23 - Témoignages 39/45 - Du presque quotidien surtout en 1944
Dans la série " Témoignages 39/45 "
Jacques M...….. roulant SNCF, un peu de son vécu le plus dur
M...…. Jacques – 1921
epouse née en 1922
39/45 : 15, rue du bois d'amour (entrée par la rue Louis Sercan
Mécano SNCF / roulant
1 Accident de train après la guerre – 1962
Je faisais un train de messagerie, de 600 tonnes, j'étais sur la ligne SNCF entre La Rochelle et Rochefort. Arrivant en vue d'un P.N, un tracteur et sa remorque surbaissée étaient bloqués sur la voie. La gardienne, une jeune remplaçante, avait paniqué. C'était un soir en 1962. J'ai seulement vu un mouchoir blanc qui s'agitait et j'ai percuté l'ensemble à la vitesse de 70 km/h. Mon train avait alors stoppé 140 mètres plus loin.
2 Evasion d'un aviateur de l'hôpital de Saintes
- On me l'a raconté
La résistance avait fait s'évader un homme par la fenêtre de l'hôpital de Saintes. Puis les maquisards avaient caché cet homme dont l'avion avait été abattu. (Peut-être un aviateur U.S / Un autre témoignage parle en effet d'un aviateur qui s'était sauvé de l'hôpital et qui aurait été caché dans le quartier centre-ville de Saintes... M.S)
3 Tir de la D.C.A allemande sur un avion « Mosquito »
Affecté au dossier « Crash d'un avion anglais à Ecurat – 22/7/1944 »
4 Bombardement de Saintes – 14/8/1944
Cette matinée-là nous avions mangé de bonne heure car nous devions partir à 13 heures. Ainsi j'étais avec mon compagnon Tutard, nous étions de l'équipe de réserve en attente au dépôt. C'est alors que la ville de Niort nous avait téléphoné pour nous annoncer que des avions arrivaient. Le bombardement avait donc commencé au moment où nous nous trouvions à l'angle du mur du haras, près du passage souterrain, je m'étais mis à plat ventre le long du mur et mon camarade Tutard était déjà plus loin.
A la fin du bombardement je m'étais presque retrouvé sur la petite place devant le cimetière St Pallais.
J'avais eu le temps de compter trois vagues d'avions. Mon épouse, depuis la maison, avait compté 13 avions par vague. Je pense aussi qu'il devait y avoir 13 bombes par avion.
Monsieur Chaigneau, un cheminot qui habitait vers le pont Briand, s'était caché dans le passage souterrain Jourdan (En bout de la rue St Pallais). Heureusement pour lui que ce souterrain avait des chicanes de protection, elles étaient situées entre lui et tous les débris qui provenaient du fait de l'explosion de la première bombe (celle devant la boucherie... M.S)
5 Témoin mitraillage sur la gare / triage, vu depuis la rue Victor Hugo
Mme : Je me trouvais rue Victor Hugo et je me dirigeais vers les quais, me trouvant à la hauteur du Présidial. C'est alors qu'un avion était passé, il tirait en direction du triage, il venait d ema droite et filant sur la gauche (vers le triage). Je voyais bien le tir des mitrailleuses. Cela s'était passé un matin vers 11 heures.
6 Bombardement de Saintes – 24/6/1944
a) Train sous le tunnel
Un train était parti juste avant le bombardement et il s'était caché sous le tunnel de Lormont. Il y avait dedans des soldats allemands et du matériel, le tout tracté par deux locomotives. Il devait y en avoir une devant en tracteur et une derrière en pousseur. Le cheminot roulant A........ avait quitté la deuxième locomotive et il se serait alors réfugié sous l'abri / cloche du triage où se trouvait déjà le cheminot Jouannet, qui, heureusement, n'avait pas fermé la porte de fer de cet abri. Depuis ce fait le cheminot A..... serait venu photographier la cloche.
b) Bombardement
Mon épouse était partie se reposer pour quelques-jours, chez sa sœur à Jonzac. Moi je venais de terminer mon service, venant de faire un train sur Angoulème. Ainsi je venais d'arriver devant chez moi et j'étais en vélo. L'alerte n'était pas sonnée depuis plus de 5 minutes, les fusées éclairantes étaient alors larguées par des avions.
J'avais remonté la rue Louis Sercan, des soldats de la caserne Brémond d'Ars (Collège René Caillié en 1995) tiraient à la mitrailleuse sur les fusées éclaireantes, en touchant quelques-unes. Puis je suis passé par la rue de Laroche, prenant au passage une femme avec moi, elle avait aussi son bébé, dans le coup elle en avait laissé sa valise sur le trottoir. Puis mon circuit de fuite avait été... rue Albin Delage, rue de la boule et en direction de l'école d'agriculture. Ce fut à ce moment qu'un premier avion bombardier est passé, la première bombe tombant à ce moment. Je me trouvais à 500 mètres de l'école d'agriculture. C'est là que j'ai vu un soldat allemand faire une culbute dans le fossé avec son fusil, celui-ci se plantant alors dans le sol.
Après le bombardement, en revenant par la rue A.Delage, devant l'entrée des « Petites sœurs des pauvres » il y avait d'énormes entonnoirs remplis d'eau.
Enfin arrivé chez moi, j'ai eu la visite de deux gendarmes qui cherchaient notre voisin, le procureur de la république, monsieur De Puymallet.
J'avais alors emmené ces hommes dans la cave de sa maison, taillée dans le roc sous la caserne Brémond d'Ars. Là nous avons vu sortir le procureur, il était en chemise de nuit et il tenait une bougie. On a bien ri de la scène.
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Saisie du 23/5/2020, numérisation.
Sur le triage SNCF on découvre la cloche / abri, avant son transfert au parc (Triangle) SNCF de Beillant - St Sever de Saintonge.
Les parachutes des fusées éclairantes, voir aussi ceux des parachutistes alliés... servaient aussi pour faire des robes et chemises. Etalé, un parachute tombé à " La Grève " la nuit du 24/6/44.
Toujours paragraphe 6... immeubles de la rue Albin Delage.