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Alain Pompidou à l'abbaye aux Dames de Saintes, ce samedi, parle de Georges Pompidou notre président

Publié le par culture-histoire.over-blog.com

Monsieur Pompidou vous avez la parole...

Pour un entretien, puis pour votre conférence qui va commencer à 15 h 45, il est 15 h 40.

Site de l'abbaye aux Dames, avec Alain Pompidou et Eric Roussel, coauteurs du livre " Pompidou inconnu " (Lettres, notes et portraits. En fait témoignages) Livre édité depuis 8 mois.

Georges Pompidou un président de la V ième république.

A tout de suite " salle Marguerite " bâtiments conventuels de l'abbaye.

Alain Pompidou à l'abbaye aux Dames de Saintes, ce samedi, parle de Georges Pompidou notre président

Dans l’accueil de la boutique de l’association l’abbaye aux Dames / la cité musicale, deux hommes vont se confier à Culture-Histoire.

Alain Pompidou et Eric Rousset en qualité de biographe et d’historien, sont les coauteurs du livre sur Georges Pompidou.

Alain Pompidou est né en 1942. Ses ancêtres étaient du Cantal.

Monsieur Pompidou, dans votre jeunesse avez-vous été influencé par le fait que votre père se situait dans les hautes sphères. A vos 17 ans il était au Conseil d’état, pour vos 20 ans il était le Premier de De Gaulle ?

« Non car je ne me sentais pas du tout concerné, cela ne m’intéressait pas. J’étais pris par mes études, qui m’ont fait déboucher sur la qualification de professeur agrégé de médecine, le plus jeune de France. Par contre je me sentais plus concerné par la relation entre le général De Gaulle et mon père ».

 

Dans votre livre n’y a-t-il pas des pistes pour les gouvernements contemporains ?

« En fait ce n’est pas vraiment une biographie mais des témoignages, des correspondances suivis de mon père. C’est un éclairage de sa personnalité et l’évolution intime d’un homme happé par la république. C’était un homme de la terre et de la république, dans cette fonction il ne voulait que des objectifs nobles ".

 

François Hollande et avant lui Nicolas Sarkozy montrent des présidents qui sont souvent leur propre porte-paroles, quotidiennement, voir plusieurs fois ils parlent des grands évènements qu’ils commentent. Par rapport au comportement de votre père, lui était plus discret, même s’il savait très bien intervenir dans l’intimité du pouvoir avec ses prérogatives. Votre avis ?

« Les deux présidents de la république les plus comparables étaient Pompidou et Mitterrand, ils étaient chacun d’un petit milieu. Ainsi aussi bien l’un que l’autre ils avaient ancré la cinquième république dans le régime présidentiel. Mais pour bien répondre à votre question je crois vraiment que les médias ont changé et ainsi ces nouveaux comportements ».

 

Eric Roussel, sur la même question…

« Les rythmes s’accélèrent et les responsables réagissent. Georges Pompidou ferait pareil de nos jours, mais avec plus de substance »

 

Alain Pompidou, à quels lecteurs pensez-vous que ce livre pourrait s’adresser ? Peuple, énarques, staff du gouvernement ?

« Ce livre pourrait s’adresser à tous ceux qui ont la nostalgie de Georges Pompidou et une affection pour lui. Il ravive la mémoire, nous étions les mieux placés pour une telle parution. Beaucoup de gens en avait une image négative et cela change avec ce livre. Cet ouvrage ressuscite l’homme, son visage, son esprit ».

 

Si ce livre devait délivrer un message lequel vous aimeriez que ce soit ?

« Raviver la mémoire de mon père » (Cette affirmation et répétition ne laisse aucun doute. ndlr).

 

Sur le même point, selon Eric Roussel….

« Avec ces témoignages on avait ainsi l’évolution d’un homme. D’autres présidents ont été l’objet d’écrits, mais souvent de manière officielle, jamais de très intimes. Là notre livre fait apparaître l’homme ».

Alain Pompidou à l'abbaye aux Dames de Saintes, ce samedi, parle de Georges Pompidou notre président

Quel point fort retenir de votre père en tant que premier ministre ?

« Son attachement au général de Gaulle. Son action pour sauver le général Jouhaud après le putsch d’Alger (Il avait été condamné à mort. Ndlr). Mon père alors premier ministre était rentré dans le bureau du général avec sa lettre de démission en cas du refus de la grâce présidentielle. C’était un homme qui aimait son indépendance, avec plein d’humanité. Il l’a aussi prouvé au moment des manifestations de mai 1968. Il a su adoucir la fermeté du général qui s’était alors résolu, plutôt que d’utiliser la force, de lancer un appel à la radio, comme en 1940. Et il a ainsi gagné, s’en est suivi un grand défilé sur les champs Elysées. Mon père savait tempérer De Gaulle ».

 

Et en tant que Président de la république ?

« Sa relation avec les chefs d’état du monde. Et bien sûr le centre Georges Pompidou  à Paris ».

 

Eric Rousset sur la même question…..

« Il savait très bien se battre sur le plan international, pour se positionner au mieux. Il s’y entendait très bien dans le domaine industriel, ce qui rejoignait parfaitement son besoin de la modernité. Il aussi su donner sa dimension européenne au gaullisme ».

 

Alain Pompidou de reprendre…..

« Alors qu’il avait 17 ans il était déjà très orienté vers la modernité ».

 

En tant qu’enfant de l’homme président et du couple que formaient vos parents, quel est votre plus beau souvenir ?

« De suite je réponds que c’est celui de père à fils. Vers mes 4 à 5 ans j’avais du mal à m’endormir. Mon père qui revenait du cabinet du général me rejoignait dans ma chambre et il s’asseyait sur une chaise et là il me racontait l’histoire de l’odyssée d’Ulysse. Il me parlait des sirènes que le navigateur ne voulait pas entendre. Mais je puis vous dire qu’actuellement je n’écoute pas du tout les sirènes ».

 

Monsieur Pompidou nous allons continuer dans l’intimité. Votre père quelle était sa faiblesse, voire son défaut ?

« Il était trop bon. De Gaulle l’avait tout de suite compris ».

 

Pour ce qui est de sa qualité essentiel ?

" Sa grande capacité de synthèse. Il savait rapidement faire la part des choses, même dans un ensemble très complexe. Si le général De Gaulle l’a engagé (au service de la république) c’est qu’il avait cerné chez mon père ce parfait esprit de synthèse. Quand les hommes de son gouvernement venaient dans son cabinet avec des questions ils repartaient avec une réponse ".

 

Merci Messieurs, on pourrait conclure ce premier entretien avec ce mot d’humour que vous serez amené à prononcer après votre conférence….

« Ma mère disait qu’il pouvait pleuvoir dehors, mon père lui répétait à chaque fois…. Il fait beau » Bel optimisme.

Alain Pompidou à l'abbaye aux Dames de Saintes, ce samedi, parle de Georges Pompidou notre président

Avant de se quitter, voici quelques courts extraits de la conférence...

- Je n'ai rencontrer le général qu'une seule fois. Mes parents l'avaient invité alors que nous demeurions quai de Béthune. J'avais 33 ans. Et De Gaulle m'avait dit (A.P prenant la fameuse intonation du général)... alors docteur comment va la médecine...? Quant à Madame De Gaulle elle a demandé comment allaient les enfants...?

- Mon père avait le respect de la religion, mais il voyait plus dans le sens du sacré.

- C'est à la fin de mai 1968 que la maladie de mon père s'est révélée.

- De Gaulle lui avait confié le redressement de la France devant ses qualités avérées de synthèse, son sens de l'anticipation.

- Mon arrière-grand-père était métayer, la famille Pompidou avait le sens du devoir, de la patrie. Mais aussi ils avaient une grande pudeur, et le sens de la réserve.

- Mes parents avaient acheté la propriété de Cajarc (Lot), car, comme disait ma mère, c'est le soleil de la Grèce.

Et pour terminer en souriant... C'est un des derniers présidents de la république à être resté fidèle à son épouse.

La ville de Saintes se plonge de plus en plus dans l'archéologie, mais c'est pour mieux rebondir, en effet on a encore beaucoup à apprendre de nos ancêtres. Notre passé ancien et antique, voire préhistorique est à peine effleuré car il reste beaucoup à découvrir. Mais pour entrer dans la modernité il faut bien s'appuyer sur le passé, le savoir et les découvertes de ceux qui nous ont précédés.

 

Alain Pompidou à l'abbaye aux Dames de Saintes, ce samedi, parle de Georges Pompidou notre président
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