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25 - Trente pages vous présente la vie d'un capitaine allemand à Saintes.. en 1941-42. Mission spéciale

Publié le par culture-histoire.over-blog.com

                     Uniquement sur mon " Blog ", dans un premier temps. La vie saintaise d'un capitaine médecin allemand (Wehrmacht) investi de missions très spéciales.
                      C'était en 1941 /42, de l'ancien couvent des bénécditines, où il avait son bureau, rive droite de la Charente, à la rive gauche dans le quartier des demoiselles très libérales.. Puis plus tard le départ en Russie... Stalingrad... 30 pages d'une histoire saintaise, des heures toujours douloureuses.
                  J'ai eu son fils, Wolfgang Kölmel, au téléphone ce lundi 24 février.
Je vous présente ces pages traduites en français. 

En trois publications

25 - Trente pages vous présente la vie d'un capitaine allemand à Saintes.. en 1941-42. Mission spéciale
Extrait du livre de Hans Wolfgang Kölmel

« Ehrenkleid » (Robe d’honneur – Tenue de gala)

Présence de son père Jakob Kölmel à Saintes « 1941/1942 »

Médecin capitaine allemand de la Wermacht

Chapitre 5. Saintes


 

Janvier 1941. À peine Jakob avait-il retrouvé ses marques à son poste de travail que le troisième ordre de marche arriva. Il devait de nouveau partir vers l'ouest. Cette fois, pas à Bruxelles, non, bien plus loin, en France, sur la côte atlantique ou du moins à proximité du littoral. On lui aurait attribué cette mission en priorité, disait-on, parce qu’ils avaient vu dans son dossier qu’il parlait français. « Rafraîchissez vos connaissances sur les maladies vénériennes », lui fut-il encore recommandé.

Avril 1941. Quelques jours avant le départ, on lui communiqua la destination finale : une petite ville à l’ouest de la France, proche de la côte. Saintes : il n’en avait jamais entendu parler. Il chercha des informations dans des bibliothèques, mais, à part quelques phrases, ne trouva rien. À Saintes, il devait s’occuper à la fois des membres de la Wehrmacht allemande et de la population civile française. Quant à sa tâche exacte auprès des civils, il obtiendrait des précisions une fois sur place. Quand il fit remarquer qu’il avait peu d’expérience pratique en tant que médecin, on fit semblant de ne pas entendre.

Personne ne lui donna d’informations sur la durée prévue de son séjour en France, ni sur la période approximative envisagée. Dans cette incertitude, Jakob et Lene trouvèrent suffisamment de raisons pour se marier rapidement avant le départ. Jakob semblait avoir passé avec succès les dernières épreuves de patience et de fidélité. Un comportement nécessaire à avoir après que Lene (c’était inévitable) ait eu vent de ses aventures à Bruxelles.

Les préparatifs pour le mariage furent organisés à la hâte. Février n'était certainement pas la meilleure période pour une telle fête, notamment en raison des déplacements que cela impliquait pour la famille de Lene, largement dispersée, allant du nord de la Hesse jusqu’au Danemark voisin.

Le père de Lene, Heinrich, était un homme grand, à la démarche droite, toujours vêtu de noir, portant un pince-nez attaché à une chaîne en or. Il incarnait le sérieux et la dignité, tels qu’on les attendrait d’un homme d’Église. Selon lui, parmi ses brebis – principalement des paysans et des pêcheurs de crabes –, la plupart étaient des impies. Heinrich n’était pas un homme de longs discours. Certes, ses prières avant et après les repas semblaient interminables et, dans le pire des cas, prenaient l’ampleur de véritables sermons. Heinrich avait toutefois pris le temps de se renseigner rapidement auprès d’un collègue pasteur dans la Forêt-Noire sur la solidité de la foi de son futur gendre. Ce dernier répondit promptement : Jakob était baptisé et confirmé. Rien de défavorable n’était connu à son sujet. Cependant, en tant que pratiquant, on n’avait jamais vu le jeune homme à l’église.

La future belle-mère, Magdalena, une femme énergique et pleine de joie de vivre, possédait une expérience de vie qui dépassait largement la moyenne. Elle avait passé trois années de son enfance à Gudur, une ville située dans le sud de l’Andhra Pradesh, et avait traversé les océans à bord du Candaze. En Inde, son père, inspiré par un réveil religieux et délégué par la mission Hermannsburger, avait entrepris la mission de convertir les païens au christianisme. Malgré cette activité désintéressée, les missionnaires allemands avaient été expulsés du pays par les Anglais après la dernière guerre.

Pour la paix familiale, il était en tout cas essentiel que cette femme forte ait accueilli le futur marié à bras ouverts.

« Quel bel homme ! » avoua-t-elle franchement devant les autres, « avec une allure méditerranéenne, et heureusement pas un pasteur. Cela nous convient parfaitement. » La médaille d’or de la Mère, que les autorités locales lui avaient décernée un ou deux ans plus tôt pour ses huit enfants, dans son cas clairement nés au service de Dieu plutôt qu’à celui de l’État, était évoquée à l’occasion. Cependant, elle la gardait cachée, notamment à cause de la croix gammée omniprésente, mais aussi parce qu’elle était souvent surnommée "la médaille des lapins".

Dans la famille, on fut surpris de voir comment Lene, cette Cendrillon, avait réussi à "attraper" un homme aussi séduisant. Quelques jalousies, parfois dissimulées, parfois ouvertement exprimées, se manifestèrent parmi certains des sept frères et sœurs.

Les parents de Jakob avaient fait le long trajet depuis la Forêt-Noire jusqu’en Holstein, glacé malgré la guerre et la saison peu clémente. Dès leur arrivée, la mère de Jakob ne put s’empêcher de saluer l’assemblée avec son bras tendu et un tonitruant « Heil Hitler ! », geste devenu pour elle une habitude. Son mari ne parvint pas à l’en empêcher. Ceux qui la connaissaient remarquèrent cependant le pouce de sa main droite qui tremblait rythmiquement. Dans ces cercles, il était interdit de prononcer le nom d’Hitler.

Lene et ses parents avaient espéré que l’influence de la belle-mère ne se serait pas trop répercutée sur le futur marié. Cet espoir semblait désormais justifié.

Après la cérémonie religieuse, que le beau-père célébra dans une église bondée, avec des paroles longues, moralisatrices et insistant sur les devoirs du mariage, la société hétéroclite se rassembla dans la salle du presbytère pour le repas de fête. Les préparatifs de ce dernier avaient été supervisés par la belle-mère, qui tenait à tout organiser elle-même. Elle était habituée à cuisiner pour de nombreuses personnes, qui prenaient place quotidiennement autour de sa table. Personne n’aurait osé dire que ses talents culinaires étaient limités.

Plusieurs jours avant la fête, les ingrédients avaient été stockés. En entrée, on servit un bouillon de légumes tiède et très dilué, avec un peu de riz ajouté. Certes, l'époque ne permettait pas autre chose. Ensuite, pour calmer la première faim, on apporta sur la table une purée tiède de betteraves sans accompagnement. On annonça qu'il s'agissait d'une spécialité du Holstein, bien que le saucisson cuit manquât. Pour les invités venus du sud, ce plat ne pouvait en aucun cas être considéré comme une délicatesse. La belle-mère Lydia, qui dès le début mangeait visiblement à contrecœur, murmura à l’oreille de la mariée, assise à sa droite, qu’elle avait assez mangé de nourriture pour animaux et qu’elle n’en mangerait plus.

La grande surprise arriva avec le plat principal : un curry, en souvenir des années passées en Inde. On entendit des "Ah" et des "Oh" polis dans l’assistance. Le riz était tellement trop cuit qu’il collait à la cuillère, à la fourchette, et même au palais. Mais il y en avait en abondance, suffisamment pour rassasier tous les invités, et c’était là le principal. Le curry, quant à lui, pouvait être considéré comme réussi. Avec un peu de chance, on y trouvait même des morceaux de poisson. Évidemment, il était préparé à l’ancienne, très épicé, au point que les invités de la Forêt-Noire, habitués à des mets plus doux, grimaçaient de douleur. Lydia, par-dessus le marché, déclara que le curry sentait mauvais.

Lorsque la mère de la mariée, hôte et cuisinière, s’exclama : « Mon curry vous plaît ? Je pourrais m’en rendre malade tellement j’adore ça », et que le marié répondit qu’il l’était déjà, l’atmosphère faillit basculer. Les frères et sœurs de la mariée trouvèrent cette remarque plus qu’inappropriée, voire franchement déplacée. "Quelle sorte de rustre Lene nous a-t-elle ramené dans la famille ?" Le dessert – une petite boule de semoule au goût de vanille, servie avec des cerises griottes chaudes, mises en conserve et offertes par tante Marie, la sœur célibataire de la mère de la mariée – apaisa à peine la tension palpable.

Peu le mariage, Lene, comme convenu, avait quitté sa chambre à Kiel et s'était installée chez Jakob, dans son petit deux pièces à Hambourg. Dans cette ville, elle espérait commencer une nouvelle vie, mais le sentiment de sécurité qu'elle ressentait à Kiel avait cédé la place à un malaise diffus. Que pouvaient signifier, par exemple, les largages inattendus de quelques bombes isolées sur la ville ?


 

Le train partait de Hambourg jusqu’à Paris en passant par Bruxelles. Pendant l’arrêt d’un peu plus d’une heure à Bruxelles, Jakob ferma les yeux. Il aurait aimé descendre du wagon pour se dégourdir les jambes. Mais il n’osa même pas regarder par la fenêtre. Camille pouvait être n’importe où. Si elle l’avait aperçu – il aurait voulu disparaître sous terre, de honte. D’un autre côté, quelle opportunité ! Il lutta de toutes ses forces contre le désir de la revoir. Un désir qu’il aurait fallu considérer tout simplement comme une infidélité. Il en était parfaitement conscient. Mais quelle explication aurait-il pu lui donner pour ne pas avoir donné signe de vie, pas une seule fois ? Pas une seule fois. Rien. Il ne lui avait même pas annoncé qu’il s’était marié.

Dans la nuit, le train arriva à la gare de Paris-Nord. Épuisé, Jakob se laissa guider par son instinct dans ce labyrinthe. Il trouva finalement la Kommandantur, où se trouvait le poste de commandement. On lui indiqua qu’un hôtel proche de la gare avait été réquisitionné pour la Wehrmacht allemande. Il pouvait s’y rendre à pied pour son hébergement.


Tôt le matin du jour suivant, il fut conduit à la gare Montparnasse, où devait partir le train en direction de Bordeaux et Saintes. Autant qu'il pouvait en juger, la vie dans les larges rues de la ville ne lui semblait pas présenter de particularités. On percevait peu de signes d'une occupation par son pays, hormis quelques petits groupes dispersés en uniformes allemands et quelques drapeaux rouges ornés de croix gammées devant certains bâtiments. Mais rien de comparable à ce qui l'avait tant perturbé à Cracovie. Son cœur battit fort lorsqu'il aperçut la tour Eiffel. Quel cadeau pour ce jeune homme !

Dans l’après-midi, le train atteignit sa destination prévue : une petite ville pittoresque, presque villageoise, avec un charme méridional qui était nouveau pour Jakob. On lui indiqua qu’il devait se rendre près de la gare, dans l’enceinte de l’Abbaye aux Dames, où la Kommandantur allemande avait établi son quartier général. Une salle de consultation et d'examen médical avait été aménagée pour lui. Son logement, partagé avec d’autres officiers, était prévu dans un hôtel réquisitionné, situé sur la rive droite du fleuve, dans l'autre centre de la ville.

Un jour après son arrivée, Jakob reçut ses premières consignes sur la conduite à tenir : « Tout semble calme ici. Mais n’oubliez pas que vous êtes en territoire ennemi. Cela signifie, dans tous les cas, prudence ! »

Il profita de son premier moment de liberté pour explorer la petite ville avec prudence. Comparée à ce qu’il connaissait de sa patrie, elle lui semblait, pour dire les choses poliment, peu développée. Les maisons, majoritairement grises, paraissaient délabrées, presque misérables. À de nombreux endroits, le crépi s’écaillait, et sur certains soubassements, une moisissure brun foncé remontait parfois jusqu’aux petites fenêtres des rez-de-chaussée. Si richesse il y avait eu autrefois, elle devait remonter à bien longtemps. Pourtant, la ville dégageait une atmosphère chaleureuse et accueillante, avec ses cafés dont les tables et les chaises s’étalaient jusque dans les rues.

Jakob osa longer un peu le bord du fleuve, dont les eaux, en cette fin d’avril, étaient encore hautes. Il aurait préféré se promener incognito, en civil, et passer inaperçu comme les autres promeneurs. Mais avec cet uniforme détesté, il était immédiatement repérable comme un corps étranger, un statut qu’il ne souhaitait nullement. Il était certain que, chez les habitants, sa présence suscitait tout sauf de la bienveillance.

Perdu dans ses pensées, il tomba sur deux jeunes hommes en uniforme, assis tranquillement devant un chevalet. Ils dessinaient le monumental portail à deux arches qui se dressait devant eux, un vestige de l’époque romaine, comme Jakob l’apprit plus tard (ndt : l’arc de Germanicus). Le soleil du soir projetait des ombres pittoresques sur la structure délabrée. Un groupe d’enfants se tenait derrière les artistes soldats, jetant des regards curieux par-dessus leurs épaules et commentant bruyamment ce qu’ils voyaient apparaître sur le papier. Des passants jetaient des regards furtifs et gênés aux hommes en uniforme.

Était-il dans une colonie de vacances où chacun pouvait se consacrer à ses loisirs à sa guise ? Ou bien était-il soldat et occupant dans un pays écrasé ? Ici, semblait-il, on avait plus de temps, plus de loisirs qu’en Allemagne.

Il s’approcha des deux hommes et entama la conversation. Ils lui expliquèrent qu’ils avaient été arrachés à leurs études d’art à Karlsruhe pour rejoindre l’armée.

« Oui, ici, nous avons plus qu’assez de temps libre », dirent-ils. « Alors nous saisissons chaque occasion pour continuer à pratiquer. »

« Et ce chevalet, ces couleurs, tout ce matériel, où les avez-vous trouvés ? »

« Une partie du matériel vient d’Allemagne, et une autre partie, nous avons pu la trouver à Royan, une ville pas très loin d’ici. Oh, nos tableaux sont plutôt demandés. Nous en avons déjà vendu quelques-uns, à des officiers mais aussi à des habitants. »


 

Le troisième jour, Jakob fut convoqué à la Kommandantur allemande à Angoulême, située à soixante-dix kilomètres, accompagné par un caporal sanitaire qui lui avait été assigné et qui s’était présenté sous le nom de Karl Gerber. Le médecin militaire en poste à Angoulême souhaitait donner à Jakob des instructions plus précises concernant ses futures fonctions.

Sans exiger de « Heil Hitler ! » ni de salut militaire, celui-ci commença de manière inhabituellement amicale :

Cher collègue, ravi que vous soyez parmi nous. Asseyez-vous, je vous en prie. On vous a sûrement déjà informé que vous serez chargé, à Saintes – une charmante petite ville, soit dit en passant – des soins médicaux de base pour nos soldats. Dans la mesure du possible, cela s'étendra également à la population civile française. Avez-vous des questions à ce sujet ?

Non, je ne crois pas.

Jakob préféra ne pas mentionner ici qu’il avait peu d’expérience pratique.

Très bien. Si je vous ai convoqué, c’est pour une autre mission, qui nous semble beaucoup plus urgente. Je vais devoir vous l’expliquer en détail. Il s’agit d’un sujet un peu délicat, comme vous pourrez peut-être le constater. Il est question des bordels, ou maisons de tolérance, comme on les appelle ici.

Le médecin militaire eut un léger rire et ajouta qu’en Allemagne aussi, on utilisait parfois l’expression poétique de maisons de plaisir.

Il poursuivit :

Je vais être direct : nous comprenons tout à fait que nos soldats, ici en territoire occupé, loin de leur patrie, de leurs proches, de leurs familles, voire de leurs épouses, puissent se retrouver dans une situation de tension. Je pense que presque tous les hommes connaissent ce genre de besoins. On se trouve parfois dans des circonstances où cette pression doit simplement être relâchée. Cela ne contredit pas, selon nous, la morale. Chacun gère cela à sa manière. Mais bien sûr, les règles de discipline militaire ne doivent en aucun cas être négligées. Vous voyez ce que je veux dire ?

Oui, je comprends, répondit Jakob.

Très bien. Je vais être clair : d’après notre expérience, la satisfaction sexuelle des soldats renforce leur moral et leur volonté de combattre. Vous comprenez que c’est là notre priorité. Cela est crucial. Il est indéniable que nos soldats suscitent une certaine admiration chez les Françaises, comme nous l’avons observé. C’est probablement leur taille et la virilité qu’ils dégagent. Je peux comprendre que cela puisse entraîner des faiblesses. Cependant, nous ne tolérons aucun rapprochement avec la population civile et ne souhaitons en aucune manière l’encourager. Si vous détectez la moindre forme de dépendance ou de liaison, vous devrez le signaler immédiatement et prendre toutes les mesures nécessaires pour l’empêcher. Cela n’a rien à voir avec la discipline militaire que nous prônons.

Un instant, Jakob se laissa distraire. C’était Camille qui lui apparut en pensée.

Excusez-moi, vous m’écoutez toujours ?

Oui, oui, bien sûr.

Bien. Je continue alors. Cette affaire est en effet importante pour nous, et ce, par nécessité. Nous devons, dans la mesure du possible, limiter les contacts non réglementés – comprenez, les rapports sexuels incontrôlés – avec des Françaises, je veux dire avec des prostituées. Pour plusieurs raisons. Cela signifie que ces femmes ne doivent pas quitter la maison qui leur est destinée, sauf si elles sont accompagnées par un membre autorisé de nos services. Selon nos expériences actuelles, nous craignons que la prostitution en dehors des maisons contribue à la propagation de diverses maladies vénériennes.

Vous pensez à la syphilis ?

Exactement. En premier lieu, à la syphilis. Mais également à la gonorrhée, que nous appelons aussi 'tripper'. Vous me comprenez. La syphilis peut certes guérir spontanément, nous le savons. Mais dans la plupart des cas, elle persiste, reste hautement contagieuse et continue de se propager. Mais tout cela, vous le savez mieux que moi. Excusez-moi, puis-je vous offrir une cigarette ?

Non, merci. Je ne fume pas.

Le médecin militaire ouvrit le tiroir de son lourd bureau et sortit une cigarette d’une boîte métallique colorée portant la marque Finas. Il prit son temps pour l’allumer. Après une longue bouffée, il exhala la fumée avec satisfaction avant de poursuivre :

Les prostituées non enregistrées, ou si vous voulez, celles qui travaillent de manière privée, ou comme on dit ici, 'sauvage', propagent bien plus souvent des maladies vénériennes que celles qui exercent dans les maisons de tolérance. Cela, nous le savons, et il faut l’empêcher par tous les moyens. Malheureusement, des femmes, souvent très jeunes, se retrouvent régulièrement à la rue. Soit elles ont fugué de chez elles, soit elles se sont perdues en chemin pendant leur fuite, ou bien elles vagabondent pour d’autres raisons. Si, lors de vos examens, vous constatez qu’un de nos soldats a été infecté par une prostituée sauvage, vous devrez immédiatement le signaler. Si nous retrouvons cette femme, elle sera traduite devant un tribunal militaire. Nous avons également chargé la police locale française de surveiller rigoureusement toute prostitution illégale. Ces femmes doivent impérativement être rattachées à un des bordels enregistrés. Il n’y a pas d’alternative. Si elles refusent ou si cela n’est pas possible pour une autre raison, nous les internerons.

Les interner ? Que voulez-vous dire ?

Eh bien, nous les enverrons dans un camp quelconque, si nécessaire dans un camp de concentration. Il n’y a pas d’autre solution. Donc, avez-vous des questions, jusqu’ici ?

Non, je ne crois pas.

Votre principale mission sera la surveillance médicale de la maison de tolérance à Saintes dont nous avons connaissance. Vous recevrez sur place l’adresse exacte. Vous devrez recenser les femmes qui y travaillent et les examiner régulièrement. De plus, vous donnerez des consignes strictes concernant l’hygiène particulière à respecter. Bien entendu, tout travail sans préservatif est strictement interdit. Nos soldats, ainsi que tout autre membre de la Wehrmacht, devront être enregistrés après leur passage dans un bordel. Agissez avec rigueur, sans aucune exception. Vous avez sans doute entendu dire qu’un laboratoire a été mis à votre disposition dans le bâtiment annexe de l’ancienne église abbatiale. Il s’agira essentiellement de procéder au test de Wassermann, mais vous êtes sûrement plus compétent que moi sur ce sujet.

Cela signifie que je dois examiner ces femmes chaque semaine, voire plusieurs fois par semaine ?

Nous vous laissons décider. Vous pourrez bien entendu inclure les médecins français dans votre travail. Ils s’occuperont alors des cas suspectés de maladies vénériennes. Évidemment, vous devrez contrôler les collègues français. Des contrôles aléatoires sont indispensables.

Et où auront lieu ces examens ?

Nous avons fait évacuer pour vous le cabinet d’un médecin dans le centre-ville, sur la rive droite du fleuve. Le cabinet est équipé d’une chaise d’examen. Le caporal sanitaire Gerber, que vous connaissez déjà, vous assistera dans toutes vos tâches. Enfin, pour votre information personnelle : un logement séparé a été aménagé pour les officiers. Cela dit, nous préférons rester discrets à ce sujet. L’adresse précise vous sera communiquée à Saintes. À ce que je sais, l’établissement est situé dans la Rue de Souche. »

Sur le chemin du retour, Jakob expliqua au caporal sanitaire Karl — à qui il avait rapidement proposé de se tutoyer, tant il le trouvait sympathique — ce qui les attendait à Saintes.

Il semble qu'on nous ait confié à tous les deux une mission très particulière. Nous devons nous occuper de la moralité... enfin, je ne sais pas comment appeler ça... disons de la pureté physique très spécifique de nos troupes. Et aussi de maintenir leur capacité au combat, comme on me l’a expliqué. Ce sont les maladies vénériennes, principalement la syphilis, qui inquiètent la Kommandantur. Oui, la syphilis. Cette maladie honteuse. Pourquoi nous, les Allemands, appelons-nous la syphilis la “maladie française” ou même la “gale française” ? Ça me dépasse. Ici, en France, on l’appelle, paraît-il, la “maladie anglaise”, et les Anglais, je le sais, parlent de “maladie italienne” ou “napolitaine”. Chaque pays rejette la faute de cette terrible infection sur son voisin. Attraper une syphilis est presque toujours lié à une infidélité, une aventure extra-conjugale, une visite au bordel, et donc, d’une certaine manière, à une forme de culpabilité, d’adultère, ou malheureusement aussi, à des violences. La prostitution est, d’après ce que je comprends, moralement discutable.

Et la “maladie allemande” ? Ça n’existe pas comme terme ?

Pas à ma connaissance. Mais ça ne veut probablement rien dire. Cela dit, il y a souvent un lien entre la syphilis et les violences sexuelles, notamment celles commises par des soldats sur les femmes des populations envahies. Ces hommes ramènent ensuite cette maladie dans leurs pays comme un sinistre “cadeau”.

On raconte — je ne sais pas si c’est vrai — que les femmes françaises ont une attitude plus libre, plus ouverte, vis-à-vis des relations sexuelles, du moins plus détendue que nous, les Allemands, ajouta Karl.

Je ne crois pas que cette idée d’une morale particulièrement relâchée en France soit exacte. Si tant est qu’on puisse appeler cela morale. En tout cas, le haut-commandement s’inquiète. Ils craignent que nos soldats ne succombent à chaque coin de rue au charme d’une sauvage, attirante, et peut-être Française aux cheveux bruns. On dit que le charme des femmes françaises est inégalé. Il y a sans doute une part de vérité là-dedans.

Si c’était là le pire problème de cette guerre, on pourrait encore s’en sortir, non ?

Mais parmi nos soldats, il y aurait certainement des hommes qui attraperaient la syphilis. Et qui la répandraient rapidement. Ce serait une catastrophe.

On dirait que tu t'es déjà penché sur ce problème avant notre arrivée ici, remarqua Karl.

Oui, exactement. On m’en avait parlé avant même le voyage. Je savais donc à peu près à quoi m’attendre. La syphilis est vraiment une maladie redoutable. Elle agit en secret, menant en quelque sorte sa propre guerre. Certes, il existe depuis quelque temps des médicaments pour traiter la maladie. Mais la prévention reste, évidemment, bien plus importante.


 

Karl, l’assistant médical de Jakob, avait 36 ans, soit dix ans de plus que lui. On lui avait attribué le grade de caporal sanitaire, car dans son village près de Waldshut, où il vivait avec sa famille, il avait suivi une formation de secouriste auprès des pompiers locaux. Ses connaissances médicales étaient bien supérieures à la moyenne. Il savait comment gérer des maladies internes, traiter des problèmes chirurgicaux, des blessures mineures ou graves, des inflammations et des abcès. Il avait même déjà assisté à une amputation et connaissait les tâches qui lui incombaient dans de telles situations. Une aide précieuse.

De métier, Karl était menuisier. Ses traits doux révélaient une nature bienveillante, bien qu’il ne fût pas à l’abri de quelques accès de colère. Ses jambes étaient un peu courtes par rapport à son torse massif. Pourtant, il était agile, fort, et faisait preuve d’une grande endurance physique – des qualités qui faisaient cruellement défaut à Jakob. Karl aimait la cuisine française. Mais à ses yeux, c’était bien la seule chose agréable à Saintes, qu’il appelait son séjour forcé. Presque tous les jours, il écrivait des lettres à sa femme Anna, qu’il avait dû laisser seule à la maison avec leurs trois enfants, dont le plus jeune venait tout juste d’avoir un an. Et tout aussi souvent, il recevait des lettres de sa famille. L’ouverture et la lecture de ces lettres étaient pour lui un rituel sacré qu’il réservait à un moment de calme, le soir.

Il ne cachait pas son aversion pour la politique et pour tous ces « messieurs de Berlin ». À plusieurs reprises, cela avait conduit à des explosions de colère qui lui faisaient monter le rouge au visage, si bien que Jakob devait le mettre en garde. Karl ne dissimulait pas sa nostalgie de la maison. Il ne retenait pas ses larmes. Bien qu’il trouvât le travail avec Jakob utile, il se sentait globalement inutile. Sans aucun doute, il serait mieux occupé chez lui. Son atelier était à l’arrêt, et ses clients devaient patienter. Tiendrait-on la promesse qu’après une courte mission, il pourrait rentrer chez lui ? Il en doutait fortement.

Karl était catholique et montrait une piété que Jakob avait perdue dès son jeune âge. Après avoir découvert l’ancienne église abbatiale près du quartier général, qui, après une histoire mouvementée, avait été rendue accessible comme lieu de culte seulement quelques années auparavant, cet endroit devint pour Karl un refuge convoité de recueillement, de réflexion et de réconfort. Et cela au moins une fois par semaine. Peu à peu, sans vraiment pouvoir s’y opposer, Jakob se laissa influencer par la piété, qu’il trouvait naïve, de son assistant médical. De plus en plus souvent, il se joignait à Karl lors de ses visites en soirée à l’église. Là, ils s’asseyaient en silence côte à côte.

Lors d’une de leurs visites communes, Karl rompit leur silence au bout d’un moment et commença à raconter :

Mon père était déjà menuisier. Mais en réalité, c’était plus que cela. Ici en France, on appelle ça ébéniste, un menuisier qui sait travailler le précieux bois d’ébène. C’est une belle appellation. Mon père aussi gardait un grand morceau d’ébène, dont il disait qu’il venait de la lointaine Ceylan, et de l’ivoire, dans une armoire fermée à clé. Il restaurait de vieux meubles, parfois très anciens et magnifiques, que les gens lui confiaient. Dès mon enfance, j’avais le droit de l’observer pendant qu’il travaillait. Il m’expliquait souvent les différents styles et les époques auxquels appartenaient les meubles qu’on lui apportait. Il me parlait aussi des diverses essences de bois qu’il utilisait.

Puis vint la tragédie. Fin 1914, il fut enrôlé dans l’armée. Peut-être s’était-il porté volontaire, comme beaucoup à l’époque, je n’en suis pas sûr. Deux ans après le début de la guerre, j’avais tout juste fêté mes douze ans, on nous annonça qu’il était porté disparu. On informa ma mère qu’il avait disparu pendant cette effroyable boucherie de la Somme. Nous devions nous résoudre à l’idée qu’il était mort. Pourtant, ma mère espérait toujours son retour. Pendant plus d’un an, elle attendit un signe de vie. Finalement, la famille se décida à déclarer officiellement sa mort, à contrecœur. Peut-être est-il enterré quelque part. Mais après la fin de la guerre, les lieux où il aurait pu être inhumé n’étaient plus accessibles.

À seize ans, j’ai dû arrêter l’école et, avec le soutien de ma mère, reprendre l’atelier de mon père. Ce n’était pas une période facile pour moi. Je devais soudain porter la responsabilité de toute la famille. Deux ans plus tard, j’ai au moins pu passer mon baccalauréat. »

Entre Jakob et Karl, une amitié profonde commença à se développer.
 

Ci-après, étant un " historien d'investigations de terrain" (Conservation de la mémoire vivante), je vous joins les origines de mes recherches, qui ont abouti sur un don de la famille Kölmel à la ville de Saintes (2023) et la réception du livre écrit par le fils Hans Wolfgang Kölmel.
Ci-après, étant un " historien d'investigations de terrain" (Conservation de la mémoire vivante), je vous joins les origines de mes recherches, qui ont abouti sur un don de la famille Kölmel à la ville de Saintes (2023) et la réception du livre écrit par le fils Hans Wolfgang Kölmel.

Ci-après, étant un " historien d'investigations de terrain" (Conservation de la mémoire vivante), je vous joins les origines de mes recherches, qui ont abouti sur un don de la famille Kölmel à la ville de Saintes (2023) et la réception du livre écrit par le fils Hans Wolfgang Kölmel.

 Jacob Kölmel (1914/1993)

" Médecin "

Capitaine allemand - Troupe d'occupation à Saintes

1939/45

*

Rapport de Michel Souris

17100 Saintes

 

à l'intention du professeur docteur Hans Wolfgang Kölmel

*

Affaire: Jacob Kölmel, médecin militaire à Saintes

 

7/1941 à 4/1942

 

Demande de son fils: Hans Wolfgang Kölmel à la date du 15/9/2020:

Message par mail (Envoyé par Hans Wolfgang Kölmel)


" Cher Monsieur Souris,
Est-ce que vous pourriez m'aider? Je cherche des informations concernant mon père, Dr. Jakob Kölmel, né en 1914, mort 1993, qui était médecin allemand à Saintes pendant la Deuxième Guerre Mondiale. A cette période, trois jeunes Français étaient jetés dans le fleuve Charente par les SS et mourraient. Mon père était forcé de souscrire un " mort par noyade". Mais c'était un assassinat.
Connaissez-vous cet événement et pourriez vous me donner plus de informations: les noms des trois jeune gens, l'endroit et la date de cet affreux événement. Est-ce qu'il y a une sorte de monument comme souvenir à Saintes pour ca.
Merci beaucoup pour votre réponse. Cordialement. Hans Wolfgang Kölmel (Erfurt, Allemagne) "


 

Son parcours, pour une partie, civil mais surtout militaire:

 

Mon père était à Kiel en 1939 et ensuite il avait été à Hambourg.

A Kiel il avait étudié la médecine puis il avait été travailler à Hamburg dans un institut spécialisé pour des infections. Puis étant forcé de servir comme médecin militaire il avait été envoyé à Saintes (France). Dans cette ville il était responsable pour la santé des militaires allemands et des Français, Il devait aussi surveiller les maisons de tolérance, ceci peut-être de février 1941 à fin avril 1942. son bureau devait se trouver tout près de l'abbaye aux Dames.

En avril 1942 il a eu son premier garçon, ainsi mon frère était né. Mon père aura cinq enfants, des garçons. Puis en mai 1942 il devait partir vers la Russie avec la division " 305 ". Là il y fut grièvement blessé, c'était vers les environs de septembre 1942. Puis après cette blessure il travaillait comme médecin militaire (Lazarett) en forêt noire.

Après la guerre les alliés, les Français, l'envoyaient comme médecin dans un petit villade de Bade. mais vers 1947 des militaires français lui avaient montré trois documents provenant de Saintes où il avait documenté par sa souligne (Termes exacts du fils voulant dire qu'il avait signé les documents) .. " morts par noyade ". En fait c'était un assassinat par les " SS " (Voir son premier courrier). Les militaires français voulaient le faire prisonnier ou plus...! Mais les habitants de ce village avaient alors témoigné la sincérité de mon père médecin.

Toute sa vie il aura gardé ce fait sur ses épaules, comme en profonde dépression.

Mon père n'est jamais revenu à Saintes car il avait trop honte (Cette dernière réponse suite à une de mes demandes, à savoir si son père était revenu à Saintes depuis, du fait que j'avais eu connaissance de la venue de touriste allemand d'origine de Hambourg)

Bataille de Stalingrad:

8/1942 à 1/1943 avec la victoire soviétique

La ville avait été attaqué par les Allemands, puis en fin de compte les Soviétiques y avaient encerclé les Allemands qui s'y sont rendus.

Occupation française en pays de Bade - Allemagne

1946 à 1952: Pierre Pène en fut le gouverneur.

1945 à 9/1949: le maréchal Marie-Pierre Koenig en fut le commandant des forces militaires

Forces présentes: T.O.A : troupes d'occupation en Allemagne

En 1945: 9 G Hôtel Brenne (!) Baden -Baden

La 305ième Division d'Infanterie allemande:

La 305e division d'infanterie est formée le 15 décembre 1940 dans le secteur de Ravensburg dans le Wehrkreis V à partir de la 78. et de la 296. Infanterie-Division en tant qu'élément de la 13. Welle (13e vague de mobilisation).

À la mi-mai 1941, elle quitte l'Allemagne et est transférée en France dans le secteur de Libourne-Ruffec.

Elle est transférée en mai 1942 sur le Front de l'Est avec l'Heeresgruppe Sud.

Elle participe au sein de la VI. Armée à la bataille de Kharkov et de Stalingrad.

Lors de la bataille de Stalingrad, elle participe d'abord, au sein du VIII. Armeekorps, à la défense du flanc nord des armées du général Paulus, entre le Don et la Volga. Elle intervient ensuite dans la ville de Stalingrad à partir du 14 octobre 1942 où elle participe notamment à la prise de l'usine de tracteur Dzerjinski puis aux très durs combats dans l'usine d'armement Barricade. Avec le reste de la VI. Armée, elle est enfermée dans la ville par la contre attaque soviétique le 19 novembre 1942 et capitule le 2 février 1943.

L'unité est reformée en mars 1943 en France en Bretagne, puis part en avril dans le nord entre Amiens et Boulogne-sur-Mer.

Elle est transférée dans le Sud de la France près de Nice en mai pour relever la 4e armée italienne avant d'intervenir en Italie en août 1943 avec l'Heeresgruppe B.

Elle subit de lourdes pertes en janvier 1944 dans le secteur de Rome.

Recomplétée plusieurs fois avec du personnel provenant d'autres divisions infanterie, elle se bat dans le nord de l'Italie et se retrouve près de Bologne en janvier 1945. Elle capitule à la fin de la guerre dans la région de . (De Wikipédia - 11/2020)

 

Mes recherches:

Informations recueillies sur Saintes

1941/1942

 

 

Signalement de passages de troupes " SS " à Saintes...

2 Officier Wehrmacht et officier « SS » Coup de cravache / Courcoury

 

. A Courcoury maman m'a raconté qu'il y avait un régiment commandé par un officier SS et un autre du même rang mais de la Wehrmacht. Elle était enceinte, ma sœur avait 2 ou 3 ans et mon frère 10 mois de moins. Ce militaire contrairement à l'autre était très courtois avec tout le monde, humain avec ses hommes et avait été ému apparemment par ma petite famille. Parfois il leur donnait du pain blanc, maman n'en revenait pas car inimaginable à cette époque et lui a montré des photos de sa femme et ses 2 petits enfants. Dans ce petit village personne n'en avait peur. Par contre l'autre, le SS qui était toujours à cheval faisait exprès de frôler les habitants qui étaient terrorisés lorsqu'ils le voyaient. Un jour, maman ne savait pas vraiment plus pourquoi ce dernier a fouetté du haut de sa monture le visage de l'officier de la Wehrmacht tout en éructant dans sa langue avec une telle colère ! Elle se souvenait toujours des gouttes de sang qui se sont mises à perler...sans que le pauvre homme ne bouge ou ne parle. Elle avait encore ce sentiment de terreur. Très vite plus personne ne l'a revu dans le village. De Muriel Goyeau - 1956

17 Exercices de soldats allemands devant partir en Russie:

Des soldats allemands, d'une division SS de pionniers, s'entraînaient à passer la Charente à Port D'Envaux, ils devaient partir pour la Russie. Parmi eux il y avait un homme qui était bourrelier, très peu d'hommes en sont revenus. (Anonyme: P.. 7/1/97)

22 Logement de soldats et officiers de l'armée allemande
Quartier liste 9/9/40
Bulletins individuels / Quartierschein

Liste de 14 noms: Grades et fonctions. Il s'agit ici de médecins et infirmières

(Les noms: Löchner, Maier, Leitner, Kochs, Kräutler, Gronauer, Müller, Gerl, Lang, Hirschvogel, Volkmann, Gams, Götz, Benkula)

Des noms relevés sur les bulletins: Brasse, Hoffmann, Neumann

(Archives Municipales: 313 – 1)

30 - Touristes allemands à Saintes après la guerre - Abbaye aux Dames

Des touristes sont passés à l'Abbaye-aux-Dames, ils étaient de HAMBOURG et un des hommes aurait servi à l'Abbaye-aux-Dames comme soldat allemand (De Monsieur BOULAN / 6/95)

34 - ORSTLAZARETT / INFIRMERIE:

Dans des documents où il est question des salaires payés par avance au titre des frais d'occupation de l'armée allemande, il est question, parmi d'autres locaux, du Orstlazarett (Archives municipales / Dossier 2645)

64 Division SS " Tête de mort " / Journal SUD-OUEST / 10/1942:

C'est en octobre 1942, venant de " Carélie ", région proche de Léningrad, que cette division blindée circulera dans notre région (La division comprenait les 7000 hommes encore en vie), elle circulera dans plusieurs villes. (Extrait de " La Rochelle Poche de l'Atlantique " de Christiane Gachignard / Collection Rumeur des Ages )

86 Archives allemandes : Division « SS » région et Saintes

Carte extraite du livre « Carnets de guerre en Charente 39/45 » Francis Cordet.

Zone de stationnement de la 10ième division « SS » de grenadiers blindés au 12 mai 1943. Le secteur de Saintes y est bien défini. (10/2017)

131 Charrette avec des corps dans la nuit

Durant la guerre, un témoin a vu une charrette transportant des corps qui remontait la rue alsace lorraine. Un homme tirait et d’autres poussaient.(Mme Marchant.J de la rue de la souche/5/2/2005)

Autres sources

 

2/6/1941 - Crash d'un avion allemand, région de Saintes. mort du pilote.

11/4/1942 - Mariage à l'abbaye aux Dames - De nombreux soldats allemands ont pris des photos. Cette église avait été confisquée depuis 1792 par la révolution française et occupée par l'armée.

Ce mariage est le premier célébré depuis.

 

Voir liste: Militaires allemands décédés à Saintes.

Voir liste: Militaires allemands suicidés à Saintes

Liste des décés enregistrés en mairie de Saintes entre juin 1941 et avril 1942:

En cherchant uniquement des hommes et avec des mentions spéciales.. Seul un acte de décès déclaré par un secrétaire de police nous rapproche d'un fait qui pourrait être attribué à une mort suspecte.. Extrait ci-joint " Découverte d'un corps inconnu le 9 octobre 1941 "

Cimetières de Saintes:

Consultation des registres d'inhumations...

Cimetière St Vivien: Aucune inhumation ne semble correspondre aux faits recherchés, par contre il y est noté les militaires allemands décédés et inhumés, avec l'annotation... Noyé... Suicidé... Prisonnier de guerre...

Cimetière St Pallais: Aucun élément valable, si ce n'est un homme inhumé avec la mention... " Victime des allemands " nommé Robert Quintard, certainement une victime de l'ocupation. Fusillé ou déporté et dont le corps aurait été ramené après la guerre.

Maison de tolérance:

La principale se situait dans le quartier rue St Michel - rue de la souche, la direction de la maison était Louison Fayol. Le docteur qui contrôlait les " filles " était, entre autres, le docteur Lucien Des Ménard, il avait son cabinet dans le carrefour Pasteur (Par la rue Pasteur) à Saintes.

 

Documents joints:

Vol de poussette - landau enfant, par deux militaires allemands.. déclaration de Mme Fayol, qui tient la maison de tolérance

Lettres allemandes:

Acte mariage: Delaval

Personnel municipal: On lit.. Docteur Musso, sur le cours national. Des Allemands officiers médecins y avaient une chambre. Voir la liste (22)

Hôpital principal de Saintes: témoignage Mme Archambeaud

*

Recherches sur les communes en bordure fleuve Charente

 

Saintes: Néant Les Gonds: Néant Courcoury: Néant Port d'Envaux: Néant Bussac sur Charente: Néant

Suivi:

Appel à témoins passés sur le réseau social Internet " Facebook "

Appel à témoins passés sur mon Blog Média " http://culture-histoire.over-blog.com "

Appel à témoins passés sur le média " France TV " (FR3 Poitou-Charentes)

Prévisions appel à témoins dans la presse locale, journal " Sud-Ouest "

 

Conclusions

 

Après avoir effectué des recherches dans mes dossiers personnels de témoignages, dans les actes officiels dans les mairies, dans certains extraits de presse, dans certains registres d'inhumations des cimetières, Saintes ou périphérie immédiate, surtout près du fleuve Charente, il s'avère que je n'ai pas réussi à trouver des éléments probants qui se rattacheraient à cette affaire de près ou loin, sauf un lien avec certaines unités de " SS " passées à Saintes ou dans sa périphérie immédiate. Seule la consultation des archives des déplacements et lieux de stationnement des unités " SS " pourraient faire déboucher sur des pistes potentiellement utilisables, mais ces dossiers ne peuvent se trouver que dans les archives allemandes.

Il reste deux pistes possibles, non exploitées à ce jour: Un appel à témoins dans la presse écrite et parcourir toute la presse écrite de l'époque concernée. Pour cette dernière piste elle serait difficile à exploiter car tous les journaux de cette époque n'ont pas été conservés, mais aussi le fait que ces noyades n'y seraient pas spécialement mentionnées. Mais ces décès, proches l'un de l'autre pourraient peut-être y figurer. Pour le mort déclaré par le commisssaire de police, il n'y est pas spécialement question de noyade (9/10/1941).

Aussi à ce jour, sauf autre élément fourni par le demandeur ou déclaration spontanée d'un témoin de dernière minute, il est à considérer que les investigations sont closes, même si c'est toujours provisoire car la recherche historique ne peut jamais se refermer totalement.

 

Lettre à l'intention de Hans Wolfgang Kölmel

 

Cher Monsieur,

 

Comme vous pourrez le constater dans mes conclusions, je suis au regret de vous faire savoir que mes recherches n'ont pu aboutir. J'aurai préféré qu'elles soient positives, car je comprends fortement votre demande. Demande très louable pour l'honneur de votre père et de toute votre famille.

En ce qui me concerne je considère que, jusqu'à preuve du contraire, votre père fut un combattant de l'armée allemande avec un sens fort d'humanité, tout cela à la lecture de vos déclarations depuis notre premier entretien et du fait qu'il exerçait un métier très proche des humains, puisqu'il était médecin.

Vous m'avez annoncé votre venue l'été prochain, je vous rencontrerai avec plaisir au cœur de la ville de Saintes et bien sûr j'y serai votre guide sur les pas de votre père pour sa période militaire en notre ville.

Il est évident que si d'ici votre venue vous aviez d'autres informations à me transmettre, je les recevrais avec satistaction.

Vous remerciant de nos bonnes relations, veuillez accepter, cher Monsieur, mes cordiales et respectueuses salutations.

Michel Souris

 

*

Saisie close le 4/12/2020 Edité: 12/2020 

 

25 - Trente pages vous présente la vie d'un capitaine allemand à Saintes.. en 1941-42. Mission spéciale
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