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11 novembre 1918 - 2011 Saintes - La vie continue... KDOR

Publié le par culture-histoire.over-blog.com

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Un parterre presque " Royal  " ......

 

De Paris à Saintes..

Unanimité pour la mémoire et l'hommage

 

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Depuis 1918.. La victoire, la PAIX, célébrée sur le cours national

 

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L'hommage silencieux avec les enfants, les corps constitués, les associations patriotiques (Drapeaux) et le piquet d'honneur de l'EETAA 722.

 

La place des armes est-elle en ce lieu... ? paradoxe, on connait bien la maxime... " Qui veut la paix prépare la guerre "

 

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Les autorités se dirigent vers le cimetière St Vivien, carré du " Souvenir - Français " où reposent des hommes tués au combat à l'Est en 14/18. Puis ils partiront vers les maisons de vie (Maison de retraite) et l'EHPAD (Nouvellement ouvert en place du foyer des tilleuls), ceci pour saluer nos anciens et aussi dire que même absents physiquement à cette cérémonie, leurs pensées y étaient..

On reconnait, de gauche à droite, le sous-Préfet Monsieur T.Tesson, le suivant et un peu cachée, Mme Catherine Quéré, député.  Un officier de la police nationale et le colonel  Bertrand Renon commandant l'EETAA - B.A 722.

 

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Un beau geste. En 14/18 les sangs français, anglais, américains se sont mélés sur les divers champs de bataille. Un participant a cette cérémonie nous rappelle le sacrifice des anciens de la Grande-Bretagne.

Ainsi, posant devant le monument aux morts, le commandant Robert Cherry, en cessation d'activité de la Royal Air Force, confirme par sa présence cette nécessité du " Devoir de mémoire ". A bientôt mon commandant.

 

 

Devoir de mémoire

 (Argumentation présentée devant les élèves techniciens de l'armée de  l'EETAA 722 Saintes, en 2002)

 

Les raisons majeures de cette animation / débat sont, d'une part: La présentation de la démarche historique par la recherche de témoignages et d'éléments matériels sur un fait, en l'occurrence il s'agit ici d'un fait de guerre.

Ceci doit nous faire prendre conscience, que ce qui' n'était au départ qu'un vulgaire morceau de tôle, un banal éclat de pierre, de vagues récits ou toute autre chose sans grand intérêt apparent, deviennent, du fait d'investigations précises, des témoignages empreints de vie, voire de respect, deviennent des reliques, car ils reflètent les drames vécus par des centaines de mille d'êtres humains.

Ces démarches d'investigations tant en recherche d'éléments matériels que de témoignages humains, s'appuyant sur des bases solides, dans le but de la Conservation de la mémoire des hommes, permettront la contribution de tous et de chacun de nous au « Devoir de mémoire ».

 

 

La mémoire

 

Pour les origines de la mise en action de notre mémoire et de sa transmission tout peut être supposé. Ainsi, certainement que les premiers occupants humains de notre terre, avant même d'avoir un langage très étendu, un peu comme les animaux, avaient dans leur programmation du comportement la mémoire de leur vécu, influant de ce fait sur leur mutation comportementale.

Puis un jour, au fur et à mesure de leur progression technique, peut-être même parallèlement à l'élargissement de leur langage ces hommes ont étendu leur vocabulaire.

Il est probable, qu'au cours de concentration d'individus, voire avant  de s'endormir, devant un feu, certainement jamais éteint, les hommes commentaient des faits de la journée, ne serait-ce qu'en se ventant. Je ne pense pas que les premiers hommes perdaient de leur temps en " Bla bla ou baratins " dits intellectuels, comme nous le pratiquons de nos jours.

Donc, de jour en jour, de mois en mois, d'époque en époque, nos hommes préhistoriques se remémoraient très certainement leurs faits glorieux, sans oublier les catastrophes et leurs grandes terreurs, voire même qu'ils se rassemblaient pour revivre ou se rappeler ces grands faits. Avec souvent pour repère lune, soleil et saisons.

Ce qui a fait, que de veillées en veillées, d'évolution en évolution, les grands faits, les traditions des ancêtres se sont inscrits d'eux-mêmes dans la transmission orale, mais aussi conservé sous d'autres formes, à savoir, peintures rupestres, graffitis et autres moyens de communication.

 

Il est probable, et même évident, qu'avant toute mémoire inscrite donc conservée, il n'y avait que la mémoire vivante, celle qui était transmise oralement et mémorisée uniquement dans le cerveau des individus, auteurs de ces faits et de ceux qui en avaient connaissance, soit pour les avoir vécus ou en avoir reçu l'information d'un ancêtre.

La mémoire sauvegardée étant essentiellement celle qui a été gravée, écrite. Au sujet de la mémoire sauvegardée, nos ancêtres avaient un avantage sur nous. Ainsi qu'ils s'agissent des hommes préhistoriques, dits « hommes des cavernes », des fabuleux architectes pharaoniques, des flamboyants constructeurs de cathédrales, de bien d'autres qui gravaient ou inscrivaient leur mémoire sur des supports solides, résistant au temps. Leurs moyens de conservation étaient et restent plus durables que les procédés de l'homme contemporain qui fait trop confiance à ses supports modernes, voir électroniques et basés sur le principe du magnétisme, avec tous les dérivés, ordinateur, CD, logiciels, etc…

En effet si une catastrophe, voire un séisme magnétique, même de minime importance survenait, qu'adviendrait-il de notre mémoire conservée selon ces procédés. Dans ce domaine on peut dire que la mémoire sauvegardée sous forme d'écrit peut rester plus fiable dans le temps.

Pour en revenir à la mémoire vivante, moyen de transmission orale de nos ancêtres, c'est cette méthode de transmission qui nous intéresse, en partie, aujourd'hui, mais pourquoi ?

Pourquoi… ?  Et bien, de nos ancêtres de l'âge de pierre aux veillées de nos arrières grands-parents, il y a un point fort qui est commun, en effet la mémoire vivante reste la même, reste basée sur le même principe, mais, et on ne peut que le regretter, il est pratiquement impossible, que de veillées en veillées, des récits puissent nous parvenir d'aussi loin.

Je parle de ces faits non sauvegardés, non conservés, faits qui se transmettent par le moyen bien connu du bouche à oreille.

Pour un grand nombre d'entre nous, ici présents, nous n'avons pas connu ces soirées où ces instants, au cours de rencontres, durant desquelles des anciens racontaient des histoires, celles des autres et souvent la leur. Celle des autres c'est l'histoire qu'ils tenaient de leurs parents, grands-parents, ces derniers les tenaient eux-mêmes de leurs parents, voire leurs grands-parents, et on pourrait remonter encore plus loin, mais les exemples en la matière sont rares, malheureusement la mémoire vivante se disperse, s'atténue et s'évapore au fil des générations.

Concernant la mémoire vivante, il m'est possible de vous citer un exemple qui m'est personnel, mais en vous renseignant auprès des anciens de vos familles peut-être que vous pourriez constater, à votre tour, et être étonné à quel point la mémoire vivante nous concerne tous, faut-il avoir tendu les oreilles au bon moment…..

Dans la famille de mon épouse, je tiens de mon beau-père ce qui suit….

« Un soldat de l'empereur Napoléon 1er, qui avait fait la retraite de Russie, était revenu à Saintes, avec ses moyens de bord, comme l'on dirait aujourd'hui, et il avait survécu en mangeant le jarret de son cheval…. »

Bien sûr cela paraît léger comme information….  Mais à d'autres veillées mon beau-père (Ainsi que sa sœur) en ont rajouté, à savoir que ce soldat, je pense qu'il s'agit bien du même, pour échapper à la poursuite des gendarmes qui le recherchaient comme déserteur (il ne tenait pas à remettre ce genre d'expédition désastreuse), s'était déguisé en femme…. 

Le nom de cet homme échappe à mon beau-père, mais dans le courrier de famille il y a deux lettres de l'époque napoléonienne, signées par un nommé BEY, qui déclare à sa famille saintaise que le lendemain de ce courrier l'empereur doit passer son régiment en revue….

Ainsi ces faits se corroborent mutuellement, c'est de la mémoire vivante à l'état pur, mais comme je l'ai conservée en l'écrivant, celle-ci devient mémoire sauvegardée.

Ainsi par le simple fait de cette mémoire vivante, je pense sans me tromper que j'ai ainsi eu connaissance d'une partie de vie d'un homme étant né à l'époque de la révolution française, ceci sans rupture du bouche à oreille.

Cette mémoire vivante, nous en sommes tous détenteurs, mais aussi souvent coupables de l'avoir fait disparaître, parlant principalement pour moi, mais d'autres personnes pourront se reconnaître…..

Qui n'a pas dit un jour…!  Comme moi-même je l'ai dit « Le papy, le pépé ou tel ou tel autre ancien, ancienne…. Il nous rabâche toujours la même chose, quand il commence on ne peut plus l'arrêter, il ne va pas nous remettre cela….. »  Qu'il s'agisse de la guerre ou de tout autre fait vécu par ce narrateur ou dont on lui a, à lui aussi, fait le récit ; à savoir qu’il a peut-être lui-même vécu ce ou ces faits.

C'est ainsi que l'on fait taire la mémoire vivante, on enferme dans son silence cette personne qui n'osera plus jamais raconter ses récits. Agissant ainsi c'est aussi lui signifier qu'il n'est plus bon à rien, voire même qu'en le faisant se taire c'est nier son existence, voire celle de ceux dont il voulait parler.

C'est dommage, pour l'homme, mais aussi pour la transmission de cette mémoire vivante, car c'était peut-être le dernier détenteur de cette connaissance des faits qu'il aimait relater aux proches, c'était peut-être le dernier maillon d'une partie de notre passé.

Ainsi va le cheminement de notre mémoire, fut-elle collective ou au niveau familial, mais avec tout le respect que nous devons apporter au narrateur des faits rapportés qu'en est-il de nos jours… ?

Il y a cette mémoire sauvegardée et conservée, car mémorisée par un moyen physique, mais pour la mémoire vivante véhiculée depuis la nuit des temps jusqu'à notre génération, on peut dire en fait, sans beaucoup se tromper, que nous ne pouvons probablement remonter que jusqu'à une certaine époque. Voir aux récits que nos grands-parents, voire arrière grands-parents tiennent de leurs grands-parents, voire de leurs arrières grands-parents. Vous pourrez vous-même faire le calcul, je crois que nous pourrions nous retrouver vers la fin de la révolution française.

La mémoire inconsciente remonte à la nuit des temps, la mémoire consciente ou vivante ne survit que grâce à la méthode du bouche à oreille.

Je pense que les " grandes frayeurs " vécues par l'humanité, en outre d'être gravées dans notre inconscient, sont certainement inscrites dans notre génétique.

Parmi les grandes frayeurs qu'ont connues et subies les hommes, outre les catastrophes naturelles, il y a eu et il y a encore les calamités humaines, soit: Génocide, barbarie et acte de terrorisme, ceci à petite ou à grande échelle. Aussi les hommes doivent se rappeler ces faits, se rappeler les  victimes, se souvenir d'hommes dignes de ce nom, qui avaient fait ou qui ont encore pour devise… « L'honneur et le combat pour la défense de l'homme ».

Souvent ce combat a été, et est pour certains, combattants de toutes sortes, voire journalistes… un ultime combat.

Ainsi qu'il s'agisse de la mémoire vivante, de la mémoire sauvegardée, le respect engendré par la narration, par la connaissance de grands faits vécus par nos ancêtres, héros ou victimes à l'échelon individuel ou collectif, fait que " Conserver la mémoire " des hommes devient un " Devoir de mémoire ".

Ce " Devoir de mémoire ", terme moderne, certainement dû à une médiatisation importante des faits qui bouleversent l'humanité, s'il s'adapte tant aux grands évènements collectifs, qu'individuels, ne peut ignorer la cellule familiale. C'est tant mieux, car si la mémoire est une arme contre l'oubli, le devoir de mémoire  est une arme de prévention contre toute atteinte à l'homme.

Mais nous pouvons nous demander…. Ce devoir de mémoire, à quelle époque devons nous remonter pour que cela nous apporte une satisfaction morale… ?

Il est vrai que le « Devoir de mémoire », tel que le terme est entendu comme le vécu de notre collectivité, il faut bien en convenir, ne peut remonter à la nuit dès temps, sauf pour le respect du genre humain en général.

Nous pourrions prendre comme éléments de références, pour en parler en termes forts trois grands faits qui ont marqué nos contemporains, au sens large du terme. Ainsi il y a eu la guerre franco – allemande de 1870, puis la 1ière guerre mondiale de 14/18 et la 2ième guerre mondiale de 39/45.

La dernière guerre est toujours présente dans le cœur des hommes, mais aussi dans leur corps et dans leur mémoire. La 1ière guerre mondiale est encore présente dans le cœur des gens qui ont eu des proches qui ont souffert de cette guerre, ce conflit de 14/18 est aussi présent dans le corps de peu de survivants qui ont souffert dans leur chair de ce conflit, mais aussi cette guerre des tranchées demeure dans la mémoire de beaucoup, pour en avoir entendu tant et tant d'atroces récits.

Quant à la guerre de 1870 contre l'Allemagne, elle s'estompe de notre mémoire vivante, peu de gens ont encore dans le cœur des cicatrices de ce conflit. Pour ce qui est des cicatrices du corps, il est évident que de nos jours plus personne ne peut en porter le témoignage.

Je pense, sans me tromper, que pour placer dans le temps ce « Devoir de mémoire », nous devons nous laisser guider par notre affectif.

 

On peut aussi déclarer, haut et fort, que, tant que demeurent en vie des gens ayant connaissance de barbarie, de génocide, de terrorisme, quelque soit l’échelle, tant que l'homme aura le cœur serré à ces seules évocations, le « devoir de mémoire » devra être sollicité.

La « Mémoire »….  c'est le respect des hommes dignes de ce nom qui nous ont précédés, mais c'est aussi une arme contre toute forme de guerre, la mémoire c'est la seule arme qui reste aux hommes  quand leur corps est usé par les années et affaibli par l'âge.

 

Michel Souris - 23/03/2002

 


Que la fête commence...... KDOR à Saintes

 

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Encore des places......

 


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