17 - Réseau ferroviaire en 39-45 Les Roulants, ces fameuses gueules noires
" Roulants en temps de guerre "
Mécaniciens et chauffeurs sur leurs locomotives
Le " Dur " ou " La Bouille "... un sacré " cheval de fer à maîtriser sous la mitraille ". Témoignage de Pierre Audouin de Saintes.
Audouin Pierre - 7/9/1917 Copie 24/6/44
39/45: 9, rue Albin Delage
1 Train du 22 juin 44 et Bombardement de Saintes
Le 22 juin 1944 nous étions sur la ligne, il y avait deux locos, dont une " Pacific ". Equipage: Bouquet, mécanicien, Audouin, chauffeur. Puis Sauvion, mécanicien et Guittet, mécanicien.
C'était entre 12 et 14 heures. A Saintes, avant de partir pour Niort, il y a eu un mitraillage, je pense que c'était des avions " Mosquito ", nous nous sommes alors réfugiés dans la fosse de visite. L'avion venait du quartier Emile Zola, allant vers Fontcouverte (voir attaque citernes Epineuil - M.S).
Départ sur Niort avec un train de " Tanks ", puis repos à Niort, ensuite nous avons emmené le train pour Thouars (79). mais au départ de niort, dans la partie du parcours encastré, nous avons alors été survolés par des avions " P38 " (Deux-queues US). Mais en arrivant à Thouars nous sommes stoppés car le viaduc avait sauté.
En arrivant à une autre gare, Champniers, comme nous nous trouvions en face de la maison de la garde-barrière et que des avions tiraient, nous nous sommes mis à l'abri sous la table de la maisonnette. On avait alors garé le train en deux parties, mais on avait ensuite reçu l'ordre de revenir sur Niort avec le train.
A bout de notre service, repos, on avait ainsi couché à la belle étoile, plutôt que de prendre des risques. Le lendemain on avait repris la direction deSaintes, de nuit, et le train était complet. En cours de route nous avons stoppé à St Jean d'Angély pour faire de l'eau, mais on avait alors aperçu au loin une ville bombardée, nous avions pensé à royan, mais c'était Saintes. Nous avons alors continué jusqu'à St Hilaire de Villefranche et là nous mettons les deux trains sur les voies de garage, jetant ensuite les feux.
Ainsi nous sommes partis tous les quatre à pied juqu'à Saintes. Dans notre ville on avait voulu se laver, mais comme une bombe à retardement venait d'éclater nous sommes rentrés tout sale à la maison.
Madame:
2 Bombardement de Saintes - 24/6/44
Durant ce bombardement nous nous sommes réfugiés an face des " Petites sœurs des Pauvres ", chez monsieur Salaud, avec la famille Granier (rue Albin Delage). monsieur Martineau avait une tranchée dans son jardin, cette nuit-là il a eu une jambe cassée. (Louis Martineau - 22, rue Albin Delage / Liste blessés).
Les allemands de la caserne Brémond d'Ars avaient alors couru vers la place des " petits champs". Par la fenêtre j'avais vu le ciel éclairé. la D.C.A s'était mise à tirer, elle était mobile et se trouvait vers les termes romains je suppose.
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Saisie du 17/9/2020 Copie: 9/2020
Parmi eux le roulant Lussat... il a souffert toute sa vie du choc pris dans le dos au déraillement de son train... j'ai aussi souffert avec lui quand je l'ai rencontré, surtout quand il me disait que les résistants avaient fait un " mauvais " sabotage... mauvais côté du rail déboulonné... Puis des diplômes. Les " roulants " ont payé cher notre liberté.