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13 - Ahmed un Touareg créateur à Saintes. Carrefour des Communes. Pierres d'une église disparue Saintes.

Publié le par culture-histoire.over-blog.com

Nous avons retrouvé des pierres de la partie de l'église de St Eutrope détruite par ordre de Napoléon 1er

Rue Chaudruc de Crazannes, dans une maison proche de l'église St Eutrope, en investigations historiques ce jeudi, j'ai retrouvé des pierres provenant, avec de fortes probabilités, de la partie avancée de cette église détruite au début du 19ième siècle. Mais il y avait aussi une pierre tombale, puis un graffiti mais datant du début du XXième siècle.
Rue Chaudruc de Crazannes, dans une maison proche de l'église St Eutrope, en investigations historiques ce jeudi, j'ai retrouvé des pierres provenant, avec de fortes probabilités, de la partie avancée de cette église détruite au début du 19ième siècle. Mais il y avait aussi une pierre tombale, puis un graffiti mais datant du début du XXième siècle.
Rue Chaudruc de Crazannes, dans une maison proche de l'église St Eutrope, en investigations historiques ce jeudi, j'ai retrouvé des pierres provenant, avec de fortes probabilités, de la partie avancée de cette église détruite au début du 19ième siècle. Mais il y avait aussi une pierre tombale, puis un graffiti mais datant du début du XXième siècle.

Rue Chaudruc de Crazannes, dans une maison proche de l'église St Eutrope, en investigations historiques ce jeudi, j'ai retrouvé des pierres provenant, avec de fortes probabilités, de la partie avancée de cette église détruite au début du 19ième siècle. Mais il y avait aussi une pierre tombale, puis un graffiti mais datant du début du XXième siècle.

Et par la même occasion, un passage fructueux dans l'escalier du clocher et aussi dans la chapelle de ce même clocher, consacré en 1482, mais amélioré et rénové dans les temps modernes. Et par la même occasion, un passage fructueux dans l'escalier du clocher et aussi dans la chapelle de ce même clocher, consacré en 1482, mais amélioré et rénové dans les temps modernes.

Et par la même occasion, un passage fructueux dans l'escalier du clocher et aussi dans la chapelle de ce même clocher, consacré en 1482, mais amélioré et rénové dans les temps modernes.

Quittons le clocher St Eutrope et rendons au " Carrefour de communes " (hall Mendès France) où vous êtes invités à vous rendre ce vendredi.
Quittons le clocher St Eutrope et rendons au " Carrefour de communes " (hall Mendès France) où vous êtes invités à vous rendre ce vendredi.
Quittons le clocher St Eutrope et rendons au " Carrefour de communes " (hall Mendès France) où vous êtes invités à vous rendre ce vendredi.

Quittons le clocher St Eutrope et rendons au " Carrefour de communes " (hall Mendès France) où vous êtes invités à vous rendre ce vendredi.

Quelques images de cette première journée, avec pas tellement de visiteurs dans l'après-midi. Nous y avons croisé monsieur le Maire, errant un peu seul de stand en stand et faisant la causette au gré des rencontres. Dans le hall était aussi attendu Dominique Bussereau. Il faut préciser que ces deux hommes avaient participé à la cérémonie de Rochefort, sur la base aérienne, en présence du président de la république. Avec un bon point d'honneur pour des élèves techniciens de l'armée de l'air de Saintes, en effet Emmanuel Macron leur a serré la main et s'est entretenu avec eux. On est chef des armées ou on ne l'est pas....

Quelques images de cette première journée, avec pas tellement de visiteurs dans l'après-midi. Nous y avons croisé monsieur le Maire, errant un peu seul de stand en stand et faisant la causette au gré des rencontres. Dans le hall était aussi attendu Dominique Bussereau. Il faut préciser que ces deux hommes avaient participé à la cérémonie de Rochefort, sur la base aérienne, en présence du président de la république. Avec un bon point d'honneur pour des élèves techniciens de l'armée de l'air de Saintes, en effet Emmanuel Macron leur a serré la main et s'est entretenu avec eux. On est chef des armées ou on ne l'est pas....

13 - Ahmed un Touareg créateur à Saintes. Carrefour des Communes. Pierres d'une église disparue Saintes.
13 - Ahmed un Touareg créateur à Saintes. Carrefour des Communes. Pierres d'une église disparue Saintes.
13 - Ahmed un Touareg créateur à Saintes. Carrefour des Communes. Pierres d'une église disparue Saintes.

Un art qui remonte à la nuit des temps et qui s'inscrit réellement dans l'intemporel

13 - Ahmed un Touareg créateur à Saintes. Carrefour des Communes. Pierres d'une église disparue Saintes.

 

«  Ahmed le Touareg plante sa tente à Saintes »

 

Grand voyageur, presque à la mode de chez nous, avec le transport de ses créations, comme nos « Compagnons du Devoir », il est né vers 1989 à Téghazar  à 15 kilomètres d’Agadès la capitale de l’Haïr.

Son village se compose de maisons avec des éléments, tels des palmiers et beaucoup de bois, les murs sont de bois et bien sûr dans son village de 200 habitants il y a aussi leurs tentes.

Ahmed Alhassane Ibrahim, pouvez-vous nous parlez de vos ancêtres…

« Mon père était un Touareg, artisan fabricant de bijoux. Mon grand-père, âgé de 93 ans, avait été forgeron, mais avant de se marier il avait été jardinier, et par la suite avait continué à travailler à sa forge ».

En un grand condensé avez-vous des bribes de votre vie, enfin de faits que vous avez vécus ou que l’on vous a racontés… !

« Nous avons toujours été des Touaregs forgerons. Nous étions autrefois une famille proche du roi (du chef du village), mon père m’avait raconté qu’au temps de l’esclavage nous avions eu droit à avoir des esclaves (entendre aussi travailleurs…). Ce que disait le chef nous devions le faire savoir aux autres habitants du village et aussi des autres villages proches, nous nous y rendions à dos de dromadaire. Il y avait un grand roi à Agadès, celui-ci demandait un impôt aux habitants des villages. Aussi des hommes partaient dans les villages, ce n’était pas des militaires, et comme nous n’avions pas d’argent nos familles devaient payer en donnant du bétail. A une époque pour 5 francs CFA on pouvait avoir un chameau. Je me souviens d’un fait que l’on m’a aussi raconté, ainsi mon grand-père qui savait bien danser, au cours de danses traditionnels, avec un ami, celui-ci l’avait envoyer au sol, on avait cru au jeu de la danse, mais c’était une dispute »

Et pour vos études, la scolarité, la religion, cela se passait comment… ?

« Je suis de religion islamique et je pratique peu. La première école ce fut en 1997, elle était à 15 kilomètres du village et nous y allions à pied. Quand mon père m’avait inscrit à l’école coranique je m’y rendais à 6 heures du matin et je repartais pour l’école publique à 7 heures. Sur l’école, concernant mon père, il lui arrivait de partir pour l’école, mais il n’y allait pas, il creusait un trou sur le bord du chemin et il s’y dissimulait en surveillant les passages pour ne pas se faire écraser. Un jour l’enseignant avait dit à ses parents qu’il ne l’avait pas vu dans la classe, alors ma grand-mère l’avait suivi en se cachant et avait alors découvert la cachette, d’où il ne sortait que le soir pour rentrer au village. Quand il n’y avait pas d’école, en ce qui me concerne, je travaillais pour rapporter des sous pour mes grands-parents ».

En tant que Touareg vous déplaciez-vous souvent… ?

« Notre peuple bouge quand surviennent les sécheresses, pour trouver de nouveaux terrains où les bêtes peuvent manger, avec un point d’eau bien sûr. On bougeait souvent en fonction de la saison des pluies et de la sécheresse, ce qui nous poussait des fois vers la frontière du Nigéria. Nous étions amenés à transporter à dos de dromadaires des engrais naturels, on récupérait les excréments des animaux que l’on répandait dans des champs pour les fertiliser.

Nos caravanes bougeaient souvent pendant six mois de l’année, puis nous rentrions alors au village, où nous attendaient les femmes et les jeunes enfants »

 

13 - Ahmed un Touareg créateur à Saintes. Carrefour des Communes. Pierres d'une église disparue Saintes.
13 - Ahmed un Touareg créateur à Saintes. Carrefour des Communes. Pierres d'une église disparue Saintes.
13 - Ahmed un Touareg créateur à Saintes. Carrefour des Communes. Pierres d'une église disparue Saintes.
13 - Ahmed un Touareg créateur à Saintes. Carrefour des Communes. Pierres d'une église disparue Saintes.

Vous êtes en France depuis combien de temps et sous quel statut… ?

« J’ai obtenu un visa de court séjour, mais après neuf demandes, c’est une carte Visa Etat Schengen, mais cela fait 17 jours que je suis en France, la langue du Niger étant le Français je n’ai pas eu de difficulté dans la communication. Par contre j’ai subi un gros choc (Il veut dire tout le grandiose et tellement différent de ce qu’il découvrait… Ndlr).Ma demande avait été basée sur le fait que je voulais faire découvrir et vendre mes produits de créations très artisanales, y rencontrer aussi des amis. Je suis dans les normes administratives du fait de ma situation d’artisan. Mais avec cette arrivée en Europe, en France, cela me fait évoluer, d’autres ouvertures, puis je découvre des filières pour vendre mes produits, cela m’ouvre les yeux sur des idées ».

Je ne vous demande pas pourquoi le choix dans cet art car je crois avoir deviné, mais parlez-moi de cette orientation vers ce bel art… !

« J’ai toujours fait mon artisanat, dès 2007 j’avais décidé d’aller vers le Mali pour des découvertes, puis au Sénégal où je suis resté six mois, ensuite retour à Ouagadougou et je me suis retrouvé à Niamey. Vers mon village et en fin de compte retour au Sénégal. Je n’avais pas encore fini mes déplacements, ainsi en 2009 je revenais au Niger, enfin en 2012 à Tamanrasset, en Algérie, mais sans mes outils »

C’est peut-être là une autre voie qui s’ouvrait alors… !

« Pas tout à fait car j’avais alors travaillé dans la maçonnerie mais comme manœuvre, c'est-à-dire que je faisais les transports à la brouette pour les ouvriers maçons. J’étais payé à la journée et je travaillais de 8 heures à 15 h 30. Au bout de trois mois, un responsable du chantier m’a parlé de mon métier d’artisan dans la bijouterie, il avait vu les bagues à mes doigts. Je lui avais répondu que c’était aussi une aventure que chaque homme devait vivre (Un peu un parcours initiatique…. Et sa civilisation connait bien cela. Ndlr). Il m’a dit que si mes produits marchaient bien il fallait continuer dans cette voie »

Avez-vous suivi ce conseil… ?

« Oui car il m’avait dit de repartir à Tamanrasset  et d’y travailler. J’ai alors travaillé à mes bijoux, avec des commandes, me permettant de gagner ma vie. Après un mois je suis retourné dans mon pays, en effet car à Agadès il y a un problème avec le tourisme. J’ai retrouvé un ami à l’O.N.G, il m’a fourni un travail, je devais garder sa maison à Niamey et je servais aussi de chauffeur. Mais avec ce monsieur de l’O.N.G, on ne s’est plus bien entendu, je voulais un salaire correct, et, comme il n’a pas accepté, j’ai arrêté ce travail. De ce fait je me suis totalement investi dans mon travail artisanal, ma base de création est à Agadès où je demeure ».

Ahmed maintenant nous allons découvrir votre travail au travers ce joli coupe papier…. !

« Je vais vous montrer, en fait ce que vous appelez coupe-papiers, peut servir à cet usage, mais les femmes touaregs s’en servent pour se tresser les cheveux. Pour commencer nous confectionnons des petits récipients (il m’en montre un) avec de l’argile et des excréments d’ânes. Puis nous mettons à l’intérieur le métal, en fait de l’ancien argent touareg. Puis on recouvre le tout avec du charbon (incandescent.. Ndlr) et un souffleur traditionnel, avec une peau de chèvre ou de bouc, active le feu. Quand la matière est devenue liquide on la fait couler dans le moule préparé, selon le modèle désiré, ici cette forme de couteau. Ensuite on le frappe pour le former, formant ainsi la lame et la tige, pour le manche. On insère sur la tige des rondelles, obtenues en les coulant et en les formant, puis on intercale avec du bois d’ébène. A l’extrémité on frappe la tige pour bloquer l’ensemble, ensuite on poli le tout. C’est à la fin que l’on grave la lame avec d’anciens tournevis aiguisés pour creuser dans le métal. Ainsi on fera des marques ou écritures diverses. Des fois cela représente notre culture, notre histoire ».

13 - Ahmed un Touareg créateur à Saintes. Carrefour des Communes. Pierres d'une église disparue Saintes.
13 - Ahmed un Touareg créateur à Saintes. Carrefour des Communes. Pierres d'une église disparue Saintes.

 

Dans vos ateliers, si l’on peut dire ainsi, vous êtes organisés comment… ?

« Pour notre travail, nous partons à partir des métaux mis en forme par nous-mêmes, pour les pierres nous les commandons aux formes désirées, mais il faut ensuite bien les adapter dans les bijoux et objets.  Nous sommes une vingtaine, j’en suis le responsable, bien que nous travaillions en coopérative associative. Chacun participe aux frais, on échange nos idées. Nous avons un atelier à Agadès, mais il y a moins de tourisme, alors notre atelier de base est à Niamey, capitale du Niger. Nos travailleurs saisonniers sont de notre village et des alentours et quand la saison de création est terminée ils rejoignent leurs familles. En fait il faut 3 ou 4 mois pour la création et de 1 à 2 mois pour vendre. Le produit de la vente sert pour l’achat de la nourriture ».

Vous avez parlé de pierres, par exemple des noms…. !

« Agate, Lapis-lazuli, Ambre, Gypse et quelques autres…. »

Merci pour ce cours relatif à la création de vos bijoux, mais à ce jour êtes-vous satisfait de votre travail de créateur de bijoux, au sens large du terme… ?

« Oui je suis content d’être artisan. Fier de cette activité, avec laquelle je gagne ma vie. Puis je remercie aussi mes amis Saintongeais qui m’ont offert l’hospitalité et guidé sur la région ».

Merci Ahmed et bonne route. Bien que vous ne sachiez pas encore trop si vous resterez sur la France hexagonale !

Et pour le mot de la fin, Ahmed maîtrise très bien notre langue, sa langue natale est le Tamacheg, son écriture est la Thiphinag, sur ce dernier point il nous présente son nom en la langue de sa région du Niger.

Et, avec son accord, on sait qu’il est marié et que sa jeune femme, toujours aux études, est restée au pays. Les Touaregs, semblait un mythe mais à présent les « Hommes bleus » seront plus présents que jamais dans notre mémoire. C'est une civilisation remonte à la nuit des temps.

 

Ce sera toujours un plaisir pour une nouvelle rencontre.. mais le monde est vaste...

Ce sera toujours un plaisir pour une nouvelle rencontre.. mais le monde est vaste...

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