15 - Archéologie... Aux sources de notre patrimoine : Chantier de fouilles
Archéologie préventive et diagnostic
(Chantier de l'INRAP)
Saintes sur 3000 m² une équipe d’archéologue creuse pour faire remonter à la surface un certain passé enfoui.
Ainsi à Médiolanum Santonum, pardon plutôt à Saintes, après le sondage (diagnostic de 2004) un chantier de fouilles préventives a commencé depuis la fin août.
Sous la direction de Jean-Philippe Baigl, archéologue / ingénieur à l’INRAP, une équipe s’affaire sur les coteaux St Vivien, pour être plus précis sur le coteau St Saloine.
Opération nécessaire du fait de la construction programmée, dans ce secteur, de 3 maisons sur les trois parcelles vendues, provenant d’un même propriétaire qui y travaillait ses vignes. Il s’agit surtout de préserver les vestiges qui pourraient être endommagés et brassés par les travaux à venir.
Sur deux mois, en principe, gros engins et « petites mains » (Dans le sens travail de descente vers et sur les vestiges très minutieux) vont révéler, découvrir, écrire la mémoire des mobiliers et des lieux. Il faut comprendre ici… Murs, fosses / dépotoirs, sarcophages, squelettes, poteries, pièces de monnaie et bien autre chose. Des surprises majeurs, tous et chacun de nous attendons cela, permettant ainsi de mieux connaître nos ancêtres et leurs structures, que ce soit sur l’habitat ou / et l’artisanat.
Suite au diagnostic et sur décision le chantier de fouilles a été lancé, mais écoutons Jean-Philippe Baigl, qui, par ailleurs, se prépare à accueillir des visiteurs sur « son » site pour la journée du patrimoine de dimanche.
« Une équipe de dix personnes travaille sur ce chantier, bien sûr sous allons vers du gallo-romain. A ce jour nous en sommes toujours au décapage, nous nettoyons les structures qui apparaissent sous le végétal. Certes, comme vous le voyez nous avons une image, mais il nous faut démêler, avec la poursuite de la fouille, les couches. Cette fouille, en fait, commence à peine »
Avec votre expérience et au vu de cette image et des éléments mobiliers découverts pouvez-vous préciser des dates… ?
« Nous avions déjà eu une idée avec le sondage de 2004, mais on ne peut pas trop être précis on va de la période augustéenne, moins 50 avant J-C au Vième siècle. Pour les habitats, avec les fouilles de ces jours, on va de la période augustéenne à une période indéterminée. Il nous faut vraiment démêler et descendre un peu plus, soit arriver au niveau d’occupation, là nous sommes plutôt dans les comblements / destructions. Pour la partie sépulture nous sommes plutôt du haut mayen âge à + 500, + 700. Elles sont orientées Est-ouest, ce qui veut dire que c’était selon le rite chrétien, du haut moyen âge. Une seule sépulture est reconnue comme gallo-romaine du fait de la présence d’une poterie pour les offrandes »
Vous êtes dans l’habitat ou l’artisanal… ?
« Il nous faut encore attendre pour être très clair. On va de découverte en découverte. On ne peut encore rien dire tant que nous n’avons pas démêlé la chronologie. Nous allons descendre jusqu’à environ 60 centimètres, sauf pour les fosses ou autres structures. Sur le haut du terrain les structures sont assez enfouies, alors que vers le bas, dans la descente, nous nous retrouvons presque directement sue la roche » ; (Le soc des charrues agraires détruisant les squelettes se retrouvant proches du niveau de travail des terres / photo)
Concernant le mobilier pouvez-vous me parler des découvertes… ?
« Nous avons du mobilier romain, mais très peu du haut moyen âge. Les poteries, enfin les fragments, sont nombreuses, mais nous avons très peu de monnaies. Par contre nous allons apprendre beaucoup du fait de notre travail sur ces niveaux de l’antiquité tardive, à part le site de la médiathèque nous n’avons pas encore travaillé sur Saintes à ce niveau. Cette fouille va nous permettre de bien compléter le plan de la ville à cette époque. Je pense que l’on va trouver beaucoup d’éléments du quotidien du monde gallo-romain ».
Donc nous allons attendre et revoir plus tard vos avancées, mais que devient ce mobilier découvert sur ce coteau… ?
« Dans un premier temps il part à Poitiers (INRAP) où il est lavé, dessiné et inventorié, puis il est mis dans nos réserves, voire qu’il peut revenir au dépôt de Saintes ».
Merci Jean-Philippe, cet entretien sous ce noyer centenaire a été très constructif, comme vous le dites cela a un peu démêlé pour le citoyen ordinaire tout ces petits mystères et tant d’histoires qui entourent ce site où l’on peut deviner toutes ces ombres se faufilant le long des murs de ces maisons….. effondrées.
A dimanche pour ceux qui le pourront.