. J’avais même appris par cœur les communes de ma circonscription, en final, à ce jour, je connaissais les noms de maires de 70 % de ce territoire »

Si vous voulez nous allons rentrer au cœur de la gestion interne, puisque en fait ce qui défraye la chronique, c’est la dure décision qui s’appuie sur une question de gestion interne ?

« Je crois que j’ai fait ce qui était à faire. Dans un proche passé j’étais inspecteur d’académie, alors la gestion j’ai connu, surtout celle des hommes et femmes ; des milliers de personnes. J’avais déjà sanctionné des gens, alors je sais ce que c’est que de prendre une telle décision. Dans les services de cette sous-préfecture, un lieu de travail avec des anciens, dans une ambiance familiale, dès mon arrivée j’ai rencontré chaque agent en particulier ; entretien d’une heure à une heure ½. Auparavant cela n’avait jamais été fait, j’ai même été au guichet avec eux pour voir comment s’organiser leur travail au quotidien. Démarche pour trouver une bonne amélioration des conditions de travail. La preuve en est que d’un moi à un autre la gestion des cartes grises a augmenté de 1000 unités et ceci depuis août 2011 ».

Mais cette amélioration du service, comment l’a vécu le personnel pour ces cartes grises, certes il y a bien d’autres domaines… ?

« Il l’ vécu en optimisant le travail dans ce secteur (M. Tesson dès son arrivée, avait voulu prendre à bras-le-corps les files d’attente aux guichets de ces services, surtout pour les C.G .. NDLR) ».

Vous m’aviez accordé une heure, le temps passe vite, comme vous le savez si bien, cette affaire, la révocation… ?

« Je n’ai jamais eu de réelles informations sur cette affaire, jusqu’à la réception de la nouvelle, personne ne m’avait dit que cette préfecture ne marchait pas, qu’il y avait des difficultés internes. Je n’ai pas dérobé la caisse non plus, puis je ne dissimule rien d’inavouable. Cette brutale décision, la notification, font que je m’interroge… ! Mais je ne remets pas celle-ci en cause, quand je suis monté à Paris (j’ai été convoqué) on m’a seulement signifié que ma révocation était du fait de problèmes internes. Je considère quand-même que c’est une sanction extrêmement sévère et qui ne pourrait être activée que pour des faits très graves ».

Vous savez, on peut oublier le fonctionnaire d’état, mais l’homme peut avoir marqué la population lors de son passage, aviez-vous appris à aimer notre ville et son histoire… ?

« Judicieuse remarque, en effet les Saintais savent que le sous-préfet les a aimés, eux et leur ville. J’ai appris l’histoire de votre ville, je m’en suis imprégné, avec ma famille nous nous y étions bien installé, comme vous le savez nous sommes dans ce lieu depuis le 25 juillet 2011 ».

Justement, rapport à votre ancienneté très relative, j’en reviens à une question à laquelle j’aimerai bien avoir une réponse…

En tant que sous-préfet, existe-t-il un délai qui fasse que vous ne pouvez être amovible qu’à partir d’un certain temps de fonction… ?

« Parfaitement, question très pertinente. Avant six mois on ne pouvait me bouger, et maintenant cela faisait 10 mois, alors le délai était respecté ».

Mais cela m’amène alors à une réflexion plus profonde…. Certes un « dossier » avait été ouvert sur vous, mais aurait-il été bâclé rapidement pour être amené au signataire, tout en haut de la pyramide administrative, voire la signature du chef de l’état, sortant lui- aussi ?

« En effet remarque pertinente, mais là-dessus rien à répondre. Je n’en sais rien. Ce que je sais et qui me pèse maintenant sur les épaules c’est que l’on m’a sorti de Saintes et de la fonction préfectorale, de ce fait je vais retourner à l’éducation nationale, mes gains étant maintenus ».

L’entretien se termine, verrais-je le successeur, je ne sais ? En effet Monsieur et Madame Thierry Tesson font partie des personnalités officielles avec qui on a plaisir à partager, surtout de l’essentiel de notre ville, le patrimoine humain et architectural. Mais comme l’a si bien dit Monsieur, en présence de Madame qui a assisté à l’entretien… « Ce fut une décision injuste et surtout brutale, qui entraîne un déménagement rapide, voire aussi une scolarité interrompue pour les enfants, mais j’ai des convictions personnelles et je fais confiance à l’avenir » conclut l'homme.

Merci Madame et Monsieur Tesson, bonne route avec votre petite famille sur le chemin de la vie.