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26 - La lettre oubliée, pour André au S.T.O c'est la triple peine. Témoignage 39-45

Publié le par culture-histoire.over-blog.com

André Olivier était en Allemagne,

au Service du Travail Obligatoire,

mais en France.....

" La lettre oubliée, jamais envoyée...... "

Des dizaines d'années plus tard.... bien après la mort violente de son épouse Andrée, on peut supposer comme une belle expression de sagesse chez André. Il a subi la triple peine... déporté au S.T.O en Allemagne, son épouse (et sa belle-mère) tuée sous les bombes la terrible nuit de la St Jean, ce 24 juin 1944 à Saintes, puis, mais domaine matériel, la destruction de sa maison à Saintes. Son épouse, quelques-jours avant son fatal jour, lui avait préparé un courrier, comme elle le faisait régulièrement, un peu comme un journal, elle écrivait sur plusieurs jours. Bien sûr il ne pouvait être écrit n'importe quoi car il y avait la censure allemande.... Voici sa lettre interrompue, que le pauvre mari ne découvrira que beaucoup plus tard le courrier, mais le drame lui sera dit par un compagnon.

Des dizaines d'années plus tard.... bien après la mort violente de son épouse Andrée, on peut supposer comme une belle expression de sagesse chez André. Il a subi la triple peine... déporté au S.T.O en Allemagne, son épouse (et sa belle-mère) tuée sous les bombes la terrible nuit de la St Jean, ce 24 juin 1944 à Saintes, puis, mais domaine matériel, la destruction de sa maison à Saintes. Son épouse, quelques-jours avant son fatal jour, lui avait préparé un courrier, comme elle le faisait régulièrement, un peu comme un journal, elle écrivait sur plusieurs jours. Bien sûr il ne pouvait être écrit n'importe quoi car il y avait la censure allemande.... Voici sa lettre interrompue, que le pauvre mari ne découvrira que beaucoup plus tard le courrier, mais le drame lui sera dit par un compagnon.

Un cousin, âgé de 12 ans au moment des faits dramatiques de Saintes, Michel Valleteau, raconte.... voici son témoignage sur ce document d'étude.....
Un cousin, âgé de 12 ans au moment des faits dramatiques de Saintes, Michel Valleteau, raconte.... voici son témoignage sur ce document d'étude.....
Un cousin, âgé de 12 ans au moment des faits dramatiques de Saintes, Michel Valleteau, raconte.... voici son témoignage sur ce document d'étude.....

Un cousin, âgé de 12 ans au moment des faits dramatiques de Saintes, Michel Valleteau, raconte.... voici son témoignage sur ce document d'étude.....

Valleteau Michel - 14/3/1932 Copie 24/6/44

Epouse: Pierrette - 1933

39/45: 82, rue du général Sarrail - Saintes

2/10/1996: Année du témoignage

1 Bombardement de Saintes - 24/6/44

Monsieur:

J'étais habitué aux alertes de la nuit. J'avais la consigne que, dès la sirène, je devais m'habiller rapidement, prendre une valise au pied de mon lit, on avait chacun la sienne.

Cette nuit-là on s'était retrouvé dans le jardin, mais sans avoir le temps d'aller au fond, ainsi on s'était arrêté sous le cerisier (cœur de pigeon).

J'avais alors entendu la sirène, alors que je dormais dans ma chambre au 1er étage. J'étais descendu au rez-de-chaussée avec ma valise, où j'avais retrouvé mon père, ma mère, ma sœur et ma cousine nommée Germaine, elle venait dormir toutes les nuits chez nous, arrivant alors à pied avec sa valise à la main, vers 22 h / 22 h 30. Elle demeurait en bordure de la voie ferrée, elle tenait le café au nom de son mari Escudé (Ils ont eu un fils médecin à Arvert) elle avait la quarantaine et ce café se trouvait en bordure de l'avenue Gambetta et de la rue de la Marne (*).

Ainsi on s'était dirigé vers le fond du jardin, il faisait 110 mètres de long, où mon père avait creusé une tranchée à l'écart des habitations. déjà au dehors on voyait les lumières rouges qui descendaient lentement du ciel. Mais dès les premières bombes on s'était arrêté sous le cerisier, sous cet arbre, à 50 m de la maison, il y avait une planche de persil. On s'était couché et au bout de 15 minutes nous avons entendu des tirs de D.C.A que l'on supposait de notre quartier, la kommandantur et la feldgendarmerie étant proches de notre domicile. Mon père avait alors dit que la D.CA était dans notre secteur. Puis on a entendu un avion qui passait sans rien lâcher et un autre, ou le même, qui a bombardé. Un chapelet de bombes était alors tombé, dont la première chez les " Petites sœurs des pauvres ", rue Albin Delage. L'effet de ces bombes nous a fait décoller de terre.

Nous avons alors attendu le départ de ces avions pour enfin regagner la maison.

Mon père était sorti dans la rue et il y avait rencontré M. Ratouil qui, lui, arrivait de la rue de la boule et lui avait dit... " Tu sais dans le quartier ce n'est pas beau à voir.... Au coin de chez Babin, le boucher, tu ne peux pas aller plus loin, tous les fils électriques sont au milieu de la rue et je pense que la bombe est tombée au niveau de la kommandantur... "

Puis mon père était allé voir chez son cousin, au n° 33 de notre rue, mais Andrée Olivier m'interdisant de venir. Mais deux femmes ont été tuées dans le bout du couloir vers la porte. Il avait entendu quelqu'un qui appelait de dessous les décombres. Il m'a dit, revenant de la maison pour manger... " Quelqu'un communique avec nous de dessous les décombres...". Le lendemain j'ai vu la cousine survivante, Suzanne Olivier, elle était toute blanche de plâtre, restant choquée plusieurs jours. Il y avait jusqu'à cinq familles Olivier dans notre rue.

André Olivier (1900/1994) était au S.T.O à Lübeck en Allemagne, son épouse Andrée Olivier, qui a été tuée, était postière à Saintes, ils s'étaient mariés le 25/4/1928. Après la guerre son mari ira vivre avec sa sœur Suzanne Olivier, dans une maison qu'il aura achetée après la guerre. Elle se trouvait au 53, cours du maréchal Leclerc, face où se trouvait le restaurant " L'Oasis " (Terrain de sport derrière), cette maison avait un nom " Colibri ". Il avait retrouvé son travail à la " Maison Universelle ", ayant repris son ancien métier de menuisier. Quant à sa sœur elle fabriquait des gilets, elle était giletière et elle était en rapport avec la maison Ginguenaud, un tailleur de la rue Alsace Lorraine. Il lui fallait une semaine pour en construire un puis elle le transportait pour le livrer dans une sacoche appelée " toilette ".

Je me souviens toujours de ce 24 juin. C'était la St Jean, fête de mon père et sa mère lui faisait à chaque fois une tarte aux fruits.

Liste décès mairie 1944: n° 14: Mme Olivier, rue du Gal Sarrail. Joie-Olivier, 31, rue du général Sarrail.

Actes décès: Marie-Louise Roché, épouse Joie. (Mère de Germaine, Andrée Joie) 1853/1944). Germaine, Andrée Joie, épouse André Olivier, (fille de Marie-Louise Roché / Joie) (1895/1944) Photo.

(*) Annuaire 1939: Bar de la passerelle - Tél 1.20 - 164, avenue Gambetta

Madame:

Au numéro 33 de la rue du général Sarrail, notre cousin André Olivier (1933), qui exerçait la profession de menuisier, était au S.T.O en Allemagne, à Lubeck.

A l'alerte la famille était prête à partir, mais elles sont revenues toutes les trois. Il y avait Suzanne Olivier, Mme Andrée Olivier et la mère d'André Olivier, née Joie. La Défense Passive leur avait dit de ne pas sortir et une bombe était tombée sur leur maison. Deux des femmes ont été tuées, ainsi Suzanne (1897) a, elle, été sauvée par une poutre tombée près de sa tête et cela lui a permis de respirer.

Monsieur Olivier, au S.T.O, a appris par un article reçu par M. Coutard, la catastrophe.

Après la guerre, M. Valleteau faisant des travaux au n° 33, rue du Gal Sarrail, avait retrouvé un éclat de bombe.

- - - -> Photos : Affectés au dossier " 24/6/1944 " et " Dossiers Hommes - Photos " (Uniquement virtuel)

Pièces concernant André Olivier:

- Photos: Couple en 2 photos (avec violon). Plaque STO. Arènes de Saintes (Daté 8 août 1926 un nom y figure Simon de Mont-Fort (!), la photo est du photographe S.Trebsé, rue des Jacobins à Saintes). Groupe de travailleurs, certainement à Lübeck en 1944 (environ 40, parmi André Olivier et Coutard). Portrait de profil d'André Olivier vers 1987. Noces, on voit les mariés et sur la gauche au premier rang André Olivier, la dame à sa droite semble être Andrée Olivier.

- Lettre de A.O du 19 juin 1944

- Témoignage manuscrit de Michel Valleteau. Cousin et témoin

- Cahier tenu par Andrée Olivier où sont mentionnés les lettres envoyées, reçues, ainsi que l'envoi de colis, sont joints les récépissés d'envoi.

Saisie du 21/8/2020 Copie: 9/2020

Andrée Olivier avait tout conservé....

Andrée Olivier avait tout conservé....

Nous pouvons refermé ce douloureux épisode de notre histoire, avec les mots de la fin du témoin Michel Valleteau. Mais depuis 1993 je porte ainsi toutes ces mémoires, en revenant de la rue du général Sarrail, du n° 33, j'avais en moi, et dans mon classeur, cette lettre jamais terminée, jamais envoyée...  mais qui ne sera JAMAIS oubliée.
Nous pouvons refermé ce douloureux épisode de notre histoire, avec les mots de la fin du témoin Michel Valleteau. Mais depuis 1993 je porte ainsi toutes ces mémoires, en revenant de la rue du général Sarrail, du n° 33, j'avais en moi, et dans mon classeur, cette lettre jamais terminée, jamais envoyée...  mais qui ne sera JAMAIS oubliée.
Nous pouvons refermé ce douloureux épisode de notre histoire, avec les mots de la fin du témoin Michel Valleteau. Mais depuis 1993 je porte ainsi toutes ces mémoires, en revenant de la rue du général Sarrail, du n° 33, j'avais en moi, et dans mon classeur, cette lettre jamais terminée, jamais envoyée...  mais qui ne sera JAMAIS oubliée.
Nous pouvons refermé ce douloureux épisode de notre histoire, avec les mots de la fin du témoin Michel Valleteau. Mais depuis 1993 je porte ainsi toutes ces mémoires, en revenant de la rue du général Sarrail, du n° 33, j'avais en moi, et dans mon classeur, cette lettre jamais terminée, jamais envoyée...  mais qui ne sera JAMAIS oubliée.

Nous pouvons refermé ce douloureux épisode de notre histoire, avec les mots de la fin du témoin Michel Valleteau. Mais depuis 1993 je porte ainsi toutes ces mémoires, en revenant de la rue du général Sarrail, du n° 33, j'avais en moi, et dans mon classeur, cette lettre jamais terminée, jamais envoyée... mais qui ne sera JAMAIS oubliée.

26 - La lettre oubliée, pour André au S.T.O c'est la triple peine.  Témoignage 39-45

Revenons au temps présent

Quand l'auteur de Culture-Histoire-Société-Saintes se fait guide.......

Servir de guide au représentant du Saint-Siège en France, c'est encore une démarche que je ne puis oublier. C'est aussi notre histoire que je devais présenter en grand raccourci au Nonce apostolique, à la veille de son pèlerinage sur l'île Madame, encore un haut lieu de victimes de la barbarie des hommes.

26 - La lettre oubliée, pour André au S.T.O c'est la triple peine.  Témoignage 39-45
26 - La lettre oubliée, pour André au S.T.O c'est la triple peine.  Témoignage 39-45
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