Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

16 - " Ma maison ".. Celle des anciens.. lieux de vie - Ballade en faïenceries saintaises

Publié le par culture-histoire.over-blog.com

Petites soeurs des pauvres....

 

" Leurs maison = Ma maison "

 

Numeriser0001-copie-1.jpg

 

Il y a tellement de manières d'être le pauvre....


Eléments matériels….. Attention fragile

 

     Une sacrée histoire que celle des céramiques, faïences et autres porcelaines. Suivons, sans brusquer les choses, Isabelle Oberson, directrice de l’atelier du patrimoine, et Lucille et Jacques Guérit, auteurs du livre sur les faïenceries à Saintes.

 

     Musée archéologique :

 

     Retour en arrière, Louis XIV, ruinant la France avec ses guerres, décide de récupérer le maximum d’argent en demandant la contribution des nantis en faisant fondre la vaisselle, cela pour remonter le «  trésor » de la France qui en avait bien besoin. C’est ainsi qu’il avait failli se rabattre sur la faïencerie pour reconstituer vaisselle et ustensiles familiers.

     En 1710 le pays vit une prolifération de faïenceries. A Saintes, dans le secteur de ce musée, qui fut aussi abattoir, s’était installé le faïencier Crouzat, associé à une époque avec Louis Sazerac. A cette époque le monopole des manufactures de faïenceries s’étendaient sur 20 lieux.

La découverte du caolin a débouché sur l’installation d’une porcelainerie dans le canton de l’ormeau (situé au Sud de l’abbaye aux dames).

 

14-02-12 044

 

     Puis le petit groupe, composé d’une trentaine de personnes s’était alors dirigé vers le musée Dupuy-Mestreau, pour «l’art du goûter, après le goûter de l’art ».  L’art de goûter à cette spécialité qu’est la faïencerie fut bien mis en avant par Isabelle et Jacques Guérit.

     Dans le musée Jacques donne le ton, prélude à la St Valentin…  Dans la vitrine de cette belle salle des faïences il nous présente deux assiettes, dites « Arbre d’amour » (On se doute bien du dessin), bien sûr ce sont des copies d’un modèle des anciens siècles, mais l’originalité est que l’une de ces copies a été réalisée à Saintes.

     Avec Jacques Guérir entrons un peu dans cette alchimie de la terre, certes en l’écoutant, mais plus tard en feuilletant son ouvrage.

 

14-02-12 049

 

     Dans cette salle des faïences il n’y a qu’à tendre l’oreille et Jacques Guérit se charge de nous éduquer à ces choses magiques qui prennent formes sous les doigts de l’homme et qui se fixent par le feu.

 

     « Comme vous le constaterez, on trouve souvent du bleu sur les plats, mais en fait la matière pour obtenir le bleu est la moins chère »

     « Le révolutionnaire Bouquet, qui était de Rioux, s’était fait faire quatre plats, mais le musée D-M n’en n’a que deux. Nul doute que ce fut une production locale, en effet sur un plat on reconnait bien la cathédrale St Pierre, de Saintes »

     « A Saintes, la production était dite… grand feu, il y a aussi le petit feu. Le terme terre est souvent mal utilisé, il vaut mieux dire argile qui est le fondement des terres cuites.  Cette argile passe par plusieurs étapes avant d’être remise entre les mains du tourneur ou du mouleur. L’objet formé subit une première cuisson, puis est trempé dans de l’étain (selon le résultat recherché), avant d’être décoré (peint). Ensuite il subit une deuxième cuisson. Après la cuisson il fallait défourner sans empressement, en effet il fallait éviter les craquelures (Comme le choc thermique… ndlr) »

     « Pour en revenir à l’usage de l’étain, qui donnait la teinte blanche, comme cette matière était chère, à Saintes nous en utilisions de moins bonne qualité, donc moins chère, et de ce fait le blanc obtenu était plutôt grisonnant. A une époque il nous fallait acheter l’étain aux anglais… et quand on connait, dans l’histoire, nos relations parfois guerrières, rien ne fut facile ».

 

     Nous pouvons remercier Monsieur et Madame Guérit, pour nous avoir parlé de ces œuvres d’art si fragiles, et nous avoir révélé, un peu, le secret de leur fabrication. Alors n’hésitons pas à nous procurer leur ouvrage, en consultant d’autres et aussi de venir visiter ce musée et sa salle des faïences.

 

14-02-12 053

 

Séverine Bompays, conservateur des musées de Saintes, entre Lucile et Jacques, nous présente l'ouvrage. (Dans l'accueil du musée Dupuy-Mestreau, devant une splendide cheminée de l'époque " Renaissance ").

 

     Mais les auteurs du livre et de cette conférence, ambulante, très instructive, ne nous ont pas tout dit. Mais on pourra se rappeler quelques noms de ce monde de la terre cuite…. Ouvriers tourneurs ou faïenciers…. Ledevent, Louis Sazerac, Rougé, Bodin, Baron, Crouzat, Johns (Un anglais…), et bien d’autres….  Des leiux… Les quatre-portes, Courbiac, St Vivien ….

 

     Monsieur Guérit, quel est l’origine de votre passion, car pour vous connaître personnellement dans ce domaine, je sais que vous irez jusqu’au bout pour obtenir la connaissance en la matière… ?

 

     « C’est un peu par ma femme. En effet, sa mère avait la passion des faïences et elle lui en parlait souvent. Déjà ce fait nous avait déjà ouvert les yeux sur cet art. Puis un jour, sur une brocante au Luxembourg, nous avons vu de belles pièces, mais nous avions été incapables de les identifier. Lors on s’était dit que des personnes doivent bien le savoir et pourquoi-pas nous… ! C’était vers 1984.

     Alors ce fut une véritable immersion (mot de la rédaction) dans le monde des antiquaires, celui      des musées et bien sûr des livres spécialisés.

     La céramique nous intriguait vraiment et alors ce fut le début d’un grand parcours ".

 

     Ces petites heures culturelles se sont terminées dans la salle basse du musée Dupuy-Mestreau, où comme l’avait prédit Isabelle Oberson, chacun a pu se livrer à « l’art du goûter ».

 

F Vu la météo extérieur les organisateurs avait prévu un bon et chaud moment avec de délicieuses préparations gustatives.

 

     Lire : « Les faïenceries saintaises aux XVIIe et XIXe siècles » – Lucile et Jacques Guérit – Musée Dupuy Mestreau » Ville de Saintes - 2012

 

Commenter cet article