17 - J'étais épicier rue Alsace Lorraine à Saintes - 39-45
Témoignages….. 39/45
Je m'appelle Jean P……. et je tenais une épicerie à Saintes durant la guerre, voici les faits que j'ai vécus et qui me reviennent à la mémoire…….
Attention les photos qui suivent n'ont pas un lien direct avec le témoignage, mais bien sûr elles nous parlent de cette époque. Le plan de l'abbaye aux Dames a été exécuté avec l'aide de témoins de l'époque et aussi de la sentinelle française qui était de garde à la porte de la caserne Taillebourg lors de l'arrivée des Allemands à Saintes le 22 juin 1940.
P......... Jean - 1920 Copie générale
39/45: Epicerie - 57, rue Alsace Lorraine - Saintes (Tél: 4.10)
1 Mitraillage aérien et dame enceinte
Un avion avait survolé le cours national au-dessus des arbres et l'avenue, mitraillant alors un train de troupe en gare. Une dame qui se trouvait dans la rue alsace Lorraine, terrorisée, elle était entrée dans mon magasin, tenant son ventre (enceinte) et se réfugiant au fond de mon commerce.
2 Combat de Saintes - 4/9/1944 - L'affaire Guimard (fils)
Le conseil municipal, sur la demande des allemands, établissait une liste, (certainement pour le S.T.O... M.S) ainsi vers le milieu de la guerre, Guimard qui était au S.T.O à Stetin (Nord de l'Allemagne), avait reçu une permission pour venir à Saintes. Il était alors monté dans le train (certainement à la fin de sa permission) mais descendant par derrière, la gare était dans le noir, il s'était sauvé. Il était resté caché pendant un an et demi dans une ferme vers " Gaterat ou Petit Gaterat " (Saintes). Dans cette ferme, à cette époque, il y avait eu les combats de Saintes contre le retour des Allemands, le 4 septembre 1944. Ils avaient alors mis aux fenêtre et aux portes des matelas et des armoires pour se protéger des tirs. La ferme se situait dans la zone de combat.
3 Fouille camion de farine - Rue Alsace Lorraine
C'était la nuit et je rentrais de voir André Degryse à " Gaterat ". De ma fenêtre j'avais remarqué un barrage allemand face au carrefour, en face de la banque " Société Générale " au débouché de la rue Alsace Lorraine. Les soldats ont fouillé un camion et donné des coups de baïonnette dans des sacs de farine que transportait le camion.
4 Défense Passive - Cycliste
J'étais dans la Défense Passive, secteur " St Vivien / St Pierre ". Aux alertes, étant cycliste dans la D.P, je devais me rendre au champ de foire à la station d'essence (toujours en place en 1993). C'était notre lieu de rendez-vous mais le P.C était au café " Le Point central " sur le cours; sous la verrière.
5 Bombardement de Saintes - 24/6/1944
C'était comme en plein jour, des fusées éclairantes pendaient au bout de parachutes.
Je m'étais alors rendu dans la tranchée creusée sur le trottoir du cours Reverseaux. cet abri allant de la station service (Mouton) à la première maison située l'autre côté du vallon des arènes.
Après le bombardement, tout au moins celui du haut de la ville, mon responsable m'avait demandé de voir sur place. Ainsi, au niveau du temple, et en plein milieu de la rue, il y avait des tuiles et des fils électriques partout.
Dans ce secteur, place du bastion, il y avait une tranchée creusée et recouverte de plaques de bêton. Toujours sur cette place, il y avait un poste de garde allemand pour leur centre de télécommunications. Ce poste était derrière la maison du docteur Brethonoux (en 1993) et ces locaux avaient appartenus à Mme Vinet (actuellement en maison de retraite). Dans la rue qui part de la place et rejoint le cours national, sur la droite.
Au bout du cours Reverseaux, sur la droite, à l'angle du cours des maisons étaient effondrées. Dans ce même secteur et sur le haut du cours natonal il y avait des débris très divers. La rue du général Sarrail était aussi très encombrée. Dans cette rue il y avait une bombe non éclatée (attendre confrmation...). Elle était passée par la fenêtre et en heurtant le bord de celle-ci elle s'était mise de travers. De ce fait elle avait atterri dans la cave sans exploser. Ceci très près de la famille Joutteux (Notaire... Huissier...!) qui s'y était réfugiée. Cette maison était du même côté que la maison détruite de l'architecte Naud (près Villa Musso). La bombe a été désamorcée par un soldat allemand. Comme toute la famille de ce soldat avait été tuée en Allemagne, il ne craignait plus rien.
Du côté de la gare SNCf beaucoup de soldats allemands s'étaient réfugiés dans les souterrains. Après le bombardement le docteur Pourcelet (médecin légiste) avait été appelé sur place. Il avait tellement entendu hurler dans les souterrains, qu'à peine arrivé il était reparti.
Il y avait trois trains de troupe en gare, en formation de route (!).
6 Bombe non éclatée rue général Sarrail
Voir paragraphe 5 - Le 24/6/1944
7 Déminage du pont de Saintes
Un ouvrier de l'entreprise Berthelot (Berthelot. M - Mécanique - tél: 2.06 / annuaire 39) située place de la prison était intervenu. C'était un garçon blond. En pleine nuit il avait arraché les fils des mines placées par les Allemands dans un pilier.
8 Combat et Crash entre forteresse et avion allemand - Crash
Vers 18 heures, un jour d'été, je me trouvais sur les hauteurs d'une ferme "Le Port Hublé " (Route de Chaniers), j'ai entendu un combat aérien entre une forteresse et un avion allemand qui lui tournait au tour. Par la suite, le lendemain on avait appris qu'un avion était tombé en mer, après l'île de Ré. C'était le jour du bombardement de Cognac..
Très souvent dans le ciel de Saintes il y avait des regroupements d'escadrilles.
MS: Plutôt en fin de matinée, certainement le 31/12/1943.
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Saisie le 17/6/2020 copie: 6/2020
Dans l'ordre.... Raymond Joubert de Saintes au Stalag XVII (1942). Officier supérieur allemand dans le chais Rouyer Guillet (Photo Musée du Gua). Série de photos essentiellement à Rochefort (D'un particulier de cette région). Saintes bombardée (Photo US du 30/6/44). Salle de restaurant de Saintes, certainement " Au grand Paris " (Maisons du monde en 2020). A la mémoire de Raymond Bubeck. Voir son square à Saintes. (Responsable à la SNCF il défendait la cause des cheminots devant les Allemands... dont celle de mon père qui aurait pu être inquiété. Il donnait toujours une bonne raison sur les actes de ses compagnons de la SNCF)