14 - Ginette Buferme - Pontabry Résistante bombardée le 14 août 1944. Saintes sous les bombes. Affolement chez les Catholiques. croix gammées de retour.
Bombardement Saintes
14 août 1944
" Ginette Buferme, parmi d'autres, une résistante sous les bombes américaines "
Il y a quelques jours
« La mémoire, elle aussi, forcément s’érode. Ce qui se transmet risque de s’affadir, sans cesse nous devons raviver la flamme et lui redonner sens »
" Ce jour-là je me trouvais à la maison avec maman. Au début du bombardement (Ou de l'alerte !!) nous sommes descendues à la cave, utilisant l'escalier en béton armé. C'est d'ailleurs sous cet escalier que nous nous sommes abritées, comme on nous l'avait conseillé en pareil cas. Quand nous avons voulu remonter au rez-de-chaussée, la porte bloquait, tout nous tombait dessus. Dans la maison il y avait plein de gravats et de tuiles, nous ne pouvions plus ouvrir les portes. On a retrouvé un éclat de bombe dans la deuxième partie de la cave, notre commode a subi des dommages, sa plaque de marbre a été cassée et un éclat de bombe en a perforé le bois, l'éclat de bombe ayant été projeté par la fenêtre. La chambre avait un trou dans le plancher et il y a eu une bombe qui a explosé dans le jardin (Veut certainement dire dans le jardinet côté rue). Après ce bombardement j'ai vu passer des charrettes transportant des morts, les membres des morts pendaient de ces charrettes. Notre maison était devenue inhabitable, aussi nous avons été logés chez Monsieur Paul AUGÊ, directeur de l'hôpital.
Une des photos montre une maison voisine avec une corniche brisée, c'était souvent le cas dans les zones proches des bombardements. Il faut savoir qu'e par cette belle journée de la veille du 15 août il y avait un beau ciel bleu et que trois vagues de bombardiers ont déversé leurs chapelets de bombes en trois temps, ce fut l'horreur entre le passage souterrain St Pallais et la route de Chaniers. Nombreux Saintais surpris n'ont pas eu le temps de se précipiter aux abris. Erreur de largage des bombes, interprétation du visuel du sol dans cette zone ferroviaire. En cinq minutes ce dommage collatéral avait endeuillé la cité saintaise et peu de temps après le bombardement du 24 juin.
Certes nous venons de présenter très à minima cette journée du 14/8/44, mais qui était Ginette Buferme....? Certainement une jeune résistante qui n'avait pas hésité à courir de grands risques, mais ce que " je " retiendrais surtout c'est qu'elle fut humble, certainement tant dans son témoignage que dans sa vie de femme et mère, bien sûr de résistante aussi, effectuant seulement ses missions très risquées vu son emploi à la sous-préfecture et tous ces gens qu'elle croisait dans son quotidien entre 1940 et 1944. Voici un rapport qu'elle avait établi pour que lui soient reconnue ses droits....... Bien-sûr son parcours dans la résistance n'est pas très détaillé, car nous voulions surtout parler de cet " Eté meurtrier "...
Déclarations de Mme Ginette Buferme, en date du 26/12/1984
► Document en vue d’obtention de reconnaissance de sa qualité d’agent de liaison au groupe « Navarre », dépendant de l’O.C.M
Elle avait pour chefs : Marcel Coutinot, Louis Bastard, Vignaud, Roger Moyet, Yves Lecourtois, Baillargé R.
Copie de cette demande : Etablie le 18 août 2007 - MS
« J’ai commencé à travailler à
J’ai eu aussi des contacts avec maître Philippe Bonne, avocat à Saintes, qui, par deux fois, a évité que je sois arrêtée. Dont une fois que la milice était entrée au café des colonnes, sur le cours national à Saintes et avait arrêté des camarades, des résistants. Cet acte devait se situer en février 1941, plusieurs personnes ont ainsi été arrêtées et emprisonnées. Il m’avait reconduit très discrètement jusqu’à chez moi, après m’avoir dit de partir de là, qu’il y en avait assez qui venaient d’être arrêtés. Cet homme a été arrêté le 9 février 1942 et il est mort en déportation le 8 avril 1945.
, employé à Roger Quintard (décédé depuis) qui avait été arrêté et torturé. Avec mon cousin Jacques Dassonville. Cette journée ( !) il y avait aussi René Barréqui travaillait aux ponts et chaussées de Saintes, cet homme a été tué par les allemands le 24 août 1944, en même temps que Pierre Geoffroy qui travaillait à la coopérative agricole de Saintes, avec Jean Michaud. Avec André Joubert est décédé depuis, ainsi que Marcel Guillot pour les services qu’il leur rendait. Marcel Coutinot, boulanger à Migron, qui aidait beaucoup les maquisards et qui connaissait André Joubert (ancien Maire de Saintes), qui de temps en temps était « obligé » d’aller se « reposer ». Il allait alors habiter chez mon cousin Marcel GuillotDes contacts aussi avec
J’ai donc rencontré André Grisey, Guy Cassou de St Mathurin (Tués aux Pinarderies le 15 août 1944) et Paul Bouffard (tué à Château Gaillard le 15 août 1944).
Renvoyée de
. Des avions canadiens parachutaient des réservoirs d’essence au-dessus du camp d’aviation de Fontenet, à proximité. Nous nous rendions au camp des Mazeray où s’étaient regroupés les maquisards après la destruction de Château Gaillard. Ainsi nous nous sommes arrêtés, la première fusée (bleu-blanc-rouge) s’était enrayée, c’est ainsi que nous avons reçu une première rafale de balles explosives. L’avion piquait une seconde fois quand la deuxième fusée est partie. Il est alors remonté, a tourné au-dessus de nous puis il est reparti. L’accident a été annoncé le lendemain à R.Moyet, Y.Lecourtois,R.Baillargé nous mettions au point le prochain contact (lieu et heure), ceci jusqu’au 27 août 1944 où je fus blessé à Chagnon d’Aumagne, avec moi il y avait Roger Moyet qui étaient au maquis. Avec R.Baillargé (La rafale) et Yves Lecourtois(Cécile) pour donner des renseignements sur les mouvements des troupes allemandes. Ainsi que Brissonneau (Toto), chef des « Corps francs » au café Roger MoyetJe rencontrais
Nous avions été gardées et soignées toute la nuit chez M. et Mme Cerpeau habitant à Chagnon d’Aumagne. Pendant notre séjour à l’hôpital de St Jean, nous avons été gardées jour et nuit par un FFI ou un maquisard armé de sa mitraillette.
A notre sortie je suis revenue habiter chez mon cousin André Joubert à Migron. C’est le docteur Grand ( !) de Brizambourg qui venait tous les jours nous faire nos soins.
J’appartenais comme le commissaire de police Paul Mamert au réseau Navarre. »
Le 26 décembre 1984 signé : G.Buferme
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De par ma fonction à
J’étais suivie tous les jours par « Henri » (Chef Gestapo Saintes), responsable du service espionnage (De MS : Gestapo) et qui habitait près de mon domicile. C’est Marcel Coutinot qui le savait qui m’avait indiqué son nom.
Ce qui m’a mis dans l’obligation de demander une mutation à
Saintes le 26 décembre 1984 signé : G.Buferme
Merci Ginette, merci Chère Madame pour tout ce que vous avez fait, au nom des " nôtres "
Effervescence chez les Catholiques
" Fête de l'Assomption "
A Saintes des fidèles, moins nombreux qu'à Lourdes ou Fatima, ont célébré leur mère du ciel
Ainsi ce jour de l'Assomption un splendide " Ave Maria " a résonné entre l'église paroissiale St Pallais et l'église abbatiale Ste Marie des Dames. Bien-sûr le curé de la paroisse avait bien recommandé d'y amener des fleurs, c'est ce qui fut fait devant une abbaye envahie de fidèles. Mais pour une mère, rien de plus normale que d'offrir des fleurs.
Quittons ce maginfique site de l'abbaye, devenu marial l'espace d'un jour de fête international, pour vous inviter à une course cycliste le mardi 22 août. A vos agendas....
Et nous voici transportés en arrière, dans les années noires avec le retour sur nos murs de ce sigle honni de l'huManité.. la croix gammées, que certains dessinent sur nos murs. Mais savez-vous que dans la semaine de l'assassinat du père Jacques Hamel, des sigles de soutien avaient été dessinés sur les murs de l'abbaye aux Dames, en faveur des assassins, mais ce n'était pas des croix gammées. Quand les sigles s'avèrent de mauvaises augures..... il faudrait être de tolérance zéro;