27 - Univers carcéral. La prison pour le papa et l'enfant au parloir : Conférence débat au tribunal
« Scènes d’humanité »
Nous nous trouvons au palais de justice de Saintes. La scène se passe dans la salle d’audience où se déroulent habituellement les assises.
Les acteurs du jour ne sont ni juges, ni personnes mises en cause, ici il est question des relations entre les personnes en détention (maison d’arrêt / prison) et leur famille, essentiellement les enfants des détenus.
A l’initiative des bâtonniers réunis en conférence il a avait été décidé d’aborder ce point essentiel qui concerne l’humanité dans nos prisons et le conseil de l’ordre avait été encore plus précis en choisissant le thème « Les relations familiales au sein de la prison ».
Un public d’une vingtaine de personnes et les conférenciers, entre autres…. Invités par le barreau de Saintes : Christelle Serres-Cambot (avocate Saintes), Jeannette Favre (ancienne assistante sociale à la prison de Saintes et œuvrant toujours au sein de l’association solidarité prison), Jean-Luc Douillard (Psychologue et membre de l’association solidarité prison).
Dans ce décor déjà des mots percutants qui ne peuvent que faire mouche…
« Nous avons déjà atteint le seuil des 80 000 détenus en France, pour 2013. C’est un taux d’occupation de 118% ….. C’est ce que l’on appelle la surpopulation carcérale. Ces dernières années l’augmentation du nombre des personnes détenues a été très importante. Si la France est grande, nous avons déjà un aperçu de ce monde dans notre ville, en effet la prison de Saintes est très vétuste et en surcharge. Des prisons modernes sont construites mais elles n’en sont pas plus humaines pour autant ».
Marie-Ange Lamouroux (Avocate au barreau de Saintes et bâtonnier) présente les différents intervenants et surtout un petit film qui va être présenté dans la salle d’audience « Tim, le mystère de la patte bleue ». Mais elle n’oublie pas de présenter Madame Favre, présidente de l’UFRAMA (1), décoré la semaine passée de l’ordre de la « Légion d’honneur » (Chevalier) pour ses activités dans le monde carcéral.
Maître Christelle Serres-Cambot lance les premières images de ce film, en fait un livret qui est remis aux détenus, à leur famille et bien sûr aux personnes du barreau et aux avocats qui en font la demande. C’est l’histoire d’un petit écureuil dont le papa est incarcéré et la manière d’aborder avec lui cette situation… indispensable pour la jeune enfance de savoir, sans trop de langue de bois et de côté bise-nounours, où est son papa (voire sa maman).
Jeannette Favre, qui a longtemps travaillé dans le social de la maison d’arrêt de Saintes et en lien direct avec la maison d’accueil (nommé ainsi car c’est aussi une petite maison pour les familles, enfants qui viennent au parloir et doivent attendre tour et bon vouloir) touche en fait le problème du doigt…
« Il y a ces familles qui viennent au parloir, ses enfants qui ne savent pas que le papa est incarcéré. Beaucoup de non-dits qui privent les enfants de questions qu’ils pourraient être amenés à poser. Pour revenir sur le livret de « Tim » (2) il en existe plusieurs modèles adaptés selon les âges. Ainsi on trouve les 3 à 7 ans, les 7 à 11 ans et bien sûr pour l’âge au-dessus. Il faut savoir que 140 000 enfants sont concernés par l’incarcération d’un de leurs parents ».
En place dans cet univers carcéral depuis environ 9 ans, Jean-Luc Douillard devient ensuite l’interlocuteur du public au regard de ses questions. (Il exerce sur deux prisons, celle de Saintes et celle de Bédenac. Il travaille aussi sur un programme de la prévention des suicides en prison).
A priori une phrase expliquant le comportement des enfants face à l’enfermement d’un proche, surtout un de leurs parents.
« Dans ces circonstances ou le papa (voire la maman) est incarcéré, le jeune enfant traverse des émotions pas facile à exprimer du fait de son jeune âge, alors ce sera des colères, des comportements pas ordinaires, alimentaire ou autres… »
Un participant déclare que le film est bien fait, mais un peu bise-nounours. Puis d’ajouter qu’actuellement une dame est incarcérée à Marseille, alors que son (ou ses) enfants sont à Saintes. Donc un grave problème d’éloignement.
Une autre dame de l’assemblée fait remarquer que dans « Tim » on parle des bêtises du père et c’est pour cela qu’il est en prison. Dans ces conditions, cette expression bêtise, dans la tête d’un enfant il pourrait se dire, même à son jeune âge…. Si je fais des bêtises on va me mettre en prison.
Puis l’auteur de Culture-Histoire (M.S) a demandé si on disait aux enfants, dont le papa était incarcéré, que…. « Ton papa il a fait quelque-chose de pas bien, de grave. Alors il va rester un certain temps en prison, ainsi il aura été puni pour sa grosse bêtise et il sortira vraiment libre et déchargé de son fardeau… » ?
Marie-Ange Lamouroux demande à Jeannette Favre s’il y a eu des améliorations dans ce domaine des relations famille et personnes incarcérées… ?
Jeannette Favre apporte alors quelques explications sur le fonctionnement parloir et maison d’accueil.
« Oui, autrefois les visiteurs (famille) attendaient dehors, devant la grille et par tous les temps, leur tour de se présenter au parloir. Maintenant il y a la maison d’accueil (située en face de la prison). Mais il y a toujours, surtout pour les tout jeunes, le temps du parloir de 45 minutes. Les doudous qu’ils ne pouvaient pas emmener avec eux, mais maintenant il y a le portique de contrôle. Et la question de ressortir si une envie pressante des enfants… Il y a même des jouets pour eux à leur disposition. Après la visite au parloir il faut aussi attendre que soit faite la fouille au corps du détenu. Aussi un parloir en maison d’accueil est toujours possible mais il y a toujours la question de la sécurité ».
Et pour conclure le psychologue d’affirmer…
« A un certain âge on ne peut pas tout expliquer aux enfants ».
La séance durant de 14 h à 17 h, il faut bien mettre à ma présence, mais certainement que beaucoup de points intéressants ont pu être abordés.
(1) UFRAMA (Union des fédérations des associations des maisons d’accueil – Siège à Saintes)
(2) Soutenu par la fondation Carla Bruni-Sarkozy.
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" 11ème salon du livre
et des droits de l'homme et de la solidarité "
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Avis population
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La Mairie attire l’attention des Saintais sur le démarchage à domicile de personnes indélicates qui proposent à la vente des « calendriers de la commune ». La Ville de Saintes ne réalise ni ne vend de calendriers 2014 et appelle les habitants à la vigilance.
Bien cordialement.
Direction de la communication (Mairie)
Marie Provensal
Responsable des Publications et des Relations presse
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Légion d'honneur pour une Saintaise
" Jeannette Favre "
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La grande roue à Saintes
C'est pour bientôt et M.S de Culture-Histoire montera pour vous au plus haut point de celle-ci, histoire d'avoir la posibilité de réaliser de belles photos. Ce sera l'occasion ou jamais....